Un élève de l'école élémentaire des Boussicats à Auxerre, a violemment agressé la directrice en lui expédiant son poing sur le nez.

La directrice a déposé plainte au commissariat après avoir passé des radios.

Ce n'est pas la première affaire de ce type. Voilà quelques semaines, une enseignante de l'école des Rosoirs avait été frappée par un élève.

Éric Hapffel, enseignant, syndicaliste au Snuipp, secrétaire élu par les  représentants du personnel du CHSCT (centre d'hygiène sécurité et conditions de travail) à la direction académique, confirme les faits et précise que ce type de problème survient plusieurs fois par an dans le département et est devenu récurrent.

Éric Hapffel indique que le CHSCT n'a pas encore été saisi de cette affaire mais devrait l'être. L'objet du CHSCT est d'enquêter et d'analyser les faits afin de trouver des mesures de prévention afin que ce type de phénomène ne puisse plus se reproduire.

 

L'omerta

Pourquoi ces agressions, ces "accidents de service", véritable phénomène de société, sont-elles tues le plus souvent sinon étouffées ? Éric Hapffel évoque d'abord un sentiment de culpabilité développé par l'enseignant agressé qui peut se résumer ainsi : "si j'ai été agressée c'est que je ne suis pas bon(ne)". Ensuite l'IEN, l'inspecteur en charge de l'Éducation nationale, essaye de calmer le jeu et l'administration a tendance à changer l'écolier agresseur d'école. Bref, on se repasse la patate chaude.

La réalité démontre que des écoliers, aujourd'hui, sont capables d'agressions graves. Pour Éric Hapffel, il faut sortir du camouflage et cesser de cacher les poussières sous le tapis. Il s'agit de regarder la réalité en face et de trouver des solutions pour gérer ces phénomènes.