MÀJ jeudi 20 juin 16h15

Le conseiller municipal Front national d'Auxerre Richard Jacob a écopé de 2 ans d'inégibilité, de 6 mois de prison avec sursis, de 5 ans de mise à l'épreuve, de 6 000 euros de dommages et intérêts et de 2 000 euros d'amende. Il était poursuivi pour violence et incitation à la haine en raison de l'identité sexuelle. Le jugement a été rendu jeudi 20 juin par le tribunal correctionnel d'Auxerre.

Richard Jacob, élu FN de la ville d'Auxerre, voulait interdire l'accès du bâtiment municipal, plus exactement son perron, à ceux qui se réunissaient pour soutenir la Loi sur le "mariage pour tous" le samedi 16 février 2013.

Richard Jacob, conseiller municipal FN à Auxerre (DR)

 

Une peine de six mois de prison avec sursis a été requise jeudi après-midi, par le tribunal correctionnel d'Auxerre, à l'encontre de Richard Jacob, conseiller muniicpal FN, poursuivi pour des violences et propos homophobes.

Le 16 février sur le parvis de l'hôtel de ville d'Auxerre, quelques dizaines de manifestants s'étaient rassemblés pour soutenir le projet de loi ouvrant le mariage aux homosexuels. Une altercation avait alors éclaté entre les manifestants et le conseiller municipal Front national, Richard Jacob. Trois personnes, dont une jeune fille de 17 ans, avaient déposé plainte.

Devant le tribunal, Richard Jacob a reconnu s'être "emballé ", assurant que ses "mots avaient fortement dépassé sa pensée". "J'avoue sur les violences, mais j'en ai aussi subies", a-t-il déclaré. "Le climat de violence était des deux côtés, les noms d'oiseaux étaient des deux côtés", a-t-il ajouté.

La représentante du ministère public a requis six mois de prison avec sursis assorti d'une amende de 3 000 euros et d'une interdiction durant deux ans des droits civiques et civils. 

L'avocat de l'élu, Me David Dassa-Le Deist a estimé qu'au travers ces réquisitions, le parquet "a demandé au tribunal de signer l'arrêt de mort politique" de son client, celui-ci envisageant de se présenter aux élections municipales. "En aucun cas, M. Jacob n'a été motivé par le fait d'en découdre avec des personnes homosexuelles", a réfuté l'avocat, qualifiant l'altercation "d'incident".

Outre les trois victimes, trois associations de défense des droits des homosexuels se sont constituées partie civile dans ce dossier. La décision a été mise en délibéré au 20 juin.

 

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