En haut de la citadelle surplombant les vestiges rares de la cathédrale Saint Mary (DR)

 

Le cimetière de Forcalquier est unique en Europe. Son architecture végétale formant des jardins à la française avec des ifs qui pointent vers le ciel mais aussi des ifs taillés et disciplinés en arcades autour des tombes, sont une surprise agréable sinon un émerveillement pour l'oeil.

Forclaquier fut à une époque le centre de la Provence, le juste milieu entre Alpes et mer, entre Italie et Espagne Pyrénnées, lieu de passage obligé. Hannibal et ses éléphants à la conquête de Rome, bien d'autres mais aussi Germain l'Auxerrois, évêque de son état, y transitèrent sûrement.

Saint-Germain du nom de l'abbaye d'Auxerre qui porte son nom, mourut à Ravenne le 31 juillet 448. Avant d'expirer, à Ravennes, il demanda à la reine Galla Placida que son corps soit rapatrié à Auxerre. Ce qui fut fait par la Via Agripa.

Forcalquier est également remarquable par ses édifices religieux construits dans le rocher, notamment la citadelle. Le culte à la vierge, à la bonne mère, est présent partout.

Promenade.

 

 

À égale distance du Rhône, des Alpes et de la mer, à mi-hauteur entre plaine et montagne, à la rencontre du monde alpin et du monde méditerranéen - tout en recevant les derniers effluves atlantiques - le pays de Forcalquier est un milieu de la Provence, et une Provence du milieu.

Il se situe par là au point d’équilibre du mouvement continuel entre Haut et Bas-Pays qui rythme l’histoire des populations provençales, et voit moissonneurs et bergers, colporteurs et manœuvres, journaliers et servantes, descendre puis remonter sans trêve au rythme des saisons, amenant aussi à l’aller le bois et le fromage, et au retour le sel et le poisson.

Dans ce balancement séculaire, Forcalquier installe un relais, mais aussi un point de chute propre où, tels les gens de l’alpe dévalant vers la mer au rythme des saisons, ceux d’entre Lure et Luberon viennent chaque semaine se bousculer à son marché.

Dès la fin du IIe s. avant notre ère, la romanisation eut pour axe essentiel la Voie Domitienne, route principale d’Italie en Espagne qui traverse en diagonale le pays de Forcalquier. La christianisation prendra à son tour ce chemin, et son organisation reconduira pour plus de douze siècles le pays sogionte, puisque l’évêché (double à partir du XIe s.) de Sisteron-Forcalquier en reprend les contours.

La fin du XIIIe s. voit le début d’une crise économique et démographique.

C’est sur ce terrain-là qu’en 1348 la peste noire frappe et s’installe pour des siècles, causant des ravages dont la haute Provence aura du mal à se relever.

 

Les arcades végétales taillées dans l'if du cimetière classé de Forcalquier (DR)

Le sommet de la citadelle (DR)

Dans le cimetière classé (DR)

 

À l'entrée du cimetière côté droit (DR)

 

Forcalquier est construit sur une butte de safre (ou molasse) surmontée d'une dalle calcaire. Avoir de l'eau dans un pays aride est un atout de toute première importance. Au sommet de la citadelle lorsqu'on descend  le chemin qui surplombe la terrasse où demeurent les vestiges de la cathédrale Saint Mary, ce qui peut évoquer une grotte est en fait l'entrée de l'ancienne cierne dans laquelle on recueillait l'eau qui se condensait sur la dalle de calcaire couronnant Fortcalquier  (DR)