ECONOMIE
Massif du Morvan : la scierie industrielle promet emplois... et pollution massive
le mardi 06 août 2013, 13:08 - ECONOMIE - Lien permanent
À Sardy-les-Épiry, dans le massif forestier du Morvan, les opposants au projet d’implantation d’une gigantesque scierie et d’un incinérateur, soutenu par les élus, posent des questions essentielles sur l'économie forestière et son environnement et témoignent d’une belle créativité
Le pur player MEDIAPART, membre du Spiil, le syndicat de la presse indépendante d'information en ligne auquel adhère Auxerre TV, publie un reportage d'Anne Duvivier qui concerne la Bourgogne et le massif du Morvan. Reportage qu'Auxerre TV relaie en raison de son importance et de ce qu'il dit sur notre époque.
Dans le Morvan, au nom de la logique de rentabilité les « bébés Douglas » sont exploités en totalité dès 40 ans. C’est-à-dire… maintenant. Des études récentes prévoient un pic de production en 2020, puis un trou pendant 30 à 40 ans. Sans même parler de l’implantation d’Erscia, la ressource en bois sera donc très prochainement inférieure aux capacités de sciage des unités actuelles (DR)
"Côté pile, c'est un projet moderne, solide, vertueux et générateur d’emplois. Ceux qui le contestent ne seraient qu'une poignée d’égoïstes retranchés derrière leur haie de thuyas, quelques défenseurs d’escargots monomaniaques et des agitateurs mal rasés, bourlinguant au gré de leur oisiveté de Notre-Dame-des-Landes, à Notre-Dame-des-Bois. Voilà en gros l’image que renvoient les partisans du projet Erscia.
"Côté face, c'est une ZAD (« zone à défendre ») créée depuis février sur un pré en bordure du bois du Tronçay, sur le territoire de la commune de Sardy, (145 habitants, canton de Corbigny, dans la Nièvre). Ce campement rustique a été déménagé au mois de mai quelques mètres plus loin dans le bois, à la suite de menaces administratives adressées à l’agricultrice propriétaire du lieu.
"On attend la décision du Conseil d’État qui, si elle venait désavouer le jugement de février dernier rendu par le tribunal administratif de Dijon, permettrait illico l’invasion de la clairière par les forces de l’ordre et les bulldozers, et la réduction à néant de ces 110 hectares de forêt. Objectif, couler une dalle de béton sur une zone humide à protéger, en prélude à une opération plus que douteuse.
"Au départ, pour ces terres socialistes touchées de plein fouet par le chômage et l’exode des campagnes, le projet présenté en 2011 par Erscia, filiale française de la société belge Wood & Energy, est une aubaine. La société souhaite implanter à cet endroit un complexe industriel associant une scierie de résineux, une unité de production de pellets et un cogénérateur capable de fournir à partir de la biomasse forestière l’électricité nécessaire à 25 000 foyers, plus 250 000 tonnes de biocombustibles destinés principalement aux marchés de l’industrie, pouvant se substituer aux énergies fossile et nucléaire. Surface au sol de 61 hectares, le double de la taille habituelle pour ce type d’installation."
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Commentaires
A Angers, après plus de 12 ans de lutte contre l'incinérateur d'ordures ménagères en exploitation depuis 1974, cette installation polluante (71.000 tonnes/an en 2010), a été arrêtée début 2011....et transformée en chaufferie à bois (93.000 tonnes /an) avec production d'électricité fin 2012!
Population exposée aux retombées des polluants selon étude d'impact sanitaire de l'ex UIOM:95.000 habitants. L'installation est située à 75 mètres des maison les plus proches, faisant partie du quartier sud de la ville.