L'Auxerroise Julie Michel, 27 ans, petite fille de feu Claude Michel, figure locale, récupérateur de matériaux de qualité à l'Ocrerie à Auxerre, fille du frère de Didier Michel, entrepreneur Icaunais, adjoint au commerce à Auxerre, a disparu dans le secteur du col du port de L'Hers, un col de la chaîne pyrénéenne dans l'Ariège. La mère de Julie a donné l'alerte au commissariat d'Auxerre étant sans nouvelles depuis le 17 juillet.

Le véhicule de la jeune femme a été retrouvé début août, garé à proximité du col du Port de l’Hers, à 1 500 m d'altitude. Fermé à clé et contenant ses effets personnels dont son téléphone portable.

Les recherches sont toujours en cours, dans les Pyrénées ariégoises, pour retrouver la trace de Julie.

 

Julie Michel (DR)

 

Le col de Port de l'Hers, est situé dans une vallée connue pour abriter de nombreuses communautés qui vivent en quasi-autarcie, en marge de la société. La piste de ces communautés isolées est l'une de celles suivies par les services de gendarmerie du groupement de l'Ariège, qui poursuivent leurs investigations sur le terrain. Plusieurs hypothèses ont été envisagées : une randonnée qui aurait mal tourné (Julie aime les balades dans les bois, mais elle ne « fait pas spécialement de randonnée » a précisé sa soeur), un enlèvement, un suicide, le choix d'une autre vie au sein d'une communauté ... Aucune piste n'est exclue ni négligée.

Les policiers auxerrois, cosaisis du dossier, enquêtent de leur côté pour retrouver la trace de la jeune femme.

La douleur des parents et des proches face à l'incertitude s'avive au fur et à mesure que les jours passent sans nouvelles. Cette disparition laisse interdit et perplexe.

Outre un changement d'air pour les vacances, que pouvait bien aller chercher Julie Michel dans l'Ariège ?  Elle était partie en vacances dans le sud avec une amie qui est rentrée dans l'Yonne au bout de quelques jours comme prévu. 

Sa famille ne s'est d'abord pas inquiétée de ne pas recevoir de nouvelles, pensant la jeune femme en bonne santé en train de profiter de ses vacances. Mais tout a changé avec la découverte de la voiture de la jeune femme. Les enquêteurs ont constaté que le véhicule était fermé et ils ont retrouvé ses effets personnels. La jeune femme n’était pas joignable par téléphone puisqu’il était fermé. Il a été découvert dans la voiture. Les informations concernant cette disparition sont peu nombreuses, mais la jeune fille souhaitait continuer ses vacances en solitaire et voulait se rendre au Pays Basque.

Aujourd'hui, c'est la piste des "marginaux" qui est explorée systématiquement par les gendarmes. Cette piste ouvre la voie à tous les fantasmes d'autant plus que personne ne sait ce qu'il en est au juste. Le diable reviendrait ainsi roder dans les parages. Tentons de démythifier cette "piste" pour mieux comprendre.

 

L'Ariège en pointe en architecture alternative

 

Il faut d'abord savoir que l'Ariège est devenue une source de diffusion de modèles architecturaux et écologiques. Éco-construction rime avec agriculture biologique, énergies propres, phytothérapies, etc. Tout un patrimoine « vert » dont le département veut faire son image de marque.

Les « Néoruraux », les « Hippies », les « marginaux », les « Pelute », sont arrivés en Ariège dans les années soixante-dix. Impossible d'avancer un chiffre, une chose est sûre : ils étaient jeunes et nombreux. Ils ont envahi les montagnes dépeuplées. Ils ont trouvé et retapé des villages abandonnés auxquels ils ont redonné vie. Quelques-uns sont repartis, beaucoup sont restés.

Les rénovations de ruines et de granges délabrées se sont faites la plupart du temps sans permis de construire. L'époque était peu tatillonne, éprise de libertés avant tout, et qui se souciait de ces baraques en ruine ? Il fallait être fou pour s'y intéresser. Les marginaux en ont gardé un goût pour la discrétion qui perdure aujourd'hui.

Ces « auto constructions » avant l'heure ont innové en partant de l'habitat traditionnel. « Autrefois, les paysans passaient l'hiver au coin du feu et l'été, ils vivaient dehors. » dit Jacques. « Alors, on a modernisé en gardant le style ariégeois, en mariant la pierre, le bois et le verre ». Les maisons se sont ouvertes sur la nature, en communion avec elle, à travers de larges baies vitrées, des fenêtres agrandies, ovales, rondes.

Parmi ces « architectures libres, spontanées, sauvages, marginales, autodidactes, novatrices » (Jean Soum : archilibre.org.) se trouvent quelques chefs-d'œuvre. Ces lieux sont toujours discrets, ainsi deux ou trois jardins d'Éden, suspendus au-dessus des torrents de la Barguillère ou encore des « maisons de Blanche neige » (parole de postière), disséminées un peu partout dans les montagnes ariégeoises, si artistiques qu'elles rendent la nature encore plus somptueuse.

Dans le Seronais, la maison de Lili et Laurent est de celles-là. Des photos du lieu ont déjà été publiées dans des revues et des éditions internationales dont « Homework » aux États-Unis, une revue pionnière en matière d'architectures alternatives, initiée par les célèbres charpentiers californiens des années soixante-dix et dévouée à la promotion des architectures les plus novatrices, depuis les maisons flottantes d'Amsterdam jusqu'aux dômes américains, etc.

Les Américains présentent le home très ariégeois de Lili et Laurent comme « Une maison ronde au cœur de la forêt, sur une base de marbre rose, surmonté de bois tordus Tel était (le) contrat avec les Esprits qui protègent l'harmonie de ce lieu » Laurent parle de son travail comme « d'un délire expérimental ». Les voisins préfèrent dire que c'est une maison de poète.

Les auto constructions ariégeoises, toujours écologiquement correctes, prennent de multiples formes au gré de l'imagination de leurs habitants ou de leurs moyens : yourtes en bois, tipis, maisons en paille et terre, toits végétaux, cabanes en bois (une centaine environ).

Dans les magazines branchés parisiens, la dernière mode propose des week-ends hors de prix aux citadins stressés pour changer d'air et vivre perchés sur une cabane dans les arbres. L'Ariège, sans le savoir, semble très en avance sur cette dernière tendance, celle qui tend à réconcilier l'homme contemporain avec la nature. (Avec Martine Ravache)

_________________________________________________

Toute personne qui détiendrait des informations qui permettraient de localiser Julie Michel est invitée à contacter la gendarmerie d'Oust, au 05.61.66.80.17.