Des plans du film "La Reine Margot" de Patrice Chéreau (94) ont été filmés à Maulnes (*) en présence d'Asabelle Adjani et Vincent Pérez (CE DR)

 

 

Il travaillait sur sa dernière création, la mise en scène de Comme il vous plaira de William Shakespeare, qui devait se jouer au théâtre de l’Odéon à Paris du 14 mars au 1er juin 2014.

La consécration sur grand écran, il l’obtient en 1994 avec l’adaptation du roman d’Alexandre Dumas, La reine Margot, avec Isabelle Adjani, Vincent Perez et Daniel Auteuil. En 1998, c’est la profession qui reconnaît une nouvelle fois son talent: Ceux qui m'aiment prendront le train est nommé 11 fois aux Césars, et Chéreau repart avec la statuette pour sa réalisation.

Homme de théâtre et cinéaste, Patrice Chéreau était l’un des maîtres de la scène européenne depuis plus de quarante ans. L’annonce de son décès a suscité une vague d’émotions et d’hommages.

"La chair de l'orchidée, L'homme blessé, La reine Margot, Ceux qui m'aiment prendront le train: Patrice aurait adoré avoir la palme. Dommage" (Gilles Jacob, président du Festival de Cannes).

«Patrice Chéreau a rejoint le Panthéon céleste du théâtre. Sa mort comme celle de Mastroianni est la fin d'un monde», a écrit sur Twitter le directeur de la MC93 Bobigny, Patrick Sommier.

 

Patrice Chéreau (1944-2013)

 

"Metteur en scène, cinéste, home de théâtre mais aussi acteur. En 1973, il crée "La Dispute" dans des décors de Richard Peduzzi, qui deviendra son quasi alter égo. Un Marivaux somptuaire, cruel, radical. Ensuite, comment raconter tous les grands voyages de Chéreau et son théâtre fiévreux, inquiet ? Voir un grand spectacle de Chéreau, c’était oublier, et ne pas oublier, qu’on était au théâtre : il en exaltait la beauté et ses artifices pour mieux leur faire rendre gorge, avec une âpreté, une vérité humaine  bouleversante.

"Ainsi dans l’un de ses derniers spectacles, "I am the wind" de Jon Fosse : la traversée, vers la mort, sans doute, de deux hommes sur un radeau. Une splendeur, un choc une fois encore. Il devait monter, en mars prochain, au théâtre National de l’Odéon "Comme il vous plaira" de Shakespeare. L’été dernier, au Festival d’Avignon, il est venu lire "Coma" de Pierre Guyotat. Quand on doutait du théâtre, on savait que l’on pouvait compter sur Patrice Chéreau, pour douter avec lui." (Odile Quirot : le metteur en scène du désir)

 

VIDEO // Patrice Chereau interviewé par Thierry Ardisson

 

 

 

(*) Les mystères du Pentagone


La commission supérieure des Monuments historiques l'a qualifié « d'absolument unique ». Effectivement, son aspect massif vous en impose dès l'extérieur. Juché à trois cents mètres d'altitude, Maulnes est le seul château pentagonal de France. Sa construction date de 1566, sur l'emplacement d'un ancien bâtiment fortifié. Il fallut moins de dix ans pour ériger ce surprenant édifice Renaissance en pierres blanches de Tonnerre. Il se dressait au centre d'un ensemble plus important protégé par une enceinte disparue. Ses lignes et ses courbes adoucissent l'impression d'austérité qu'il dégage au premier abord, inachevé, trapu mais sobre. En son cœur, un magnifique escalier s'enroule autour d'un puits de lumière et d'eau. Le dénivelé du terrain ajoute deux étages à la bâtisse. Le quatrième est l'étage noble. Les pièces sont nues mais claires. Seules subsistent de belles cheminées ici, des restes de fresques là... L'alchimie des lieux vous laisse cependant imaginer un château vivant, bruissant. Malgré une succession de fouilles, des zones d'ombres subsistent et les historiens de l'art le considèrent toujours comme une curiosité architecturale. Au sommet, depuis la terrasse, en contemplant la forêt, vous entendez presque murmurer les fées.

Louise de Clermont et Antoine Crussol, futur duc d'Uzès, sont les commanditaires du château. Bâti sur fond de guerres de Religion, il fut un lieu de négociations entre catholiques et protestants. Une scène du film La Reine Margot avec Isabelle Adjani y a été tournée.