Les pompiers professionnels en grève tiennent à rectifier un point. Ils ne demandent pas d'augmentation de salaires comme on peut le lire, l'entendre ou le voir ici et là. Ils demandent la revalorisation de la prime annuelle qui leur était acquise mais non appliquée. Soit 300 euros de plus par an, de 1 200 euros à 1 500 euros.

Ils suggèrent modestement que le financement de cette revalorisation se fasse au travers d'économies notamment sur l'utilisation des voitures de service et de fonction, nombreuses, affectées à l'encadrement, dont ils ont constaté en outre, des abus d'utilisation.

Sur le fond, ils pointent un climat malsain, l'abence de véritable dialogue et la multiplication de consignes contradictoires souvent dans l'exercice de leur profession au quotidien, imputable à une prolifération de petis gradés plus nombreux que les hommes de base.

Enfin, ils se déclarent plus résolus que jamais, d'autant qu'ils perdent beaucoup d'argent, un service ne représentant pas 8 heures de travail mais 24 heures. Ils dénoncent la politique malthusienne visant à réduire au maximum les pompiers réquisitionnés, politique destinée à pénaliser les grévistes au risque de ne pas disposer des moyens suffisants en cas de coup dur. 13 pompiers pour faire face à un gros incendie ou à une mini catastrophe, ce n'est pas beaucoup. La direction rétorque que dans ce cas de figure, il peut être fait appel à des pompiers des communes limitrophes. Certes.

D'un mot, tout le monde n'a-t-il pas intérêt à ce que ce conflit dur, violent sous certains aspects, qui laissera des traces, trouve une issue honorable et raisonnable.

P-J. G.

 

La grève se durcit chez les pompiers... aucun dialogue en perspective depuis le refus du préfet de désigner un médiateur (DR)

 

Monsieur Pierre Bordier
Président du SDIS 89
27, avenue Charles de Gaulle
BP 157
89002 AUXERRE CEDEX
Exemplaire adressé à :
Monsieur le Préfet de l'Yonne
Monsieur le Président du Conseil Général
Auxerre, le 09 octobre 2013

Monsieur le Président,

"Le 17 septembre dernier, le syndicat Sud « Sapeurs-pompiers de l'Yonne » écrivait à l'ensemble des conseillers généraux de notre département et les informait qu'un préavis de grève illimitée à compter du 20 septembre avait été déposé pour l'ensemble des sapeurs-pompiers professionnels du SDIS 89.

Ce courrier précisait que ce mouvement social résultait d'un « ensemble de problèmes accumulés au cours de ces derniers mois, d'un mauvais dialogue social et de l'impossibilité de négocier en raison de dossiers qui n'avancent pas depuis des années ». Son signataire concluait en sollicitant un entretien auprès de ses destinataires. Nous constatons à ce jour que notre groupe est le seul à avoir répondu à cette demande et qu'aucune suite n'a été donnée par le Président du Conseil général.

Nous avons rencontré les représentants de Sud « Sapeurs-pompiers de l'Yonne » ce lundi 7 octobre. Ceux-ci nous ont exposé les raisons de leur mouvement de grève.

Lors de cet entretien, nous avons été frappés de constater qu'au-delà des revendications « matérielles », les motifs qui ont conduit à ce conflit social tiennent à une détresse et un malaise profonds, liés à de graves difficultés relationnelles et une absence de dialogue réel avec la direction et vous-même.
Ce point constitue d'ailleurs la première justification donnée à ce mouvement, synthétisé sous
l'expression : « dialogue social ». De nombreux exemples préoccupants nous ont en outre été cités,
concernant des personnels dont l'état de santé psychologique semble être affecté par le type de
relations qui existent aujourd'hui ou des décisions susceptibles de mettre en cause la sécurité même des sapeurs-pompiers.

Les éléments qui ont été portés à notre connaissance dépeignent une situation dans laquelle le dialogue entre la direction du SDIS et les représentants du personnel est manifestement au « point mort » et bloqué. Ces graves difficultés relationnelles constituent un empêchement à toute reprise d'un dialogue constructif, seul à même de permettre une sortie de ce conflit."

 

Dominique Bourreau, conseiller général d'opposition, président du Groupe Citoyens solidaires pour l'Yonne (DR)

"L'usage du pouvoir disciplinaire à l'encontre des nombreux agents grévistes constitue à cet égard un
exemple emblématique d'une volonté de « casser » un mouvement qui pourtant et malgré cela, ne faiblit pas. Cela démontre l'impérieuse nécessité de rétablir un dialogue dans les plus courts délais.

Vous le savez, le personnel du SDIS a sollicité, auprès du Préfet, la mise en place d'une mesure de
médiation. Nous nous associons à cette demande et estimons que cette mesure permettrait une reprise du dialogue, condition sine qua none au déblocage de cette situation profondément regrettable.

Par ce courrier, nous tenons avant tout à vous alerter sur la détresse qui nous a été rapportée, tenant à cette absence de dialogue ainsi qu'à des décisions et des comportements qui apparaissent – et sont jugées – critiquables.

C'est pourquoi nous appelons de nos voeux que toutes les mesures propres au rétablissement de relations apaisées et constructives soient prises le plus rapidement possible. Bien évidemment, nous suivrons les suites données à ce dossier avec la plus grande attention.
Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de nos sentiments distingués."

 

Dominique BOURREAU
Président du Groupe Citoyens
Solidaires pour l'Yonne
Citoyens Solidaires pour l'Yonne
Hôtel du Département
1, rue de l'Etang St Vigile
89000 AUXERRE 2/2

 

Les pompiers manifestent tous les jours depuis lundi place de la Préfecture. Mardi, au centre ville d'Auxerre à la rencontre de la population, mercredi, dans la zone commerciale des Clairions (DR)

 

Sapeurs pompiers de l’Yonne
Communiqué du Front de Gauche


"Les organisations icaunaises du Front de Gauche, après avoir rencontré les responsables syndicaux des sapeurs -pompiers ce jour dans leur établissement d’Auxerre, déclarent apporter leur soutien aux revendications exprimées par les soldats du feu du département.
Elles demandent la mise en place d’un véritable dialogue social dans les services qui ne soit pas uniquement un monologue d’un directeur départemental incapable d’écouter des hommes et femmes du terrain.
Elles exigent que le préfet prenne immédiatement la décision de nommer un médiateur, seule solution permettant le déblocage de la situation de pourrissement voulu par la direction du SDIS, son directeur et le président-sénateur-conseiller général Mr Bordier.
Elles exigent également que tous les blâmes qui ont été donnés jusqu’à ce jour aux sapeurs pompiers pour fait de grève soient levés et que cessent les tentatives d’intimidation.
Pour les organisations du Front de Gauche il ne peut y avoir un véritable service public départemental de sécurité et incendie sans la prise en compte d’une meilleure organisation du travail, sans la considération pour les hommes et femmes au service à chaque instant des populations.
Les organisations du Front de Gauche comme l’ensemble de la population seront aux côtés des sapeurs –pompiers au cours de la lutte courageuse qu’ils mènent dans l’intérêt de tous."