Ne vous fiez pas aux apparences du sourire d'Henri Guaino. La plume de Nicolas Sarkozy peut dévorer n'importe quel débatteur (DR)

La salle était bondée toute acquise à la cause Guaino-Larrivé UMP (DR)

 

Son discours sur la morale, la conscience, la transgression, sa vision de l'histoire immédiate (de la sarkozie) déjà oubliée et sa pédagogie politique, ont constitué un vrai moment de réflexion politique. Municipales en toile de fond.

Guaino c'est pas rien. Et ce n'est pas ce qu'on peut déduire de ses apparitions médiatiques (il est une bête de scène).

Il faut l'écouter pour essayer de le comprendre, ce fils de pauvre qui n'a jamais connu son père, a fait son chemin et est devenu haut fonctionnaire, serviteur de l'État, tout en ayant raté à trois reprises le concours de l'ENA. Ce qui n'est pas une tare, loin de là, mais pourquoi s'est-il obstiné ?

Curieusement, sommes-nous tenté d'écrire, le Guaino en question, mercredi soir, dans la salle du centre culturel de Saint-Georges-sur-Baulche, était comme un larron en foire... plus exactement, le bonhomme, sans doute lassé de la vie parisienne et de ses miasmes, semble savourer en province les valeurs qui sont les siennes et qu'il promeut. Morale, transgression, pédagogie, faire ensemble et pas autrement.

Un grand moment en vérité en compagnie d'un homme qui n'est finalement ni nostalgique, ni revanchard mais demeure plus que jamais imprégné de ses convictions. ... "Ce n'est pas parce qu'on a perdu les élections que nous avons tort..." (....) "Les enfants sont mieux éduqués chez les pauvres que chez les gens riches..."

L'important ce sont les valeurs et les convictions. (Et au-delà, la bonne vision du sens de l'histoire...).

En attendant le retour de Nicolas Sarkozy qui pour lui et Guillaume Larrivé semble couler de source, Henri Guaino taille en pièce la politique du gouvernement et l'immobilisme du président  de la République. Et dénonce l'inhumanité du Front national, parti populiste et poujadiste, "monstrueusement inhumain".

 



 

Les deux députés s'apprécient. Guillaume Larrivé est candidat tête de liste UMP aux élections municipales dedu pois de mars à Auxerre (DR)

 

 

Le Fargeaulais sénateur de l'Yonne Pierre Bordier (assis au centre) a prononcé un discours surréaliste sur la vie au Sénat (DR)

 

 

"Le FN populiste, poujadiste et monstrueusement inhumain ..."

(...) "Il n'y a rien de plus dangereux qu'un pouvoir qui se fait un orgueil d'avoir la main qui ne tremble jamais. Gouverner, c'est décider Mais il est bon que parfois la main du pouvoirsoit tremblante. Tous les nœuds gordiens ne se tranchent pas d'un coup d'épée.

"Et dans cette radicalité inhumaine, dans la surenchère de la colère, du « tous pourris », du mépris pour la faiblesse et la fragilité humaine, que sème-t-on sinon les germes du culte de la force, de la violence et du ressentiment qui pourraient bien finir un jour par ressusciter les extrémismes qui jadis nous ont entraînés vers l'abîme ?

"Ecrit sous un dessin de Goya : « Le sommeil de la raison engendre des monstres. » Le sommeil du coeur aussi. Il y a au FN des gens qui se réclament du gaullisme. Ils ne veulent pas voir le danger qu'il y a à se tenir sur l'étroite ligne de crête qui sépare le refus du renoncement de la volonté de puissance, le sentiment national du nationalisme, l'amour des siens du rejet des autres, la fermeté de la dureté, alors qu'ils sont entraînés malgré eux du mauvais côté de la pente par la force d'une politique qui nie la complexité morale à laquelle se trouve confrontée toute conscience humaine sur laquelle pèse la responsabilité du pouvoir." (...)

(« Le FN, populiste et poujadiste » Tribune parue dans le Monde du 16 décembre)

 

Henri Guaino


Député UMP des Yvelines et ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Proche de Philippe Séguin, il a participé avec lui à la campagne du «non» au référendum de Maastricht. Il a inspiré, entre autres, la campagne de Jacques Chirac en 1995 sur la fracture sociale. Il a été commissaire général au plan de 1995 à 1998. Il a publié notamment La Nuit et le Jour (Plon, 2012) et Camus au Panthéon : discours imaginaire (Plon, 176 p., 12 euros).