Les membres entourant les responsables : de gauche à droite, Baptiste Malherbe, Guy Cotret, Jean-Luc Vannuchi, Alain Gehin (DR)

 

Le nouveau banc de l'AJA avec un siège vide, celui de Jean-Luc Vannuchi (DR)

 

Ils sont entrés sur la pelouse en passant par le mythique tunnel au son de l'hymne de la ligue des Champions ! (DR)

 

Impossible de faire marcher la machine ... (DR)

 


Ils ont spontanément choisi le place de Olivier Sorin (DR)

 

Club 89 a lancé une page Facebook (DR)

Johan Radet, coach des U 19, finalistes de la Coupe Gambardella le 3 mai au stade de France (17h15)

 

 

Une visite surréaliste

 

Alain Gehin et Joël Loubert sont devenus les animateurs de la société Club 89, filiale de la SAOS AJA, chargée de rassembler les partenaires du monde économique dans l'Yonne
Club 89 leur propose pour le prix de 1 089 euros une série de prestations au centre de formation (séminaire, utilisation d'un terrain de jeu, balnéo, auditorium etc.).
Mercredi soir, les membres du Club 89 ont pu découvrir et visiter les installations de l'AJA, les vestiaires (pros, adversaire et arbitres), le tunnel qui mène au terrain, la salle de vie, le centre de formation.
Le président Guy Cotret a expliqué la politique du club et les enjeux, Johan Radet coach des U 19 finaliste de la Coupe Gambardella a éclairé la préparation et le directeur du Centre de formation Jean-Marc Nobilo a développé le logiciel d'avenir objectifs compris.
La soirée s'est terminée autour d'une verre au Club Europe.

Ce fut une visite bon enfant un peu surréaliste, en cette fin de soirée à température orageuse.

Les vestiaires des joueurs pros, sacrés, furent envahis par les membres du Club 89, à la fois impressionnés et heureux comme des gamins, n'osant pas trop y croire. Le contraste avec le vestiaire des visiteurs, minimaliste, est saisissant. Quand on pense que les plus grands joueurs et clubs l'ont habité ... AC Milan, AJAX Amsterdam, Liverpool, Arsenal, Glasgow Rangers, Real de Madrid de Mourhino et Ronaldo, Borussia Dortmund, Olympiakos, Fiorentina de Baggio et Nappi, Panathinaïkos de Zajek, Dinamo Zagreb de Boban et Sutter, Standard de Liège, Sporting Lisbonne, l'équipe de France coachée par Platini soi-même, Apolonia Fier les Albanais, les Finlandais de Rovianemi et tant d'autres, l'AJA ayant disputé plus de 100 matchs de Coupe d'Europe.

Les vestiaires dédiés aux arbitres et le local consacré aux contrôle antidopage valent leur pesant d'or. Ce vestiaire d'arbitres a bien évolué depuis que les dirigeants Italiens de la Fiorentina, habillés grande classe, avaient été porter des cadeaux aux referee Écossais après leur victoire en quarts de finale de la Coupe d'Europe, au printemps 1990. Nous étions témoins de la scène. Auxerre avait perdu 1-0 à l'aller dans le stade de Sienne. Des arbitres aujourd'hui priés de ne pas emporter les serviettes (sic) comme le montre un panneau dans la salle d'eau.

 

Moment particulier

Avant la visite du Centre de formation (5 millions de coût de fonctionnement par an soit davantage que le budget d'un club qui évolue en National, autour de 3 millions), le président Guy Cotret évoqua la situation sportive de l'AJA et ce moment si particulier, rempli d'incertitudes, où le club lutte pour sa survie en Ligue 2. "On se sent un peu seul, on ne dort pas bien..." conclut-il après avoir précisé le projet de l'AJA, son business plan.

En quoi consiste-t-il ? L'objectif est de stabiliser le club en Ligue 2 et de le pérenniser. À l'échéance 3 ans, l'ambition sera la remontée en Ligue 1, celle qui fait rêver mais qui demeure pour l'heure inaccessible. Il faut en avoir conscience et il faut être patient.

L'AJA est une machine à fabriquer du déficit, évalué à 5 millions par an. Avec un budget le plus élevé de Ligue 2 de l'ordre de 17 millions d'euros, le club doit réduire la voilure à 12 millions. Le président Guy Cotret indiqua que Metz qui joue la montée en Ligue 1 avait un budget inférieur à 12 millions. On mesure le chemin qui reste à parcourir.

Le président évoqua ensuite le coeur du projet AJA, le Centre de formation qui est l'histoire du club, sa génétique. "Il n'y a pas d'autre issue, pas d'autre modèle économique que de former des joueurs d'excellence et de les céder ensuite dans l'évolution de leur carrière."

Mais avant, il doit être le pourvoyeur de l'équipe professionnelle entraînée par Jean-Luc Vannuchi. C'est ça l'identité de l'AJA, non pas la formation en tant que telle car tous les clubs forment, mais l'intégration systématisée des meilleurs jeunes dans l'équipe fanion. Autrement dit, un jeune qui perce à l'AJA est assuré de jouer en équipe fanion.

Alors direz-vous, pourquoi s'être fait prêter Pléa de Lyon jusqu'au mois de juin ? Parce que à ce poste d'ailier droit, la relève n'est pas encore prête et il ne s'agit pas de griller les jeunes en les intégrant trop vite, trop tôt.

C'est le chemin qui reste à parcourir pour retrouver ce qui faisait la force du management Guy Roux : toujours trois joueurs prêts à remplacer celui qui le devance au même poste. Un retard qui est en voie d'être comblé, du moins telle est la volonté affichée.

C'est pourquoi on est terrifié à l'idée que l'AJA puisse éventuellement être reléguée en National dans moins d'un mois. Avec un Centre de formation ultra moderne, des installations de niveau Ligue 1 même si elles vieillissent et une pelouse sacrée, magnifique, digne des pelouses britanniques.

Que gâchis cela serait. Surréaliste.

Une telle visite des forces vives constitue un soutien à l'AJA, ses dirigeants, son staff ses joueurs. Elles accompagnent le club et ne peut que faire prendre conscience de la fragilité des entreprises humaines certes, mais aussi qu'il n'y a pas de fatalité.

Le leader Metz joue samedi (14 heures) au stade Abbé-Deschamps. Il fut un temps où Auxerre faisait tomber les gros, tous les gros. Les joueurs entraient sur le terrain sans le moindre doute. Décidés à prendre l'adversaire à la gorge, un adversaire qui sentait la respiration des Auxerrois dans leur nuque.

Ce temps n'est jamais révolu. Metz doit tomber, samedi à Auxerre.

 

P-J.G.