Die drei Eismänner ou I tre Omegn de giacia dans les dolomites, Iedeni sveci en Croatie, Frost Saints en anglais, Eisheiligen en néerlandais, Fagyosszentek en hongrois, Järnnätter en suédois…  on les connaît dans toute l’Europe. Et on attend qu’ils soient passés, comme le renard de la chanson…

Une des nombreuses explications est qu’au cours du mois de mars, notre bonne vieille planète traverse une zone sidérale de l’espace, ce qui produit beaucoup de poussière qui filtre les rayons du soleil, refroidissant ainsi considérablement la terre. Une autre hypothèse – elles sont multiples – serait que les grandes masses neigeuses accumulées pendant l’hiver sur les montagnes et l’Europe septentrionale fusionnent, et le passage de l’état solide à l’état liquide demande une grande énergie, d’où le refroidissement craint depuis des siècles par les agriculteurs.

On retrouve le phénomène contraire à l’été de ce bon Saint Martin, lorsque l’automne voit arriver les premières chutes de neige dans les régions du nord de l’Europe. Là, on passe de l’état liquide à solide – neige et glace – et l’énergie est répandue au lieu d’être retenue, nous rendant un bonus estival et rendant le manteau du Saint inutile pendant quelques jours.

 

La lune rousse (D.R.)

Quant à cette belle lune rousse que l'on accuse à tort de "roussir" les jeunes pousses printanières, elle suit Pâques, comme les Saints, qui l'englobent dans leur froide renommée ...

 

Quoi qu’il en soit, les trois dignes personnages saupoudrent de gel, canardent de grêle et parfois même étendent encore un peu de neige au clair de la lune rousse. Mais on nous l’assure : pour cette année, c’est le dernier jour. Et on ne les retiendra pas !

 

                                               Suzanne DEJAER