Des infractions relevées dans leur officine sont « de nature à mettre en danger la sécurité de la délivrance de médicaments » (*).

Les deux pharmaciens ont été supendus, sur décision de la direction générale des services de l’Agence régionale de santé (ARS). Suite à une série de contrôles, un inspecteur de l’ARS, accompagné par les services de gendarmerie, a notifié la décision, mardi matin, aux deux pharmaciens.

Les conclusions de l’enquête ont été transmises au parquet de Sens. Le dossier est sur le bureau de la procureure de la République de Sens, Marie-José Delambily, qui décidera des éventuelles suites judiciaires.

L'ordre des pharamciens doit statuer, dans les deux mois à venir, sur le maintien de l’interdiction d’exercer.

La pharmacie qui emploie six autres personnes, reste ouverte. Les propriétaires ont fait appel à un pharmacien titulaire du diplôme.

Ce n'est pas le premier cas d'interdiction d'exercer en Bourgogne. Deux pharmaciens, à Saint-Julien et à Saint-Appolinaire dans l'agglomération dijonnaise, ont été suspendus un an par l'ARS (agence régionale de santé) pour avoir recyclé des médicaments cyclamed (médicaments non utilisés destinés à être détruits)

 

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(*) Que signifie cette formule ? D'abord, il faut savoir que les infractions doivent être très graves et répétées. Elles relèvent non seulement du code de déontologie mais du code de la santé publique encadrant de manière stricte la profession et la délivrance de médicaments en France dont le circuit, de la production à la délivrance, est contrôlé de manière stricte, d'un bout à l'autre.

Les infractions, à titre d'exemple, peuvent aller de la délivrance de médicaments en officine sans la présence d'un pharmacien (ce qui est interdit et revient à nier l'existence même de la profession qui possède le monopole des drogues), au recyclage de médicaments cyclamed (médicaments inutilisés ou périmés rendus à la pharmacie), en passant par la vente de médicaments interdits ou contrefaits (vente par internet afin de dégager plus de marge) ou délivrés sans ordonnance, sans justificatif thérapeutique de substances dopantes (telle l'EPO) voire encore, le non respect de la réglementation encadrant la délivrance des traitements substitutifs aux opiacées (tels le subutex ou la métadone).