Le président de l'AJA Guy Cotret a du avoir très peur de descendre en National, un championnat qu'il connaît bien pour y avoir séjourné pendant longtemps avec le Paris FC et dont il n'a jamais réussi à s'extraire.

Le gestionnaire qui veille au dégraissage de l'AJA depuis qu'il est arrivé, mandaté par le nouveau propriétaire du club, Emmannuel Limido, a fait une entorse à sa règle d'or : pas de dépenses supplémentaires. De 22 millions d'euros, il a fait baisser le budget de l'AJA à 17,5 millions et il s'apprête à le réduire à 12 millions d'euros,  la saison prochaine.

A-t-il été bien inspiré de proposer des primes de match aux joueurs, en sus de leur salaire, pour les quatre derniers matchs de la saison en Ligue 2 ?

Force est de constater que oui, si l'on se réfère au résultat final, à savoir le maintien en Ligue 2, qui ne s'est dessiné qu'à partir des trois dernières journées avec la victoire impérative contre Le Havre, celle décisive obtenue à Arles/Avignon (la deuxième de la saison sur terrain adverse après celle à Créteil) et le nul arraché contre Nancy au stade Abbé-Deschamps, vendredi dernier.

À 1 000 euros du point (cela revient à cela grosso modo) les joueurs, ont en tout cas amélioré leur fin de mois. 7 points x 1 000 = 7 000 x 16 joueurs sur la feuille de match et sans compter, éventuellement, les membres du staff.

D'aucuns se sont indignés de ces primes consenties aux joueurs qui ont un traitement mensuel en tant que salariés, estimant que cela suffit et d'autant plus qu'ils considèrent qu'ils n'ont pas forcément mouillé le maillot comme ils auraient du, la saison dernière, celle qui s'achève.

Chacun appréciera.

 

La règle et l'éthique

De là à affirmer que les primes, carottes tendues par Guy Cotret, ont joué un rôle objectif dans les performances, il y a un pas qu'il est difficile de franchir, car cela voudrait signifier qu'il suffirait de proposer de l'argent aux joueurs pour que ces derniers fassent le boulot pour lequel ils sont payés. L'affaire est sans doute plus subtile.

En tout état de cause, le président Cotret a voulu tenter le tout pour le tout afin d'éviter le pire, la relégation en National avec les conséquences dramatiques pour le club et le personnel, et ne pas nourrir des regrets ensuite.

Il reste que le président débutant en Ligue 2, a renoué avec un filon qui a participé la fortune de l'AJA dans les belles années 80 et 90. Les salaires des joueurs et du staff, étaient composés d'une partie en fixe et d'une partie variable liée aux résultats.

En 1990, les joueurs étaient payés  3 000 francs du point doublé à l'extérieur. Par exemple, une victoire à Sochaux permettait aux joueurs d'empôcher 18 000 francs chacun. Et bien sûr, zéro, en cas de défaite.

Le président de l'AJA a du se faire violence pour proposer ce système sur les quatre derniers matchs, lui qui affirme être très attaché à l'éthique. Dans le cas d'espèce, il a du considérer que l'intérêt supérieur du club er des femmes et hommes qui le composent, passait par une entorse à la règle par lui-même fixée.

Et banco, cela a marché ! Même si cela aurait peut-être marché sans primes... Cela on ne le saura jamais.

 

P-J. G.