« Nous aurons ces grands États-Unis d'Europe, qui couronneront le vieux monde comme les États-Unis d'Amérique couronnent le nouveau. Nous aurons l'esprit de conquête transfiguré en esprit de découverte ; nous aurons la généreuse fraternité des nations au lieu de la fraternité féroce des empereurs ; nous aurons la patrie sans la frontière, le budget sans le parasitisme, le commerce sans la douane, la circulation sans la barrière, l'éducation sans l'abrutissement, la jeunesse sans la caserne, le courage sans le combat, la justice sans l'échafaud, la vie sans le meurtre, la forêt sans le tigre, la charrue sans le glaive, la parole sans le bâillon, la conscience sans le joug, la vérité sans le dogme, Dieu sans le prêtre, le ciel sans l'enfer, l'amour sans la haine. L'effroyable ligature de la civilisation sera défaite ; l'isthme affreux qui sépare ces deux mers, Humanité et Félicité, sera coupé. Il y aura sur le monde un flot de lumière. Et qu'est-ce que c'est que toute cette lumière ? C'est la liberté. Et qu'est-ce que c'est que toute cette liberté ? C'est la paix. »   Victor Hugo

Victor Hugo

 

Oui… Il rêvait en grand et en survolant pas mal de choses, notamment la souvent vilaine nature humaine… qu’il connaissait pourtant bien. Mais… sans les optimistes et les rêveurs on ne ferait jamais rien. On abandonnerait le monde à ses maladies incurables, à ses mésententes séculaires. « L’homme est un loup pour l’homme » serait l’excuse à tout. Inutile de vouloir changer la nature des choses. Or… l’idéal et la foi dans le changement unissent vraiment, comme les grands chants qu’on entame en chœur et ces repas familiaux bien arrosés, animés de disputes, reproches et réconciliations sonores.

L’Europe est l’avenir de nos pays. Même imparfaite, même difficile. C’est bien d’ailleurs parce que c’est difficile qu’il faut persévérer, continuer l’effort, puisque de mieux en mieux on sait « ce qui est difficile ». Renoncer à l’Europe sera non pas un retour vers l’identité nationale – que d’ailleurs personne n’a perdue – et une « indépendance plus complète » mais surtout celui à une inquiétante vulnérabilité et de nombreuses difficultés plus perturbantes que celles rencontrées actuellement.

Le Titien - L'enlèvement d'Europe

Je crois à l’Europe, comme Victor Hugo, Robert Schuman, Jacques Delors, Konrad Adenauer et tant d’autres. Ce fut leur rêve, et leur vision d’avenir. Nous les avons aidés à en faire une réalité. Votons pour conserver ce qui est accompli et soutenir avec intelligence ce qui le sera encore.

 

                                                                          Suzanne DEJAER