SOCIETE
Collège Albert-Camus à Auxerre : le gymnase de la discorde
le mercredi 11 juin 2014, 18:32 - SOCIETE - Lien permanent
Depuis deux ans et la destruction par un incendie du gymnase du collège Albert-Camus à Auxerre, c'est l'impasse. Les assurances ont versé l'indemnité de 1,1 million d'euros, mais ni la ville d'Auxerre ni le conseil général ne veut prendre la responsabilité de la construction, arguant que c'est à l'autre de le faire ... Aux dépens des 650 élèves et des nombreuses associations qui utilisaient le gymnase en dehors des heures scolaires
C'est l'impasse depuis deux ans. Les gymnases sont en principe de la compétence des conseils généraux, comme les collèges.
André Villiers, président du conseil général, argue du fait que la ville d'Auxerre est propriétaire du terrain et de l'assiette fiscale.
"C'est au propriétaire de reconstruire avec l'argent des assurances. Nous avons prévu une enveloppe de 1 million d'euros pour l'aider si nécessaire."
Le maire d'Auxerre ne l'entend pas de cette oreille. Il affirme qu'il appartient au conseil général de construire un nouveau gymnase et que la ville d'Auxerre est prête à contribuer à hauteur d'un million d'euros, soit le montant de l'indemnité des assurances perçue, suite à l'incendie qui a détruit le gymnase en juillet 2012.
Autrement dit, les deux parties sont d'accord pour financer la construction d'un nouveau gymnase et ont l'argent, mais aucune ne veut prendre l'initiiative, estimant qu'il appartient à l'autre partie de le faire. Un dialogue de sourds. Un blocage surréaliste.
Aux dépens de la collectivité des 650 élèves contraints, pour faire du sport prévu par le programme de l'Éducation nationale, d'avaler les km en bus pour aller aux gymnases des Hauts d'Auxerre ou au gymnase de Monéteau. Aux dépens aussi des associations utilisatrices du gymnase en dehors des heures scolaires.
Enseignants et parents d'élèves en ont assez. Ils ont décidé de monter au créneau et d'interpeller les citoyens. Un rassemblement est prévu, samedi, sur le terrain équipé du gymnase à 10 heures, pour la pose d'une première pierre symbolique.
Retour sur quelques épisodes d'un dossier éminemment politique qui pâtit d'un contexte général délétère.
P-J. G.
Le 30 juillet 2012, le gymnase est parti en fumée au point qu'il a fallu le démolir par mesure de sécurité (DR)
Publié le 30 juillet 2012
Le gymnase Albert Camus, situé dans la zone commerciale des Clairions, à Auxerre a été ravagé par un incendie, lundi matin. Le feu s'est déclaré aux alentours de 4 heures. Rapidement, le bâtiment s'est embrasé. Un important dispositif de sapeurs-pompiers a été mis en place. Des scellés ont été posés le temps de l'enquête et de l'expertise.
Publié le 11 décembre 2013
Le maire d'Auxerre mis en cause par André Villiers, président du conseil général de l'Yonne sur les dossiers Armatis et gymnase Albert-Camus du collège d'Auxerre, exprime son point de vue sur ces questions polémiques à trois mois des élections municipales
Publié le 29 septembre 2013
La foire d'Auxerre voulait prendre un nouveau départ, il faudra attendre le bilan pour juger, mais les exposants semblent plutôt satisfaits globalement. Pas toujours facile de faire du neuf du côté des discours des élus et pourtant cette inauguration a réservé trois surprises : la passerelle Férez, la colère d'André Villiers, le VRP Guillaume Larrivé
Le tract diffusé par les professeurs et les parents d'élèves du collège Albert-Camus d'Auxerre, appelant à venir manifester samedi.
Julien Levalet, porte-parole de la coordination des syndicats d'enseignants et Guilaine Darasse, responsable des parents d'élèves au conseil d'administration du collège Albert-Camus, répondent aux questions d'AUXERRE TV (DR)
UN GYMNASE POUR LE COLLEGE ALBERT CAMUS, MAINTENANT !
Depuis 2 ans, suite à un incendie, collège Albert Camus et quartier des Conches sont privés de leur gymnase. Depuis 2 ans, de réunions en réunions, de promesses en promesses, Mairie d’Auxerre et Conseil Général de l’Yonne se renvoient la balle.
Depuis 2 ans, les professeurs d’EPS organisent tant bien que mal l’enseignement obligatoire au prix de nombreux transports et d’une perte de temps colossale : sur leurs 4 années d’EPS, les élèves passent 6 mois dans le bus ! Monsieur FEREZ (maire d’Auxerre) et Monsieur VILLIERS (président du CG) s’accordent sur la nécessité de reconstruire ce gymnase, à condition que ce soit l’autre qui s’en occupe…
MAINTENANT, CA SUFFIT ! Si nos responsables politiques refusent d’assumer leurs responsabilités, les citoyens vont leur rappeler leurs obligations !
Nous invitons les élèves, les parents d’élèves, les enseignants, les associations du quartier des Clairions et tous les citoyens qui considèrent qu’il est temps d’agir, à se joindre à nous pour :
SYMBOLIQUEMENT POSER LA PREMIERE PIERRE DU NOUVEAU GYMNASE QUE NOUS ATTENDONS !
Rejoignez-nous le SAMEDI 14 JUIN à 10 heures au stade des Conches (à côté du collège), truelle en main pour montrer notre détermination.
Suite à cette manifestation, nous demanderons à être reçus par Monsieur le Préfet de l’Yonne, représentant de l’Etat dans le département, pour qu’il pousse nos représentants politiques à enfin se mettre au travail sur ce dossier.
La coordination syndicale des enseignants du collège Albert Camus
et les représentants de parents d’élèves
Commentaires
peut-être faudrait-il une couche supplémentaire au mille-feuilles administratif pour qu'un arbitrage s'opère sur ce point. mais est-ce que le maire et le pdt du conseil général accepteraient l'idée d'un tiers qui remette en route la logique ?
on voit ici clairment le problème sans voir la solution mais combien d'autres cas, moins visibles, existent dans notre département et entre le 89 et la région.
on peut constater qu'aucun élu, municipal ou départemental, ne tape sur la table en disant 'je m'en occupe'.
je plains les élèves et les enseignants.
C'est dingue. L'argent est là 1 million + 1 million. Coût d'un gymnase de base : 1,5 millions. En outre on peut penser que le site est déjà équipé en eau, électricité et évacuations puisqu'il a abrité un gymnase, donc les coûts devraient être moindres.
Un jour, comme les députés européens qui s'allouent de substantielles augmentations sous diverses formes, ces élus seront pendus et ce sera mérité.
Ubuesque... et au mépris de la collectivité. Et puis avec de tels exemples "venus d'en haut" on voudrait montrer à "ceux d'en bas" comment s'entendre et concilier? Les élèves otages du "c'est pas moi c'est l'autre"... Vraiment lamentable, peu importe qui a tort ou raison, à ce stade ils ont tort des deux côtés et les seuls qui aient raison (et qui veulent raison garder...) sont les enseignants ulcérés!