Or un derby n’est pas un concours de politesse mais un moyen d’affirmer sa supériorité sur son rival, même si en Bourgogne cela est moins bouillant qu’un ASSE-OL par exemple.
 
Entre une équipe de Dijon en pleine forme face à des auxerrois revanchards après leur claque reçue face à Orléans, qui allait profiter des résultats de la veille pour s’installer sur le podium et écarter son adversaire du jour au classement ?
 
 
 
En début de rencontre, l’AJA pressait haut les dijonnais avec François Xavier Fumu Tamuzo remuant sur son côté droit, Pierre Bouby à la passe chirurgicale et Cheick Fantamady Diarra à la finition qui allumait la première mèche avec une reprise de volée non-cadrée. La réaction du DFCO ne se faisait point attendre : Jérémy Bela libre de tout marquage, en pleine surface, tentait d’allumer Donovan Léon mais Karim Djellabi du pied contrait la tentative de l’ex-lensois.
 
Cette action allait déclencher la domination côte-d’orienne à tel point que Willy Boly et Sébastien Puygrenier se gênaient sans conséquence à deux~trois reprises. Diarra, audacieux sur une récupération, tentait de lober Baptiste Reynet mais le portier dijonnais ne se laissait pas avoir au contraire de Boly qui crochetait, à l’entrée de la surface de réparation, Julio Tavarès.
 
Le défenseur William Rémy saisissait l’offrande auxerroise d’une frappe puissante ras de terre qui passait à travers le mur mis en place par Léon qui, sur le coup, était impuissant. Sans trop forcer, Dijon menait dès la 18ème minute face à l’AJA qui donnait, une fois n’est pas coutume, le bâton pour se faire battre. Fumu Tamuzo puis Tasfir Chérif tentaient par des centres-tirs de tromper la vigilance de Reynet mais les tentatives étaient beaucoup trop tendres.
 
 
 
Les Dijonnais ont troué le mur auxerrois (DR)
 
 
Le DFCO, par Romain Philippoteaux, Bella et Loïs Diony avaient l’occasion de doubler la mise mais se montaient soit maladroits dans le dernier geste soit Léon s’interposait. Willy Boly, de retour comme titulaire en Ligue 2, était encore à la peine et frisait la correctionnelle : en duel avec Tavarès, le défenseur ajaïste enlevait le ballon de justesse en mode « karatéka » devant l’attaquant capverdien mais le percutait ensuite : le pénalty et le carton ne furent pas donnés, mais si tel avait été le cas, il n’y aurait pas eu de contestation. Durant les soins prodigués au joueur dijonnais, Léon en profitait pour recadrer sa défense centrale qui, comme le duo d’attaque, peinait à se trouver. Le DFCO continuait à dominer les débats mais Léon s’interposait de nouveau devant Philippoteaux. Dans le temps additionnel de la première période, Auxerre bénéficiait d’un corner botté par Bouby mais repoussé sans difficulté par la défense dijonnaise…

Fond de jeu inexistant côté auxerrois
 
À la mi-temps, Auxerre rentrait logiquement aux vestiaires sur ce score de 1-0 malgré un bon quart d’heure et pouvait s’estimer heureuse de n’être menée que 1–0. Pour espérer ne pas revenir les mains vides, les hommes de Jean-Luc Vannuchi se devaient de montrer un meilleur visage en seconde période. En seconde mi-temps, Auxerre revenait avec des intentions intéressantes : Chérif, de l’angle gauche de la surface, adressait une frappe tendue mais Reynet captait sans soucis. Sébastien Haller y allait de sa spécialité, la reprise de volée, mais ne trouvait pas le cadre. Grégoire Lefebvre, très discret cet après-midi, lançait Fumu Tamuzo côté droit qui adressait un centre en retrait tendu pour Diarra qui se loupait totalement ; Bouby, lancé, parvenait à le reprendre mais sa frappe atterrissait en tribunes.
 
Devant ces tentatives sans danger, le DFCO laissait le cuir à l’AJA tant cette-dernière manquait de percussions. Pour autant, Bamba et Bella tentait leur chance de nouveau sans trouver le cadre. Le plus inquiétant était la manière dont les dijonnais transperçait les lignes auxerroises : le tout de manière tranquille, comme s’il s’agissait d’une rencontre amicale… Karim Djellabi, le meilleur ce soir côté défenseur, était tout près d’offrir un pénalty au DFCO mais l’arbitre jugeait la faute en dehors de la surface. À partir de ce moment là, Dijon reprenait le jeu et s’amusait face à une triste et faible AJA…
 
Pourtant, Auxerre se voyait refusée un coup-franc dangereux sur Lefebvre averti dans la foulée verbalement par l’arbitre M. Husset : allez savoir pourquoi ? Jean-Luc Vannuchi, en fin de match, tentait un coup avec les rentrées de Samed Kilic et de Yann Boé-Kane mais sans succès. M. Husset allait se distinguer de nouveau par deux décisions qui allait faire couler beaucoup d’encre : tout d’abord, celui-ci oubliait un pénalty pour Auxerre sur une faute flagrante de Jordan Marie sur Chérif et sanctionnait Puygrenier venu contester ; ensuite, celui-ci mettait un terme à la rencontre avant même la fin des trois minutes de temps additionnel ! Comme la saison passée,
 
Auxerre s’incline sur la marque de 1–0 tout à fait logiquement tant le fond de jeu était quasi-inexistant.
 
Autant le dire, l’AJA n’a quasiment pas eu une occasion franche ! Sans faire un grand match, Dijon affirme sa montée en puissance dans ce championnat tandis que l’AJA, après un beau démarrage, glisse doucement dans le classement. En effet, Auxerre perd trois place et se retrouve désormais 14ème de Ligue 2 avec une différence de buts redevenue nulle ; s’ajoute à cela qu’elle compte quatre points de moins que le troisième (Dijon F.C.O., 8 points) et seulement un d’avance sur le premier relégable (A.C. Arles-Avignon, 1 point).
 
Les Auxerrois feront leur décrassage dans la soirée, dès leur retour de la Cité des Ducs, avant de recevoir Nancy en Coupe de la Ligue puis la lanterne rouge – Valenciennes F.C. – coachée par un certain Bernard Casoni…

Romain MOUSSY
 
 
 
Feuille de match : Composition auxerroise : Léon – Castelletto, Boly, Puygrenier (cap.), Djellabi – Fumu Tamuzo (Berthier, 63ème), Lefebvre (Boé-Kane, 82ème), Bouby (Kilic, 82ème), Chérif – Haller, Diarra. Non utilisés : Lembet et Aguilar [] Avertissements : Karim Djellabi, Willy Boly et Sébastien Puygrenier pour Auxerre