De gauche à droite, les élus UDI Joseph Agache maire de Saint-martin-du-Tertre suppléant, Dominique Verien, maire de Saint-Sauveur et André Villiers, président de l'UDI 89, vendredi en fin de matinée lors de l'annonce de la candidature de Dominique Verien aux élections sénatoriales (DR)

 

Une Poyaudine, une femme de 49 ans, ingénieur en aménagement du territoire, UDI (Parti Radical valoisien), maire de Saint-Sauveur, conseiller régional de Bourgogne briguera un siège de sénateurs (sur deux à renouveler) aux élections sénatoriales prévues le 28 septembre.

Son suppléant est Joseph Agache, maire de Saint-Martin-du-Tertre, vice-président de la Communauté de communes du sénonais.

Dominique Verien incarne un changement de génération ainsi qu'une nouvelle veine d'élus confrontés aux mutations des territoires ruraux. Mutations économiques, démographiques, sociologiques, et électorales dans la mesure où lors des deux dernières élections municipales, c'est quasiment plus des trois quarts des élus qui ont été renouvelés.

La donne change donc puisque les dernières élections sénatoriales dans l'Yonne avaient eu lieu en 2004, avec la réforme.

L'UDI 89 ne présentera qu'un seul candidat alors qu'il y a deux sièges à pourvoir dans l'Yonne.

 

Pressions

Pourquoi ? À défaut d'un attelage Raincourt (UMP)-Villiers (UDI) un temps espéré au nom de l'union à droite car l'enjeu est de renverser la majorité de gauche au Sénat, l'UDI entend limiter les dégâts éventuels. Patrick Gendraud, vice-président UDI du conseil général, maire de Chablis, avait anoncé sa candidature - ratifiée par la commission nationale d'investiture de l'UDI - qu'il avait retirée ensuite pour des raisons personnelles et sans doute politiques, le sénateur sortant Henri de Raincourt (UMP fillonniste) ayant fait le forcing pour le renouvellement du ticket des deux sortants, lui-même et Pierre Bordier (qui avait annoncé ne plus vouloir se représenter), ancien maire de Saint-Fargeau, au nom de l'unité indispensable pour assurer la victoire de la droite au Sénat qui selon Henri de Raincourt, va se jouer à peu de chose.

Ce faisant, du même coup, l'ancien ministre et président du conseil général de l'Yonne bloquait son héritier annoncé, Jean-Baptiste Lemoyne (UMP copéiste) conseiller général de Saint-Valérien à qui - selon ce dernier - il avait promis de céder la place.

Il n'en fut donc rien, le tandem Raincourt-Bordier fut ratifié par le député UMP Guillaume Larrivé, président de l'UMP de l'Yonne avant sa démission surprise. Et c'est pourquoi Jean-Baptise Lemoyne, estimant avoir été trahi,  va se porter candidat à son tour,  avec comme suppléant Noëlle Rauscent, le maire de Domecy-sur-Cureaprès avoir sillonné le département et consulté les élus pendant tout l'été.

 

Gare au syndrôme Chamant

Face au ticket monobloc UMP, l'UDI aurait pu présenter deux candidats.

Il n'y en aura qu'un seul ou plutôt une seule : Dominique Verien, une femme incarnant le changement et le changement de génération. Investie par l'UDI 89 à une majorité de 11 voix sur 11 dont deux pouvoirs, sachant qu'il y avait 2 absents et 4 excusés, certains étant toujours en vacances. La commission nationale d'investiture de l'UDI dot entériner cette candidature comme elle l'avait fait pour celle de Patrick Gendraud.

Il reste à voir comment va se dérouler la courte campagne pour les sénatoriales et comment vont voter les élus et délégués puisqu'il s'agit d'une élection indirecte.
Dans chaque département, les sénateurs sont élus par un collège électoral lui-même formé d'élus de cette circonscription : députés, conseillers régionaux, conseillers généraux, conseillers municipaux, élus à leur poste au suffrage universel. Les sénateurs sont élus au suffrage universel indirect.

Les anciens, sortants, Raincourt et Bordier seront-ils victimes du syndrôme Chamant en 1995 qui vit l'ancien ministre et président du conseil général de l'Yonne mordre la poussière devant les Bourgoin et autres Franchis, ce dernier soutneu par Hussonnois et Soisson, tirant au final les marrons du feu, avec H2R pour faire obstacle à Gérard Bourgoin, l'homme de Sarkozy ?

 

Les socialistes se cachent

Les élus, comme nous l'avons indiqué plus haut, ont été largement renouvelés et constiutent une population nouvelle dont on ne peut prévoir le comportement électoral. Comment va réagir, agir, la nouvelle génération ? Enfin, il reste à mesurer l'impact de la grille politique et les rapports de force, dans le département, aujourd'hui, où n'existe plus de vrai leader et qui est davantage marqué par des trajectoires personnelles que par un vrai projet coopératif et collectif.

Tous les yeux sont rivés sur 2017. Il s'agit d'être dans le bon couloir et de miser sur la bonne écurie.

Les socialistes ne sont pas en reste dans l'Yonne. Personne ne se pousse au portillon pour être candidat aux sénatoriales ... La mobilisation est faible voire inexistante dans le contexte actuel de guerre des gauches.

Pourtant Jacques Hojlo, figure emblématique de l'Auxerrois qui dépasse les cadres impartis, avait réussi un très bon score en 2004 au second tour avec 28,96 %.

La campagne est en tout cas lancée. La ligne d'arrivée sera franchie le 28 septembre. Seuls deux candidats seront couronnés

 

Pierre-Jules GAYE

 

 

Le bureau UDI vendredi matin. Dans la salle on notait la présence de nombreux militants notamment de l'UDI jeunes de l'Yonne (DR)