Les deux syndicats indiquent qu’ils ont l’intention de maintenir "une pression constante" sur les élus, l’administration, les GMS (grandes et moyennes surfaces), l’Etat et ses représentants.
Les manifestants ont prévu de répandre du lisier devant les permanences des parlementaires de l’Yonne. Parce que « ce sont eux qui votent à Paris des lois qui ont des conséquences pour nous sur le terrain ».

"Nos revendications étant "légitimes et connues de tous", nous ne souhaitons "aucune rencontre, le temps n’est plus à la discussion ou à la négociation", affirment-ils. La FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) et les Jeunes Agriculteurs de l’Yonne estiment que "l’Etat, les élus et les GMS s’abstiennent volontairement de porter assistance à de nombreux agriculteurs en danger. L’Etat, les élus et les GMS sont en connaissance du danger. Soit ils agissent, soit ils choisissent de détruire un pan entier de l’économie."

Les deux syndicats agricoles accompagnent leur ultimatum du 5 novembre d’une série de revendications : une année blanche sur les contrôles en 2015, un versement anticipé des aides PAC, la mise en avant des produits français par les grandes et moyennes surfaces, un plan de modernisation des élevages accompagné par l’Etat et la Région, etc.

La « surcharge administrative » qui pèse selon les syndicats « sur la compétitivité des entreprises agricoles », avait poussé des agriculteurs à manifester, place de la Résistance, à Nevers, le 16 octobre dernier. La FDSEA et les JA, devant plus de 500 agriculteurs, avaient annoncé « entrer en résistance ».

La ville de Nevers a décidé de porter plainte contre les organisateurs, car le coût de l'opération de nettoyage est estimé à 70 000 euros.

A noter aussi qu'un inspecteur de la PAC (Politique agricole commune) venu vérifier la conformité d’une exploitation, sur la commune de Lormes. dans la Nièvre,
s'est retrouvé immobilisé un bon moment par l'action de 45 agriculteurs de la FDSEA mardi 14 octobre 2014.

 

Une quarantaine d'agriculteurs retenaient l'inspecteur, afin de l'empêcher d'effectuer la visite de l'exploitation agricole © FTV
 
  Une quarantaine d'agriculteurs retenaient l'inspecteur, afin de l'empêcher d'effectuer la visite de l'exploitation agricole (© FTV)


Le programme de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs

  • jeudi 23 octobre : une Nuit du fumier est programmée à 21h devant les permanences des députés et sénateurs de l’Yonne à Sens, Avallon et Auxerre. « Nos parlementaires vont sentir (au propre comme au figuré) le mécontentement des agriculteurs », déclarent les deux syndicats, qui estiment que « les sénateurs et députés sont responsables en premier lieu puisqu’ils votent les lois qui nous accablent au quotidien ».
  • mardi 28 octobre : Action surprise
  • lundi 3 novembre : Action surprise
  • mercredi 5 novembre : Manifestation régionale à Dijon et fin de l’ultimatum

 

FIN DE LA PAYSANNERIE ?

«  C’est ça l’avenir, mon gars. Faut pas rêver »

 

«  Vide ! » L'orage s'est divisé, comme d'habitude, au-dessus de l'Aumance. Les nuages se sont séparés en râlant, pour se rejoindre plus loin, dans le Cher, ou par dessus la forêt. On peut les voir par la fenêtre.

Les entendre gueuler tout leur saoul. Mais sur le bocage : rien. Pas une goutte pour le moment.

La pluie partout, mais pas ici. C'est comme ça. Ici, on dit que les automnes ont leurs favoris. Mon interlocuteur se ressert un café. L'aspire du bout des lèvres..

Ici, on dit que les automnes ont leurs favoris.

 

Vide, vide, vide

Mon interlocuteur se ressert un café. L’aspire du bout des lèvres. Puis reprend son fil. Le chien s’est enfin tu :

« C’est bien simple : on est quatorze à rester. Ou treize, je sais pas. Là haut, chez Moncergis [les noms des domaines ont été modifiés, ndlr], c’est vide ! Le père Michelat : c’est vide ! Les Mauriciers : vide ! Les frères Baudel : vide aussi ! »

C’est un voisin. On n’habite pas sur la même commune, mais sa ferme est tout en bas de la pente qui dégringole de chez moi à la rivière. C’est la route qu’on prend quand on veut éviter les flics. On y roule doucement, surtout quand il fait noir, rapport aux lapins qui surgissent par dix depuis ses fossés.

« Et puis sur le haut, quand tu t’en vas vers la forêt : c’est tout vide là-bas. Tu comptes même plus. Les Ravais : fermé ! Au Montant : vide ! La Chenaie : vide ! Aux Beurdoux : tout vide. Chez Michel, anciennement Bramard : vide pareil.

Et la liste est longue ! Tu veux que je continue ? Simon : parti ! Grimaud : parti ! Les Saules : vide ! Et chez Benoît : y a même plus un carreau sur les vitres. C’est vide, puis ç’a été vidé aussi. »

 

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Un tracteur abandonné dans un champ (Steve Lyon/Flickr/CC)