Hervé Le Bras a appuyé son propos par des diagrammes significatifs (DR)

 

Pour le démographe Hervé Le Bras, penser le futur démographique, c'est établir des scénarios possibles. Ainsi, rien n'est jamais acquis comme ne attestent les chiffres des dernières décennies qui vont à l'encontre des prévisions les plus rationnelles.

La conférence donnée aux Entretiens d'Auxerre (13è édition) a aussi mis à mal certains préjugés bien ancrés, telle que l'immigration massive en France au cours des dernières années.  Or c'est tout le contraire : les chiffres sont têtus.

Au-delà de cette conférence, comment expliquer ces idées reçues, ces préjugés fermement ancrés dans les esprits, notamment sur l'immigration et le crime ? Les sondages, enquêtes d'opinion et études montrent que la France n'est pas seule concernée, mais nombre de pays, par ce phénomène. Exemples : le Français "moyen" estime à 30 % le pourcentage de la population mussulmanne en France alors qu'il est de 8%. L'Italien "moyen" pense que la moitié de la population italienne est âgée de plus de 65 ans, or ils ne sont que  21%.

Cet "index d'ignorance" pose la question de savoir pourquoi les perceptions des gens sont si éloignées de la réalité. Comment retenons-nous une information ? Quelle est la part d'émotionnel dans les réponses que nous pouvons donner ? Mais ceci est une autre histoire, un autre débat.

Cependant, une début de réponse pourrait être trouvé dans cette suggestion : les gens n'ont peut-être pas besoin de s'informer, s'ils estiment qu'ils ne peuvent rien influencer. D'où la passivité et la perméabilité aux slogans ambiants, aux peurs et au phénomène de grégarité, sans esprit critique.

P-J. G.