Ce village avait 8 hameaux mais un seul reste actuellement. Vers 1850 il y avait 500 habitants environ pour 150 actuellement.

A cette époque, comme dans toutes les campagnes ; il y avait de grandes familles ce qui obligeait un certain nombre d’enfant  à aller travailler et vivre ailleurs notamment dans les villes. Beaucoup partaient en région Parisienne dans différentes professions. Une fois à la retraite certains revenaient au pays.

Pour survivre  à  Fouronnes les habitants devaient utiliser ce qu’ils possédaient et l’obtenaient par leur travail et leurs cultures.

Beaucoup étaient paysans (laboureurs) mais il y avait d’autres professions comme les maçons qui trouvaient la matière première sur place. La faiblesse des moyens les obligeait à utiliser intelligemment les ressources  dont ils disposaient et en tiraient profits. Les maçons  devaient construire des habitations, avec la pierre du sous-sol. Mais ils en tiraient aussi de la chaux qui valait  bien le ciment pour renforcer ces maisons. Cette chaux  était fabriquée avec la pierre du sol qui était transformée en chaux par la cuisson de ces pierres. C’était un travail très  dur.  Produite  depuis la  période Gallo-Romaine, cuite dans des fours à chaux avec le bois des forêts qui étaient vastes, elle mobilisait  bûcherons et chaufourniers pour la cuisson, pendant plusieurs jours et nuits en continu.

Sur le territoire de Fouronnes il y a plus de 100 hectares de fours à chaux. Le bois était aussi le premier moyen de chauffage. Les forêts donnaient du travail  aux bûcherons, charretiers, charbonniers, scieurs de long, charrons,  menuisiers. Une partie de ce bois était vendue à des marchands de bois, une autre partie de ce bois  était employée pour la charpente de construction, le mobilier, la fabrique  de fûts qui étaient alors très employés  pour le transport  d’eau, de vin et également de barils de chaux exportés dans les villes et villages  jusqu’à  Auxerre (construction de la Cathédrale St Etienne entre autres). Cette chaux avait une grande renommée.

Il y avait sur le hameau, au lieu-dit «  les vallots »  une tuilerie créée par le seigneur de l’époque (dont il existe l’excavation duquel était tiré la terre pour faire les tuiles).  Sur un acte des archives d’Auxerre, il est noté que le seigneur de Fouronnes a repris  les  tuiliers aux Chartreux  de Basseville pour l’employer à  sa tuilerie de Fouronnes. Il y avait aussi des potiers  qui  fabriquaient des pots ; récipients  indispensables pour la cuisine. Les habitants de Fouronnes cultivaient du chanvre ;  avec lequel  les tisserands fabriquaient du tissus.

En consultant l’état civil  de  Fouronnes nous trouvons beaucoup de familles dont une partie des descendants  se retrouvent encore au village et d’autres ; dans les environs par les différents actes de mariages. Il  ne nous est pas possible de les nommer toutes mais nous pouvons évoquer quelques familles dont certains membres ont connu des destins remarquables et documentés. Nos petits villages de France sont des pépinières de gens travailleurs, intelligents et entreprenants.  Même les petits  hameaux aujourd’hui  disparus, mais dont le lieu-dit existe encore ont été la source de familles à destinée notable.

Proches de la forêt de Fretoy existaient plusieurs petits hameaux. On retrouve par exemple dans les archives de 1675 des informations sur le nombre de famille dans ces hameaux :

17 feux à Darnus.( Anus)

 

Au 16è siècle, Anus avait son propre seigneur : en 1598 il s'appelait Guillaume Girard (DR)

 

12 feux à Mare sur Yonne.

12 feux aux Fiacre  et au Prez Fauchés ( proche l’un de l’autre).  Les  habitants de ces lieux  se nommaient  Septier, Gilles d’Austin (domestique aux Fiacres), Régnault ( laboureur aux Fiacres).

Un hameau : la Métairie  des bois ( aujourd’hui disparue, mais on trouve les traces sur le terrain) située entre le hameau d’Anus et la Pinçonnerie ; fut habitée ; où plusieurs famille se sont succédées : dont des Dufours, et aussi une branche de Jacquet qui ensuite partit à la Chapelle Laurent hameau de Courson ayant une famille nombreuse ; qui  se sont dispersés dans toutes les directions ( reste encore une descendance) cette branche Jacquet dont un Auguste ; qui serait né à Fouronnes en 1880, serait revenu de la Chapelle Laurent  à Fouronnes ; déjà étant enfant, il venait à l’école de Fouronnes a pied. Se maria a une fille Vincent d’Etais-la-Sauvin. Ils eurent plusieurs enfants ; garçons et filles. Ils sont revenus au village de leurs ancêtres : Fouronnes .

Malheureusement  la maman décéda : le père qui exerçait la fonction de  garde des bois ne pouvant élever ses enfants, les mis à  l’orphelinat Saint-Henri de Coulanges- sur-Yonne. Malgré cela  ces enfants   apprenaient  bien à l’école et furent reçus au au certificat d’études. Premier du canton quant on suit cette famille un des garçons habitant Troyes, où il se marie, travailla à l’EDF. Ce couple a eu deux filles ont le mari d’une  travailla aussi a l’EDF, chef de groupement sur la ligne à haute tension d’Auxerre de 63.000 volts. Départ de la ligne à Égriselle vers Auxerre  avec un passage sous l’autoroute sous la rivière d’Yonne  ensuite en surface passant sur Vallan, Gy l’Evêque, Coulanges la Vineuse, Migé, Charentenay, Fontenay, Trucy et  Mailly le Château. Où se trouve un gros transformateur. Sur le parcours des passages au dessus des forêts.

Pour vous démontrer que cette famille, partie du bas de l’échelle, par son travail et un savoir faire montera au haut de l’échelle  sociale.

 

50 feux au bourg

A  Darnus  les familles Masson et Billaudet ont émigré  à Auxerre. Leurs descendants furent  les créateurs de la clinique  Billaudet. Leur ferme de famille fut vendue à Mr et Mme Rotté, leurs fermiers.

Toujours  à Darnus : il y eut les familles Buret et Berthier qui étaient apparentées. L’un des descendants, Mr Berthier créa un magasin  d’instruments de   musique rue Louis Richard et était aussi l’organiste  de  la Cathédrale d’Auxerre. Très connu dans notre région, il serait un ascendant de France Gall.

Une autre famille illustre d’Auxerre trouve une partie de ses origines à Fouronnes. La famille Guilliet, créatrice des usines Guilliet  qui débutèrent en menuiserie rue du Temple et  rue du Saulce à Auxerre. La fabrique de meubles ayant travaillé à la construction du mobilier de notre église de Fouronnes, on peut penser que c’est au cours de ces travaux que l’un des quatre frères Guilliet, Germain fit la  connaissance de  Mlle  Marie  Droin, fille d’un cultivateur  de  Fouronnes qu’il  épousa. 

En société avec les trois autres frères, il construisit  les usines  Guilliet situées au Boulevard  Vaulabelle qui devint la plus grosse usine d’Auxerre avec un maximum d’environ 1 500 ouvriers. Elle évolua en usine  avec une fonderie  et fabrique de machines à bois, tours à métaux, machines  de gros gabarit  et de qualité  encore très appréciée.  Cette industrie  pourtant  florissante subit la concurrence  étrangère, moins chère mais de moins bonne qualité.

Revenons à Mare-sur-Yonne,  hameau de 12 feux d’où sont originaires plusieurs familles. L’auteur  a  suivi ces familles et en particulier la famille  Boudin, très nombreuse. Beaucoup de descendants existent encore, mais sont dispersés puisque ce hameau n’existe  plus. Cette famille s’est naturellement élargie,  à chaque  génération, et on  les retrouve  à  Mailly-le-Château, Merry-sur- Yonne, Fouronnes,  Anus, Courson, Taingy, Ouanne, (Montifault), Lignorelles, Fontenay près Chablis, La Chapelle Vaupeltéigne où elle réside encore. Pendant plusieurs générations les garçons  portaient  le prénom de Pierre  ce qui complique le suivi généalogique. Une autre branche descendant de Edme ou Edmée s’entendit vers Festigny, Coulanges sur Yonne, Crain et Misery. (à suivre).

Quant aux filles qui furent nombreuses elles ont toutes trouvé un mari. Fallait-il quelles soit belles, ou disposent de bonnes qualités.

Anne épouse de  François Bonnotte,  sur plusieurs générations, ont résidé à Fouronnes.

Adrienne  épouse de  André  Menetrat  venant de Merry sur Yonne se sont mariés et ont habité ainsi que leurs descendants à Fouronnes  jusqu’en  1830/ 1840 puis à Taingy, Vincelles, St Cyr les Colons, Poilly sur Serein et Paris. Après bien des générations, nous trouvons  Michel Ménetrat à Bordeaux

Pierre épousa Marguerite Régnault mais les descendances sont inconnues. A suivre !

Jean Boudin épousa Gabrielle Houllier et iles eurent plusieurs enfants qui ont continué la généalogie.

Louise épouse de Jean Digue eut une fille,  Marguerite épouse de Edme Chalmeau  de Sery  et des successeurs. Ces familles y résident encore. Et d’autres de cette lignée  ailleurs.

Marguerite  Boudin épousa  Louis Jacquet  (ancêtres de l’auteur). Auparavant, plusieurs générations ont vécu  à Merry-sur-Yonne depuis 1600.  Il  est toujours  habitant de Fouronnes, depuis 1680, et son mariage avec Marguerite Boudin.

Nous trouvons un Pierre Boudin  né le 11 avril 1794 à Fouronnes, fils de Boudin Guillaume et de Marie Dumond. Ce Pierre Boudin  fonda une vinaigrerie à Auxerre  rue de Valmy dont les bâtiments  sont toujours existants ensuite allèrent continuer leur métier à Gentilly , produisant du vinaigre, de la moutarde, et des cornichons en conserve. Suite à un mariage, il transmit à la famille Dagousset. Cette entreprise, suite aux partages, fut vendue à Amora- Maille.

 Mr. Henri Dagousset est venu à Fouronnes retrouver ses racines à travers ses ancêtres, en 2010 : un docteur de Strasbourg Monsieur Bertrand Thierry De Crussol, descendant  des Seigneurs d’Anus. Plusieurs générations ce sont succédées à Anus : les De Saint Quentin, ensuite Charlotte de Saint Quentin, épouse de Louis De la Ferté, ensuite Louys D’Aventigny. De cette grande famille, Charles du Mesnil-Simon, qui épousa en 1580  Marie d’Aventigny, fille de Louis d’Aventigny. Qui sont les ancêtres  des De Crussol, famille très connue dans le Tonnerrois,  puisque François Clouet, Antoine  de Crussol époux de la Comtesse  de Clermond-Tonnerre participa à la construction  du château de Maulnes.

Françoise Boudin épousa  Nicolas Gillet ???

Estiennette Boudin épousa Laurent  Debretagne dont quelques descendants se trouvent dans notre région

D’autres branches s’étendirent : à  Mailly-le-Château, Fontenay, Lucy-sur-Yonne, Auxerre et Paris.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    

En 1824 naquit Pierre Elie Gilet, décédé à Clamecy le 2 avril 1899, ancien instituteur, qui fut maire de Clamecy, inspecteur  primaire honoraire. Toute sa vie a servi  l’instruction  primaire. Il fut l’époux  de Marie- Jeanne Ménetrat, décédée en 1857 qui repose au  cimetière de  Fouronnes.

Il faut se rendre compte que tous ces cas cités méritent toute notre sollicitude pour leurs conditions de vie qui ne furent sans doute pas facile à ces époques et qui à force d’intelligence et de travail ont participé au développement de  ces villages.

Ces gens intelligents et travailleurs prouvent qu’il y a encore des gens de bonne foi. Il peut y avoir d’autres cas méritoires dont nous n’avons pas connaissance.

 

 ***

En complément à ce récit, quelques mots sur le hameau d’Anus qui s’est écrit de différentes façons dans le patois local. Au cours de mes recherches, j’ai trouvé aux archives Nationales un document où ce hameau portait le nom  de ARNUS ou D’ARNUZ  en écriture latin gothique, genre cartulaire (je regrette de n’avoir fait une photo ou photocopie de ce document).  

Comme beaucoup de villages dont les noms ont été déformés,  les enfants  devinrent la risée  des autres villages. Ces conséquences ont également déjà coûté très  cher aux finances de la commune  parce que  les panneaux métalliques de ce hameau sont régulièrement volés.

Il y a une raison qui a certainement un rapport avec ce nom : au Moyen âge il y avait à Fouronnes un chemin  d’Auxerre  à Vézelay ; un chemin, dit le chemin des pélerins du temps des croisades. Les gens de Fouronnes se rendant à Auxerre qui utilisaient  ce chemin arrivaient en cette ville par la rue Darnus et le moulin Darnus sur le ru de Vallan. Il y a très certainement  là l’origine du nom de ce hameau qui fut malheureusement déformé avec le temps. Il serait temps que l’administration rétablisse cette dénomination.

  

                                                                   René JACQUET

 

René Jacquet, 81 ans, auteur chercheur de Fouronnes : sa famille et celle des Soisson sont souchées jusqu'au 17ème siècle, issues de Savigny-en-Terre Plaine