Un document rare datant de 1854, caressé par des mains auxerroises (DR)

 

 

Ils avaient bien préparé leur coup, c'est-à-dire minutieusement. Et épluché le catalogue des livres mis en vente salle 10 en sous-sol à l'Hôtel Drouot qui fourmillait de monde, une faune bigarrée très affairée, où on se gliasait de salle en salle pleines à craquer. Les commissaires priseurs ne plaisentent pas et ça dépote : salle 10, 80 lots à l'heure en milieu d'après-midi.

Alain Cattagni, le colonel Camille Pellet et Pierre Bazin ont mis la main sur des lots qu'ils convoitaient, notamment une édition originale des Souvenirs (1854) du Capitaine Coignet,  officier français et un mémorialiste du premier Empire. Il a participé à toutes les campagnes de Napoléon sous le consulat et l'empire : seize campagnes et quarante-huit batailles, il n'a curieusement jamais été blessé. Sa tombe chapelle est dans le cimetière Dunant à Auxerre. Il est né à Druyes-les-Belles-Fontaines et mort dans sa maison place Saint-Eusèbe à Auxerre où il s'était retiré. Il tenait un bar-tabac.

D'autres lots concernent des correspondances épistolaires du maréchal Davout ainsi que des témoignages prussiens sur des grands batailles, écrits en allemand gothique.

Rappelons que le maréchal Davout," le maréchal de fer" né dans l'Yonne à Annoux, fut le grand stratège de Napoléon. Il a fait ses études à l'École royale militaire d'Auxerre. Il n'était pas à Waterloo car il avait été nommé ministre de la guerre. d'aucuns prétendent que s'il avait été à Waterloo, il n'aurait pas connu la défaite du maréchal Ney. Une statue est élevée à Davout au pied des Promenandes en deça du monument aux morts. Elle ouvre sur un lointain paysage des collines de l'auxerrois où se dessinent des couchers de soleil sans pareil.

Le musée d'Eckmûhl à Auxerre place du Général-Leclerc est dédié aux collections du maréchal Davout.

 

 

Pierre-Jean Chalençon, expert, professeur en histoire de l'art, foulard rouge aux côtés de Alain Cattagni, président de l'association des Amis du Maréchal Davout, Pierre Bazin (à droite) et le colonel Camille Pellet, à gauche en jaune, jeudi midi à Paris. Pierre-jena Chalençon est considéré comme le plus grand collectionneur d'art napoléonien dans le monde. Il expose notamment en Chine, aux États-Unis, au Canada et en France (DR)

 

 

Pierre-Jean Chalençon affublé d'un look de rock star est né au pied du château Rueil-Malmaison, la résidence secondaire de Napoléon. Il est devenu collectionneur des objets de l'empereur comme on entre dans les ordres. Une passion et une vie vouée à l'objet de sa passion intime. À l'hôtel des ventes Drouot, on l'appelle «l'Empereur». Il l'a dans la peau. Et il s'en amuse, jouant le jeu à fond, exhibant à son doigt la bague du Sacre et à son cou le cachet de Jérôme, roi de Westphalie, le plus jeune frère de Bonaparte. (DR)