SOCIETE
Modèles climatiques : une réponse à Henri Atlan et à Auxerre TV
le dimanche 15 novembre 2015, 23:42 - SOCIETE - Lien permanent
Denis Roycourt, président des Rencontres Auxerroises du Développement Durable, réagit à l'intervention de Henri Atlan, biologiste et philosophe, en ouverture des Entretiens d'Auxerre et exprime un point de vue opposé, celui partagé par une grande majorité de politiques, scientifiques et citoyens. Non publions intégralement ce point de vue
Denis Roycourt, longtemps EELV, adjoint au maire d'Auxerre et vice-président de la Communauté d'agglomération de l'Auxerrois, en charge de l'environnement (DR)
"Auxerre TV nous informe que selon Henri Atlan, intervenant aux Entretiens d’Auxerre, le « réchauffement de la planète et ses projections ne repose sur aucun fondement scientifique » pour des questions de méthodologie.
Henri Atlan, médecin biologiste, l'un des pionniers des théories de de l'auto-organisation du vivant a apporté son soutien aux thèses climato-sceptiques, critiquant notamment l'incertitude des prévisions des climatologues et le peu de fiabilité de leurs modèles.
Il a dénoncé dans Le Monde du 28 mars 2010 «La religion de la catastrophe», issue des modélisations informatiques du climat qu'il présentait ainsi : «les modèles sur les changements climatiques ne peuvent être que des hypothèses».
Les climatologues ont répondu à ces critiques. Ainsi Olivier Talagrand, directeur de recherche au Cnrs, du Laboratoire de météorologie dynamique, a montré que la présentation d’Henri Atlan n'a pas grand chose à voir avec la réalité.
« Cette description (d’Henri Atlan) est fondamentalement erronée, et peut induire gravement en erreur des lecteurs peu ou mal informés. Les modèles utilisés pour les prévisions climatologiques ne sont pas guidés par les observations, mais par les lois qui régissent l’évolution de tout système physique : les lois de la conservation de la masse, de l’énergie et de la quantité de mouvement, familières à tout étudiant en licence de physique… Le développement de tels modèles, destinés d’abord à la prévision météorologique, a commencé, il y a maintenant plus de soixante ans, grâce aux premiers calculateurs électroniques…
« Des incertitudes restent grandes, Mais ces incertitudes ne sont aucunement dues, contrairement à ce qu’écrit Henri Atlan, au fait que le nombre de coefficients à ajuster dans les modèles est beaucoup plus grand que le nombre d’observations disponibles. La situation est d’ailleurs inverse : dans l’état actuel des modèles, le nombre de coefficients incertains est de l’ordre de quelques dizaines, tandis que plusieurs dizaines de millions d’observations météorologiques sont recueillies chaque jour.
« Il n’y a guère de place pour un ajustement des coefficients aux observations. » Aujourd’hui , ces mêmes modèles, adaptés aux atmosphères de Mars et Vénus, permettent d’en calculer le régime climatique . « Ces deux atmosphères sont pour l’essentiel constituées de gaz carbonique, et l ‘effet de serre qu’y simulent les modèles est conforme à ce qu’on observe. Un tel accord serait bien peu plausible si, comme le suggère Henri Atlan, la qualité des modèles n’était due qu’à un ajustement ad hoc aux observations terrestres. »
La climatologie n’a certes pas atteint la fiabilité d’autres domaines de la science. La prévision du climat n’a pas la précision de celle des éclipses. Tout n’est pas encore expliqué dans les variations passées du climat. Mais, pour ce qui est des modèles numériques utilisés par les climatologues, ils sont construits sur les lois physiques pertinentes, et non sur un ajustement empirique aux observations. En s’attaquant à ces modèles aujourd’hui utilisés dans toutes les disciplines, Henri Atlan jette le bébé avec l’eau de bain, et se retourne contre « la démarche scientifique » dont il se veut défenseur.
C’est d’ailleurs le problème des thèses climato-septiques, car si le consensus scientifique n’exclut pas toute dissidence-critique. C’est même positif dans une démocratie de poser des questions et de vouloir interroger et comprendre un phénomène tel que le réchauffement climatique qui interpelle nos modes de vie et de production. Mais la plupart des climato-septique qui se posent en donneurs de leçons universelles ne sont pas des spécialistes du climat, et n’ont jamais confronté leur thèse dans des lieux et des revues où fonctionne l’exigence d’évaluation scientifique anonyme par un comité composé de spécialistes du champ. Tout autre est l’avis des scientifiques spécialistes du climat et des Sciences de l’atmosphère. En 2005, une historienne des sciences de l’université de San Diego (Californie), Naomi Oreskes, avait recensé 928 articles publiés dans des revues scientifiques « à comité de lecture » au cours de la décennie 1993-2003 sur le thème du réchauffement climatique. 100 % d’entre eux étaient en accord avec la thèse du réchauffement climatique !
Plus récemment, une vaste enquête menée en 2008 et 2009 auprès de scientifiques américains fournit des résultats instructifs. En réponse à la question simple « Pensez-vous que l’activité humaine contribue de façon significative au changement global moyen des températures ? » 97,4 % des « scientifiques du climat ayant publié dans des revues à comité de lecture » répondent oui.
On se demande donc si « l’imposture climatique » n’est pas du côté de ceux qui vendent des livres à gros tirage dont le principal message est : « pas de risque en vue, on continue comme avant, n’écoutez pas les sirènes du catastrophisme ». Pour autant la recherche scientifique continue, mais le débat ne doit pas occulter la nécessité d'agir pour éviter un réchauffement de plus de 2° au delà duquel d'après les scientifiques nous ne maîtriserons plus rien.
Denis ROYCOURT
Président des Rencontres Auxerroises du Développement Durable
LA CONFÉRENCE D'HENRI ALTAN AU THÉÂTRE MUNCIPAL D'AUXERRE
Commentaires
Le réchauffement climatique présenté comme les prémices de la fin du monde est-il du à un cycle naturel de la planète ou aux activités humaines avec sa surpopulation, ses pollutions générées par l'agriculture intensive via ses pesticides,ses industries polluantes, et l'usage excessive des énergies fossiles au détriment des énergies renouvelables vaste débat mais débat inutile.
En effet même s'il s'avérait, mais je ne le crois pas que ce réchauffement soit naturel, les dégâts nés ou à naître des activités humaines néfastes avec ses conséquence avérées ( terres brûlées, air pollué, ressources naturelles sur- exploitées, développement de la misère, nouvelles maladie...) font qu'il est souhaitable que la COP 21 pose les bases d'un sauvetage de la planète.
Par exemple que l'on arrête de nous parler de croissance pour lutter contre la misère et le chômage exception faite de la croissance verte.
Certes si le réchauffement de la planète se poursuit et qu'il s'avère naturel, il y aura de terribles conséquences à gérer avec la montée des eaux mais les hollandais, et Dubai savent faire et si l'humain construit des villes flottantes à la place de plateforme pétrolière, qui s'en plaindra!
Dans le cas d'un inéluctable réchauffement naturel ou pas, il faut rester optimiste, moins de chauffage égale moins de pollution (humour ou pas à vous de choisir).
oh ,le Français !
les enfumeurs
les destructeurs
très bien M. Roycourt: c'est ce que les médias s'obstinent à nous faire croire
mais ,hélas, ni vous ni nous tous ne réussirons à empêcher les vendeurs d'armes,
de Rafale, de centrales EPR ,d'enfumeurs, de déstructeurs mondiaux de détruire
notre Terre .
Trier les déchets, rouler à l'essence,utiliser les navettes,couvrir les collines de forêts d'éoliennes,les toits de......A quoi bon ?