FIGURES
Les grands politiques français vus par Jean-Pierre Soisson
le vendredi 18 décembre 2015, 08:54 - FIGURES - Lien permanent
Bon pied non oeil, en forme, Jean-Pierre Soisson a donné une conférence, jeudi soir, de près de deux heures sur les grands personnages de la République française, à commencer par le général de Gaulle, qui mangeait toujours très vite et ne restait pas à table
Un conteur aussi passionnant que Guy Roux qui était dans la salle, attentif (DR)
Jean-Pierre Soisson, ancien ministre et maire d'Auxerre, a régalé son auditoire, jeudi soir, dans la salle du patro au pied de la cathédrale, à deux pas de son domicile auxerrois.
Invité par le Club 89 qui faillit racheter l'AJA avant que Emmanuel Limido ne sauve le club, l'homme politique qui a servi sous des présidents de droite et de gauche, dans plusieurs gouvernements, a évoqué les grands qu'il a cotôyé, au travers d'anecdotes parfois piquantes et de commentaires en forme de réflexion.
Et JPS après avoir tenu pendant près de deux heures son auditoire en haleine, de dédicacer à tour de bras son dernier livre de Mémoires.
Son prochain livre doit être consacré à Edgar Faure, figure poilitique qui marqua le jeune énarque Auxerrois.
Du monde pour écouter Jean-Pierre Soisson. Une dame lui a demandé, mercredi soir, quand il allait se représenter ... (DR)
Guy Roux, au centre droit avait chaussé ses lunettes (DR)
C'était la bousculade pour la séance d'autographes (DR)
En deux heures de discours, JPS a bu trois verres d'eau (DR)
Commentaires
On se peut être un sale gosse, mais respectueux des personnes, et surtout pas donneur de leçons, ni redresseur de tors. JPS, je l'ai quelque fois croisé, mais je ne le connais pas intimement, pas assez pour parler de sa personnalité. Cependant, on pourrait parler d'un profil, bien que l'homme, assez rond, montre différentes facettes où il est difficile de dire si on le voit en long, en large ou en travers. Toutefois, on pourrait se risquer à faire une sorte de portrait en creux, par son empreinte, sa marque dans son environnement. En citant, Léopold Sédar Senghor et Edgar Faure comme figures tutélaires, qui auront marqué le jeune homme qu'il fut, il montre qu'il est important, sinon essentiel, pour lui de se situer dans un espace et un temps politique, pour ce qu'il est, et non pour ce que l'on voudrait qu'il soit. Il serait réducteur de le dire pragmatique, voire opportuniste. Je le dirai "surfeur", capable de se tenir debout sur les plus grosses vagues, et s'il ne prétend pas créer ces dernières, (qui pourrait le prétendre ?), il sait les voir naitre, grossir et courir sur l'océan politique. On ne peut s'opposer à ces vagues, parfois monstrueuses ou scélérates, mais il importe de les voir venir, et de savoir les prendre au bon moment. Son goût pour les récits historiques, montre son intérêt pour les "chronologies événementielles", plus que pour les évènements en eux-mêmes. C'est ainsi qu'il fut entrainé dans le sillage d'illustres personnages qui pouvaient avoir des visions, des perspectives et des projets différents. Seul semblait important pour lui, leur poids relatif dans les évènements en cours. Quand on traitait Edgar Faure de girouette, il aimait à dire que : "ce n'est pas la girouette qui tourne, mais le vent." L'analogie était pourtant approximative, ou alors il aurait fallu dire, que cette girouette était capable de sentir que le vent allait tourner, et qu'elle anticipait le mouvement à venir. En se disant "homme de terroir", JPS montre qu'il aime voir pousser les choses, fussent des radis, ou la plus belle des fleurs, sachant que quelque soit sa majesté, elle aura besoin, à certains moments, de seulement quelques gouttes d'eau, qu'il se fait fort de leur apporter. Cette aptitude, à épouser la réalité d'un terroir, c'est celle que l'on attribuait jadis aux "radicaux". Mais l'époque actuelle est en quelque sorte, au remembrement, et aux réagencements des terroirs politiques. Il n'y a plus, ni droite, ni gauche, ni centre, une époque sans dessus, dessous. Il y a seulement des grandes vagues évènementielles qui déferlent, et telles des tsunamis, emportent tout sur leur passage ...