De gauche à droite, André Villiers le président fantôme, Dominique Vérien, Parti Radical Valoisien, qui brigue la présidence de l'UDI 89 et la succession d'André Villiers, et Jean-Philippe Bailly, l'autre candidat, président du Nouveau Centre 89, membre du bureau national de l'UDI, adjoint au maire d'Auxerre (DR)

 

 

Le président élu de l'UDI de l'Yonne était André Villiers.

Or en 2015, il n'a pas repris sa cotisation tout comme Patrick Gendraud et Alain Drouhin.

Ils ne figurent donc plus sur les listes électorales et ne peuvent se présenter à une élection non plus que voter, à l'assemblée générale prévue le 21 mai  qui devait se prononcer sur deux listes en présence.

La première, conduite par Dominique Vérien, maire de Saint-Sauveur, conseillère régionale, membre du Parti Radical Valoisien 89 et déléguée départementale de l'UDI désignée par l'instance parisienne du parti ; la seconde par Jean-Philippe Bailly, président du Nouveau Centre 89, membre du bureau politique national de l'UDI, successeur depuis le mois de mars 2016 d'André Villiers, adjoint au maire d'Auxerre chargé du commerce et de la ville numérique.

André Villiers a pris l'initiative de vouloir réunir la commission d'arbitrage et de transparence de l'UDI 89, initiative qui a semé la confusion et à laquelle d'aucuns se sont opposés. Comment pourrait-il présider la commission en question sans être membre du parti ?

L'organisation des élections, le 21 mai, paraît dans ces conditions un peu surréalistes, plus que compromise, ne fut-ce que pour des raisons matériellles. Dépôt de listes, listing des adhérents à jour de cotisations - ils étaient 140 en 2015 année des élections départementales, combien sont-ils aujourd'hui, la moitié ? - cela paraît trop compliqué.

Dans l'Yonne, l'UDI est essentiellement constituée du Parti radical valoisien, du Nouveau centre et dans une moindre mesure, Force européenne démocrate le parti de Christophe Lagarde,  et les quelques adhérents directs.

La Parti radical valoisien, environ 40 adhérents, qui était présidé par l'élue Claude Viviers de Sens, s'est trouvé une nouveau président, Bruno Szwajcer, un Tonnerrois. Mais les instances nationales ont annulé l'élection pour tricherie, qui a dû être refaite. C'est l'Escampois Karl Guillaume qui a été élu sur le fil.  Des adhérents du Parti radical 89 auraient ainsi rejoint le Nouveau centre.

Le Nouveau centre qui était présidé par André Villiers avant d'élire Jean-Philippe Bailly. Ce dernier paraît selon certains, le mieux placé pour être élu à la présidence de l'UDI 89, compte tenu des transfuges.

 

Les pions se placent sur l'échiquier

 

Et cela ne semble pas plaire à tout le monde.

Et d'abord au député LR de la 1ère circonscription Guillaume Larrivé, l'homme pont LR-UDI, proche d'André Villiers qu'il a contribué à faire élire à la présidence du conseil départemental de l'Yonne aux dépens du sénateur LR Jean-Baptiste Lemoyne candidat à la présidence. Guillaume Larrivé compte se présenter, en 2017, aux élections législatives avec Dominique Vérien l'élue Poyaudine comme suppléante.

Ensuite à André Villiers, qui brigue la succession du maire socialiste d'Avallon Jean-Yves Caullet, dans la deuxième circonscription. L'ex-UDI André Villiers paraît pour certains le mieux placé pour reprendre la circonscription détenue auparavant par son prédécesseur au conseil général, le LR Jean-Marie Rolland, battu de très peu par Jean-Yves Caullet. Villiers devrait faire équipe avec la tonnerroise Anne Jérusalem à moins que ce ne soit Sonia Patouret, élue dans le canton d'Avallon.

Le plan prévu par le tacticien LR va-t-il se dérouler sans accrocs ?

Le contexte n'est pas aussi limpide qu'il y paraît. D'abord les élections législatives sont encore loin, dans un an, et qui sait ce qui peut se produire d'ici là ? En tout cas il y aura les primaires à droite et elles ne seront pas sans effet sur la suite.

Dans l'Yonne, Larrivé (hors sol) roule pour Sarkozy, Raincourt (Saint-Valérien-Gâtinais) pour Fillon, Fort (Sens) pour Sarkozy (peut-être), Lemoyne ( Saint-Valérien-Gâtinais) pas pour Copé mais peut-être Le Maire, Patrick Gendraud (Chablis) pour Juppé, Jean-Marie Rolland (Vermenton) pour Juppé, François Boucher (Migennes) pour Juppé, Xavier Courtois (Avallon) pour Fillon.

Dans l'hypothèse où par exemple, Alain Juppé remporterait les primaires, lui-même et ses représentants légaux pour les primaires dans l'Yonne, le maire de Migennes et l'ancien député de Vermenton Rolland, auront leur mot à dire sur les investitures LR dans l'Yonne. Or Jean-Marie Rolland a un autre ennemi politique que Jean-Yves Caullet, il s'appelle André Villiers l'UDI franc tireur qui lui a ravi la présidence du conseil général par un coup de poker.

Patrick Gendraud (Chablis) hériterait en tant que premier vice-président, du conseil départemental de l'Yonne, que devrait abandonner André Villiers s'il était élu à la députation, compte tenu de la loi sur le cumul des mandats.

Il est un autre aspect, celui de l'inévitable redécoupage des circonscriptions dans l'Yonne, qui sera réduite à deux circonscriptions aux élections législatives, après 2017. Et ne comptera plus qu'un seul siège de sénateur à l'avenir. Il y aura donc des perdants.

Voilà qui modifie les perspectives et les positionnements politiques de celles et ceux qui nourrissent des ambitions, espérons-le aussi, pour nos territoires.

 

 

Pierre-Jules GAYE