Pour une fois c'est Nicolas Soret - généralement c'est plutôt l'inverse - qui a été mis sur la défensive par une attaque éclair et sereine d'André Villiers, aphone vendredi matin, qui a retrouvé de la voix pour la circonstance (DR)

 

C'est souvent comme ça. Alors que tout est bien borduré et flèché, des débats se sont invités de manière impromptue à l'assemblée départementale, en session vendredi matin.

D'abord la question de l'acquisition d'un appartement (150 000 euros hors frais de notaire) situé dans l'immeuble qui jouxte la Pyramide dans lequel le département est propriétaire d'autres appartements à l'exception d'un seul pour lequel il envisage une clause de préférence avec le propriétaire.

Or  comme le fit remarquer Valérie Leuger conseillère d'Auxerre1, cet immeuble ne figure pas dans le plan immobilier du département (une erreur concédera Christophe Bonnefond) qui a fait auditer l'ensemble de son parc afin de pouvoir décider lesquels il allait pouvoir céder. Nicolas Soret, Joigny, s'interrogea sur la pertinence d'acheter alors que la manoeuvre entreprise est de mettre en vente des immeubles du département. Le président Villiers rétorqua que la pertinence était jsutement de consolider cet immeuble stratégique qui possède au dernier étage un appartement de réception.

La question de la gestion des déchets dans l'Yonne surgit, elle, soudain de nulle part, de nuisances sonores. Le président André Villiers n'hésita pas à mettre le feu à la décharge concentrant le feu sur le Syndicat d'étude Centre Yonne que préside Nicolas Soret, conseiller départemental du canton de Joigny.

 

Pas de plan de prévention

 

Ce dernier qui n'en demandait pas tant, se fit copieusement canardé sur l'hibernation du syndicat Centre Yonne en question, qui a battu en retraite sur quatre de ses propositions de centre d'enfouissement devant la vindicte populaire, pour emprunter aux éléments de langage d'André Villiers qui ne veut pas entendre parler de transports des déchets du Centre Yonne dans le sud, à la décharge de Sauvigny-le-Bois en Avallonnais. Laquelle décharge qui accueille déjà les déchets du Grand Auxerrois ainsi que des déchets en provenance de la Nièvre notamment, a demandé une autorisation de doubler sa surface, au grand dam de riverains qui ont lancé une pétition.

L'élu Jovinien contesta chaque affirmation du président et interrogea sur l'absence de plan départemental de prévention des déchets dans l'Yonne cofinancé par l'Adème. C'est le seul cas en Bourgogne. Pourquoi ?

Et Nicolas Soret de renvoyer André Villiers dans ses buts en pointant son inaction et celle du département devant l'overdose de déchets importés d'Île-de-France vers les sites d'enfouissement de Champigny et de la Chapelle-sur-Oreuse et de départements limitrophes. Or le quota règlementaire veut que pas plus de 15% des déchets produits dans l'Yonne peuvent provenir de l'extérieur. Ce quota est largement dépassé si l'on en croit Nicolas Soret. "Pourquoi n'écrivez-vous pas au préfet de l'Yonne pour qu'il fasse contrôler par le service des douanes cet infraction réglementaire et cette anomalie ?. C'est votre responsabilité. C'est ainsi que l'on retrouvera des marges de manoeuve".

Il est 10h15, la session se poursuit. Que nous réserve-t-elle encore ...? Nous y reviendrons car il y a eu encore des surprises dont la dernière de taille, qui vaut son pesant d'or.

 

 P-J. G.