TRIBUNE
Le temps du changement
le samedi 28 janvier 2017, 09:15 - TRIBUNE - Lien permanent
Jacques Millereau, membre du comité éditorial d'AUXERRE TV, militant d'une République mutualiste, créateur du concept de solidarité culturelle, ancien président de la section tennis du Stade Auxerrois, livre une réflexion de pensées hivernales en attendant le printemps
Nombreux dans le monde sont les foyers de mésentente, qui sont autant de risques de guerre, y compris mondiale. L’arrivée de Trump à la tête de L’État le plus puissant est un facteur aggravant, car tout en lui ressemble à un dictateur sans foi ni loi, hors la sienne, celle de la finance à outrance, sans aucune considération pour les laissés pour compte de la société, celle de la provocation, de l’insulte, de la force si l’autre refuse de se plier à sa volonté.
D’autres sont à son image, en Russie, Turquie, Israël, Hongrie, Syrie, Corée du Nord… qui disposent de moyens de destruction, y compris nucléaires, tandis que les démocraties doutent d’elles mêmes. Saurons nous éviter le pire ? Rien n’est moins sûr car ce qu’il faut craindre, c’est que nous soyons entrés dans une ère politique et citoyenne de défaitisme et de méfiance vis-à-vis des systèmes dits démocratiques dont l’impuissance face aux enjeux du monde d’aujourd’hui et de demain, incite à se tourner vers des formes de gouvernements radicaux qui ont beau jeu à surfer sur la démagogie comme il en a été au cours du XXème siècle.
Parallèlement à ces dérives, dans l’ombre, des analyses, des expériences, des nouveaux modes de vie, de gestion de la chose publique, semblent démontrer que des alternatives au tout libéral sont possibles, qui font le choix des aspects positifs des nouvelles technologies, en particulier pour l’exercice d’une démocratie plus proche des citoyens (utilisation des réseaux sociaux), des ouvertures, y compris de développement, donc créatrices d’emplois, permises par les énergies de substitutions aux énergies fossiles.
On constate aussi des changements, certes lents, dans les comportements individuels, concernant la vie au quotidien, avec une attitude plus responsable pour ce qui relève du respect de la nature, de la consommation en général, par exemple en matière de choix alimentaires et de santé. Malheureusement, cette prise de conscience à la base est freinée par la persistance d’un chômage de masse, synonyme de ressources insuffisantes, ce qui exclut pour un grand nombre l’accès à des produits de qualité et à des innovations.
Quoiqu’il en soit, c’est l’humanité toute entière qui est en mouvement, dans une période sans doute cruciale pour son avenir et cette situation extrêmement complexe devrait entrainer une redéfinition globale et leur remplacement, des organisations actuelles, dont l’incapacité « à suivre le mouvement » est patente, qu’elles soient nationales (INSTITUTIONS POLITIQUES, ORGANISATIONS DE SANTÉ, D’ÉDUCATION, etc.…) ou internationales (ONU, FMI, OMS, UNESCO, UNION EUROPÉENNE, etc.…).
Le travail est immense et il faudra faire preuve de patience pour en voir l’aboutissement, plusieurs décennies sans doute seront nécessaires, avec des phases de tension extrême, des ruptures entre nations, au sein même de celles ci, entre continents, le tout accompagné par une nature elle aussi en évolution, qui viendra retarder ou accélérer le processus, autrement dit un XXIème siècle de tous les dangers, mais passionnant.
Dans ce contexte, certaines catégories de population seront en position de force pour participer au changement et en tirer bénéfice, les jeunes bien sûr, les « branchés » de la technologie et tout ceux qui bénéficieront des conditions de vie les plus favorables (les personnes en bonne santé, les citoyens des pays stables et en paix, conduits par des dirigeants « à la hauteur »). Les autres, pour faire court, les plus fragiles, subiront les évènements, en seront les victimes et ceux là, il conviendra de les accompagner en mettant en œuvre des bonnes volontés et des moyens, autrement dit des solidarités.
Jacques MILLEREAU
Commentaires
Merci aux deux contributeurs qui ont rédigé un commentaire, suite à la contribution que j'avais proposée concernant la situation du monde.
Je suis néanmoins déçu, non par le contenu du point de vue exprimé par ces deux internautes, mais par le faible nombre des réactions à propos d'un tel sujet. Mon propos n'était peut-être pas suffisamment provocateur ! Mon souhait était seulement de créer un échange ; je crois en effet à l'importance du dialogue entre citoyens pour faire progresser une prise de conscience d'une société désorientée face aux enjeux et aux incertitudes de l'avenir.
Je crois que nous sommes pris dans une spirale à l'échelle du temps dans lequel, égoïstement nous portons nos jugements de valeurs pour notre seule période de vie... En cela, il convient de traiter pour l'humanité d'adaptation et non de changements, de transformations, et surtout en politique, de réformes.
Partageant l'essentiel du propos, le mien sera d'apporter juste une pierre supplémentaire à l'édifice. Déjà en se posant la question :"Sont-ce les hommes qui créent les événements ou sont-ce les événements qui créent les hommes ?" La réponse dilatoire est souvent : "Quand un mystère nous dépasse, feignons d'en être les organisateurs".
L'autre aspect à considérer est que chacun parle de son point de vue, comme s'il était universellement partagé. En fait ne considère t'il pas son seul nombril et n'aurions-nous pas en somme, l'universalisation de milliard de nombrils prétentieux ? La question qui se pose est alors : "L'Humanité n'est-ce que la somme d'individus, interagissant, ici et maintenant, dans des mouvements browniens ?" Si c'était le cas, cela serait assez affligeant pour moi et ne pourrait que renforcer l'idée d'un "Sauve qui peut général".
Une question alternative pourrait être : "L'Humanité, qui est l'espèce humaine toute entière, n'est elle pas un être en devenir, suivant un processus d'évolution qui échappe à l'entendement des individus qui la composent ?". Dans cette perspective, l'Humanité est une espèce (homo sapiens sapiens) née voila près de 60 000 à 80 000 ans pour une espérance vie d'un million d'années. Rapportée à l'échelle individuelle, elle aurait à peine 6 ou 8 ans, à peine "l'âge de raison" pour bientôt devoir affronter la crise de l'adolescence, cette révolte nécessaire pour se doter d'une personnalité propre. Dans cette perspective, l'adolescence est-ce une maladie à combattre, voire à éradiquer, ou est-ce une phase dans un processus naturel d'évolution ?
J'ai la faiblesse d'espérer que l'Humanité soit un être en devenir, et que dans ses phases d'évolution on pourra faire oeuvre de pédagogie. A l'instar de l'adolescent peut-être a t'elle besoin : d'un enseignement, d'une éducation, d'une instruction afin d'être instituée comme un acteur majeur dans le Monde ????