Il règnait dans la salle des Fêtes de Vallan, vendredi soir, une atmosphère bien particulière. Un flottement dans l'air perceptible.

D'abord, d'évidence, une chappe de consensus impressionnante, jamais vue, légère, bien réelle et douce, flottait sous la charpente de ce pays d'eau de sources, historiquement, salvateur pour Auxerre qu'il abreuvait.

Pas un écart dans les propos et discours sinon de la bonne humeur. Comme un amas d'élus, surpris et contents d'être là, en ce moment donné dans un contexte national incertain et problématique. Il y avait Guillaume Larrivé, pas si à l'aise que ça dans ses métamorphoses, même à côté de son ami André Villiers le maquignon en pleine expansion rayonnante, qui se marre LOL.

Il y avait le sénateur Lemoyne souriant avec ironie évoquant les politiques sous perfusion. Henri de Raincourt taquin, en forme, plaisantant à souhait et s'esclaffant de grands rires, échangeant avec son voisin Jean-Yves Caullet brassant entre PS et En marche, monté d'Avallon au chef lieu, ce qui est chose plutôt rare.

Il y avait Guy Férez assis sagement au premier rang, aux côtés de la présidente de l'association des maires ruraux de l'Yonne, Dominique Vérien qui venait d'organiser à Gurgy une soirée Alexandre Jardin, l'écrivain espiègle et rieur  en quête de parrainages, car il est, mais oui, candidat à la présidence de la République.

Jean-Christophe Moraud, l'étendard, le préfet, la figure de proue de la République et de l'État impeccable, n'eût mot pour éplingler tel ou tel. Ce n'est, à notre humble avis, pas l'envie qui lui manquait en regard des dossiers en cours. Mais en ce soir particulier envoûté par l'ambiance si délétère ou plutôt éthérée, il ne commit qu'une saillie publique ma foi bienvenue et de circonstance à l'endroit d'un homme. Et quel homme ?

L'homme de la soirée comme on dirait l'homme du match, Mahfoud Aomar, président de l'AMF 89, une association quasi moribonde, voilà trois ans, qu'il a regonflée à sa manière en y insufflant un esprit collectif et une vision, surtout, éclairante. Les faits sont là têtus et irréductibles ainsi que les actions entreprises pour le bien commun des Icaunais et du département. Si un vote pour élire un super-sénateur avait été organisé séance tenante, sur le tas, gageons que Mahfoud Aomar eût remporté haut la main la palme et l'investiture qui va avec. Force est de constater que cet homme de l'ombre et du travail rassemble.


Et ils se regardaient, incrédules

 

Le préfet, Breton du bout du monde, le Finistère, qui revendique sa ligne d'eau, trop aimable sans doute à son goût, s'est rattrapé ensuite, à l'heure des petits fours et du crémant avant le dîner où les tables étaient dressées dans la salle voisine, en lâchant à Guy Bourras maire de Saint-Julien-du-Sault qu'il était un petit maire incompétent, ce qui a profondément vexé ce dernier, confronté à un problème d'arrêté municipal sur l'équation santé d'enfants et exploitation agricole.

Guy Férez maire d'Auxerre et président de la Communauté d'agglomération réconforta le Saltusien et trouva les mots en faisant remarquer à Guy Bourras que le préfet n'irait jamais contre l'agriculture.

Il ne faudrait pas que l'anecdote, même si elle en dit long sur un état d'esprit, résume cette AG, loin de là. Ce fut tout le contraire, même s'il y avait un dîner à la clé ce qui peut boucler bien des bouches, réjouies et affairées aux travaux de mastication et aux santés à porter.

Jamais, l'Yonne, ses maires et présidents d'intercos ne se sont retrouvés ainsi avec tous les élus de tous bords. Plus de 300 sur 400. Maires de gauche de droites diverses et multiples, du centre (s),et d'ailleurs, l'univers diaphane Macron réunis. Enfin. Henri de Raincourt le sénateur historique, comme revenu aux plus belles heures du département et de l'utopie-catalogue Yonne 2001, ne put masquer son plaisir au-delà de son étonnement.

Les plus supris furent les membres de l'assistance eux-mêmes comme tétanisés par ce qu'il leur arrivait. Ou leur tombait du ciel. Ils se regardaient incrédules.

Outre l'air flottant reflétant l'air du temps, pas tellement à la décomposition mais à la recompostion voire dans le meilleur de cas à la reconstruction, il y eut cette évidence absolue. La  réunion du département dans toutes ses composantes - même Jean-Yves Caullet a fait l'effort et mobilisé son courage pour venir, ainsi que André Villiers venu pour en prendre une - il aime ça ! - mais qui a du repartir fanny ; le préfet magnanime, l'ayant épargné gâchant son plaisir, pour une fois.

Reste le discours de Mahfoud Aomar rassembleur. Ce président non par la magie du verbe mais par la voix au timbre apaisant et le bon sens, a réussi, en deux ans, à rallier les élus de l'Yonne.

Il n'a pas fait d'effets de langage ni annoncé des nouvelles tonitruantes. Au contraire il a jalonné le parcours à entreprendre, avec du coeur à l'ouvrage.

J'aime ma commune n'est pas qu'un slogan. Le travail réalisé par les communes dans toutes les missions qui sont les leurs, est considérable. Les élus qui en ont la charge le font avec énergie et volonté. Sans se plaindre finalement  et ils le font, force est de la constater, plutôt bien.
Oui la commune pourtant menacée, se présente comme l'ultime recours de la démocratie. Estiment en leur for intérieur nombre d'élus qui réfléchissent plus que certains l'imaginent.

 

Pierre-Jules GAYE

 

 

 

Au fond de la salle mais attentifs (DR)

 

 La salle des Fêtes de Vallan était pleine pour l'AG de l'association des maires de l'Yonne (DR)

 

Jean-Christophe Moraud à la tribune a expliqué des mécanismes financiers d'aides publiques diverses qui compensent les baisses de dotation aux collectivités. Le représentant de l'État dans l'Yonne a aussi pointé les économies substantielles réalisées en matière de baisse des dépenses des services de l'État. Dette publique-baisse des dépenses publiques-souveraineté nationale, l'équation vertueuse (DR)

 


Le président Mahfoud Aomar (DR)

 

 

Jean-Yves Caullet député à gauche et Henri de Raincourt sénateur (DR)

 

Les maires de Migennes François Boucher, d'Auxerre Guy Férez et de Saint-Sauveur Dominique Vérien (DR)

 

 

 

À droite, le nouveau président de la grande Puisaye, Philippe Saulnier-Arrighi, à gauche, Grégory Dorte maire de Pont-sur-Yonne et conseiller départemental, à ses côtés chevelure blonde longue Dominique Aguilar maire de Tonnerre (DR)