Quelques actions de jeu, l'après-match, interviews de Sébastien Puygrenier, Francis Gillot et Jean Eddy

 

 

Si Gaëtan Courtet le capitaine de l'AJA n'était pas présent, mardi soir, au stade Lucien-Masson bien garni, Sébastien Puygrenier l'ancien capitaine des Bleus était bien présent en chair et en os sur la pelouse où il a livré une mi-temps et demi car il y a beaucoup de blessés dans son équipe nous a-t-il dit après la rencontre. Et après avoir discuté tranquillement à l'écart sur le terrain, avec "les jeunes" comme il dit, Fumu-Tamuzo, Konaté, Montiel et Boucher.

Les visages et les étreintes entre ces hommes étaient vrais et faisaient plaisir à voir, une forme d'amitié et d'amour entre humains qui s'apprécient et ont partagé un bout de vie.

Nous étions presque gênés de graver ces images consenties dans l'ambiance si particulière de ce stade Lucien-Masson qui en a vu d'autres. C'était à l'époque des cheminots USCM champions de Bourgogne redoutés sur tous les terrains puis de l'ASUC Migennes (association sportive et union cheminote) qui gravit tous les échelons du district à la division 4 nationale dans les années 70 menée par les Gagneux, Anastasijevic avec la bande des Charrier claqueur de buts, Wattellier le généreux (décédé il y a un an tout juste), Boulommier, Chamon, Olivier, Robé grand gardien, Chevalier surnommé Flambi par la "Lime", Fèvre, Santmann, Cretté, Guillot, Corniot, Favier, Cantot ... parmi bien d'autres. Sans oublier cette incroyable équipe juniors composée de talents qui traça un parcours fulgurant en coupe Gambardella au nez et à la barbe de l'AJA. Parmi les talents formés à l'ASCU Migennes qui sont allés haut, citons Didier Martel (Nîmes, Châteauroux, Utrecht, Arnhem) Aurélien Rameau (Gueugnon, Créteil, Arles/Avignon), Atila Turan (Grenoble, Sporting Portugal, Stade de Reims)  et Chris Malonga (Cuiseaux-Louhans, Nancy, Monaco, Vitoria Guimaraes Port).

Si le stade Lucien-Masson, rénové à l'époque de ces exploits, grâce aux maires Moreau et Lavrat puis Boucher et Meyroune, est aujourd'hui ce qu'il est, avec une pelouse que ne renieraient pas les meilleurs jardiniers anglais (non plus que Guy Roux), c'est parce que ce stade est un vrai lieu cerné par de majestueux peupliers en bande profonde, que respectent les amateurs Migennois, la transmission s'opérant à travers de personnages, une vraie chaîne d'union, qui ont marqué la vie de la cité. On ne remontera pas plus loin que les Cardot, Perriche et le filiforme Leleu qui égayait le Terminus portant si bien son nom car les troisièmes mi-temps y finissaient invariablement et souvent au petit matin. Autre époque, autre monde.

Nous avons vu ce soir Daniel Frontini le besogneux de la B au coeur gros comme un artichaut, mais aussi Claude Ruzé, ancien président de la section tennis et membre du comité directeur de l'OICS (office intercommunal des sports) créé par le Chyniacussien Jacques Mignot, une première dans les années 70 où Georges Friedrich dirigeait encore en culotte courte le centre aéré du district.

 

Un haut lieu de forces vives

 

Vous allez dire, voilà qui nous emmène loin du match de ce soir ! Et bien non justement. Car le football comme d'autres sports n'a plus de sens lorsqu'il se joue hors sol, élevé au rang de concept et de business plan. Ici dans cet endroit merveilleux où règnent en paix le foot, le rugby, le tennis, le camping et le reste, et même un golf de ville pédagogique première en France fin des années 70, les forces vives du terroir, celles des valeurs, et du vrai vivre ensemble sont présentes car elles existent et ne sont pas près de mourir avalées par le prêt-à porter. Ce site où coule la rivière, noeud ferroviaire stratégique, fut, comment s'en étonner, un haut lieu de résistance au prix du sacrifice d'hommes et de femmes. Personne ne peut oublier ça, et encore moins l'imaginaire collectif.

Alors, quel bonheur de revoir Sébastien Puygrenier, ici, ce soir, son crâne dégarni et ses paroles de sage pas dupe. Quel bonheur de voir les jeunes se précipiter dans ses bras et échanger. Et que dire de Zach Boucher la base de la colonne vertébrale de l'équipe de l'AJA avec devant lui dans l'axe Puig ? Les deux tombant dans les bras l'un de l'autre, se pinçant les trapèzes, parlant des enfants.

Oyez bonnes gens... sachez que Puygrenier est parti d'Auxerre en catimini sans même un pot d'amitié. Est-ce cela le professionnalisme ?

Alors, aussi, quel bonheur de voir et revoir Jean Eddy sur le bord de la lice. Jean Eddy le monument caché de l'AJA. L'homme ingénieur, réglements, FFF, LFP, discret, manager du stade et des relations du président Hamel, Eddy l'homme des contrats, l'homme de l'ombre, de la billetterie, des voyages à Zürich pour les tirages de Coupe d'Europe. Qui rajeunit depuis la retraite. Il marche, entretient l'amitié et suit attentivement la passion de sa vie au dépens de sa famille, l'AJA, qui dit-il, entreprend un nouveau cycle. Il est confiant et d'autant plus qu'il est entouré d'amis, vrais. "On attend tous quelque chose...".

Alors, en attendant,  quel plaisir de voir ensemble le président Francis Graille et Cédric Daury presque bras dessus bras dessous et Guy Roux donc arrivé de Paris qui ne veut rien manquer, à l'image de tous les amateurs de l'AJA.

Et puis peu importe que le match amical de préparation fut décevant côté Ajaïste, truffé de déchets techniques, de manque de vision du jeu, de maladresse et de collectif faiblard. Le public connaisseur ici, a pris du plaisir car quand on aime le foot on en prend toujours quelles que soient les circonstances. Et on ne crache pas sur ce qu'on aime.

 Vendredi, l'AJA remet ça dans la cité Bragarde à Saint-Dizier contre Metz (L1). Coup d'envoi à 18 heures.

 

 

Pierre-Jules GAYE

 

Compos AJA

 

1ère mi-temps

Boucher - Youssouf, Tacalfred (cap), Ba, Boto - Konaté Adéoti - Obraniak, Sakhi, Philippoteaux - Sané

2ème mi-temps

Boucher - Diallo, Tacalfred (cap), Ndicka, Boto - Youssouf, Sissako, Goujon, Ayé - Fumu Tamuzo, Montiel

 

Une demi occasion pour Fumu-Tamuzo en toute fin de match, le cuir sur ce centre de Youssouf passera juste à côté

 

Francis Gillot debout dubitatif

 

Qui est au marquage du 3 et du 2 bleu ?

 

L'équipe de l'AJA alignée en première mi-temps

 

Un supporter heureux

 

La vieille tribune cheminote  pleine à craquer et tout autour de la lice des spectateurs

 

Francis Gillot a trouvé son équipe mauvaise en première période et mauvaise en seconde. les Auxerrois mangés dans les duels. Match raté

 

Zacharie Boucher dans les bras de Sébastien Puygrnier après le match

 

Les deux soeurs jumelles de Laroche-Migennes, Juju et Mémel, célèbres dans le milieu du foot icaunais et championnes de Bourgogne de football dans les années 70, la première compétition !

 

Jean Eddy autrefois cheville ouvrière de l'AJA, l'homme de l'ombre, humble et modeste, n'a jamais perdu sa passion pour l'AJA qu'il porte dans son coeur à jamais

 

 

Monsieur Claude Ruzé, 88 ans, grand dirigeant sportif Migennois. Avant les silos qu'il a construit sur un terrain vague étaient à Cheny. Sa fille Sophie a repris l'affaire 1, chemin de la Sous-Station et 5 rue du Buisson l'Oiseau à Migennes et sa petite fille Julie va succéder à sa mère. Chez les Ruzé, on n'est pas que malin, on a de la suite dans les idées