La France a commémoré ce dimanche, les 75 ans de la rafle du Vel'd'Hiv.

Les 16 et 17 juillet 1942, 13.152 Juifs, dont 4115 enfants, furent arrêtés à Paris et en banlieue par des fonctionnaires français sur ordre de l'Allemagne nazie.

Parmi eux, 8160 personnes seront conduites au stade du Vélodrome d'Hiver, dans le XVe arrondissement, d'où elles seront ensuite envoyées vers les camps de la mort. Le nombre d'arrestations fut largement inférieur aux attentes des Allemands à cause de fuites opportunes dans la police. Moins d'une centaine rentrera de déportation. Aucun enfant.

À la Libération, l'heure est à la réconciliation nationale. L'image d'une France résistante, unie contre l'occupation nazie, jette le manteau de l'oubli sur le régime de Vichy. Les présidents successifs se refuseront de reconnaître la responsabilité de l'État français dans la déportation des Juifs.

En juillet 1992, alors que se profile le 50e anniversaire de la rafle, François Mitterrand réplique sèchement à l'appel du «Comité Vél' d'Hiv' 42» pour une reconnaissance de la responsabilité de la France: «Ne demandez pas des comptes à la République, elle a fait ce qu'elle devait. L'État français, ce n'était pas la République.»

Un an plus tard, il fait une première concession avec une «journée nationale commémorative des persécutions racistes et antisémites commises sous l'autorité de fait dite “gouvernement de l'État français” (1940-1944)».

Mais la véritable rupture intervient en 1995, quand son successeur Jacques Chirac reconnaît pour la première fois l'implication de l'État français.

«La France, patrie des lumières et des droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable», déclare Jacques Chirac en ce 16 juillet 1995 devant le monument commémoratif dédié aux victimes.

«Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'État français.»

Place Saint-Amâtre à Auxerre, David Kahn, président de l'association cultuelle Israélite de l'Yonne et Paul Charbit, professeur retraité ont évoqué les ténèbres et la lumière. Les tziganes furent associés. Et on pourrait ajouter les francs-maçons persécutés.

Le professeur Charbit commenta la prière liturgique puisante et bouleversante EL MALE RAHAMIN.

Madame Françoise Fugier, secrétaire générale de la préfecture représentant le préfet de l'Yonne; fit lecture du message du ministre des Armées.

Les dépôts de gerbes furent un moment émouvant au pied du petit monument et de la flamme commémorative, aux victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français, aux Justes de France et aux Justes d'Auxerre, tout particulièrement Marie-Adolphe Meunier et Madame hélène Meunier née Fèvre.

Léo Bourgin, Camille Laurent et Aglaë Descouens au nom du devoir de mémoire, puis David Kahn, Yves Garnier président de laassociation des déportés, internés et familles de l'Yonne accompagné de madme madeleine Botté de l'ADIF 89, Guy Paris 1er adjoint au maire représentant le maire d'Auxerre Guy Férez, ensuite Christophe Bonnefond vice-président du conseil départemental représentant le président enfin Françoise Fugier au nom de l'État.

 

Le devoir de mémoire est perpétué chez les jeunes

 

David Kahn, président de la communauté juive de l'Yonne

 

Madeleine Botté et Yves Garnier, de l'ADIF et de l'association des déportés et internés et Familles de l'Yonne

 

L'allumage de la flamme par MM. Soury et Paris

 

Pendant l'allocution de David Kahn

 

 

Les ténèbres et la lumière ...

 

 

 

Paul Charbit professeur retraité a illuminé le sens d'un chant poignant voué à la shoah,  EL MALE RAHAMIN, qui évoquent les frères humains comme dans le poème de François Villon ... Frères humains qui après nous vivez... n'ayez les coeurs endurcis... mais si pitié de nous pauvres avez...

 

François Fugier au nom de l'État Français

 

 

Guy Paris et Jean-Paul Soury au nom de la ville d'Auxerre

 

N'oublions jamais