Les forces de l'ordre bloquent l'entrée du centre d'accueil d'Appoigny, vendredi à 9 heures (DR)

 

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Les membres des associations de solidarité aux migrants ont déployé des banderoles (DR)

 

Les premiers migrants, une vingtaine, sont arrivés au mois de juillet. D'autres contingents doivent arriver alors que les travaux d'aménagement de l'ancien Hôtel ne sont pas terminés.

Un certain nombre de ces migrants sont en procédure européenne dite "Dublin". Leur demande d'asile ne dépend pas de la France parce qu'ils ne sont pas arrivés dans notre pays en premier, mais sur le sol européen dans un autre État.

Dans ce cas de figure la procédure "Dublin" prévoit que c'est le pays dans lequel le migrant a été enregistré en premier qui gère la demande d'asile. En conséquence, le migrant en question doit quitter la France pour se rendre dans le pays en question et introduire sa demande d'asile.

Jusqu'à ce jour, le préfet envoyait les convocations aux migrants, conviés à la préfecture, afin de leur notifier leur rapatriement ainsi que les modalités.

Or, vendredi matin, le préfet de l'Yonne a décidé de dépêcher des fonctionnaires sur place, au centre d'accueil d'Appoigny, ex Formule 1, pour étudier les dossiers et distribuer les billets d'avion, en venant remettre à 5 personnes leur avis d'expulsion.

 

Inacceptable

 

C'est la raison pour laquelle les associations d’aide aux migrants trouvant inacceptable ce procédé qu'ils assimilent à une déportation, ont bloqué l'établissement d'accueil afin d'empêcher les fonctionnaires commis d'exécuter les ordres.

Les forces de l'ordre, venue en nombre, ont délogé les manifestants et fait bonne garde à l'entrée de l'établissement.

Les migrants ont ensuite rejoint les manifestants sur le parking et ont dénoncé cette situation.

Une nouvelle manifestation est prévue, lundi en fin d'après-midi, jour d'arrivée du nouveau préfet de l'Yonne.

Les personnels de la préfecture ont expliqué qu'ils ne font qu'appliquer la loi, affirmation reprise par le directeur d'Adoma arrivé sur place, l'organisme gestionnaire des PRADA (centres d'accueil pour demandeurs d'asile)

Anna Meyroune, militante anti-raciste PCF 89, fait observer que Jacques Toubon, le défenseur des Droits (*) de la République (le Défenseur des droits est une autorité administrative indépendante, AAI, dont l'existence est inscrite dans la Constitution), affirme que les expulsions au nom des accords de Dublin ne sont pas obligatoires. Tout est donc une question de choix.

il existe selon Jacques Toubon dans une interview au journal Le Monde « une clause dans le règlement de Dublin qui permet à la France de prendre leur demande d’asile en compte, comme il existe un article de notre Constitution qui permet aussi de le faire ».

"Les PRADA ( nouveau programme d’accueil et d’hébergement des demandeurs d’asile Ndlr ) sont des antichambres d'expulsion, les droits des personnes accueillies n'y sont pas respectés, des expulsions s'opèrent sans un traitement digne et approfondi des dossiers des réfugiés, et les associations gestionnaires telles qu'Adoma bafouent leurs valeurs et sont complices de l'inhumanité du gouvernement", affirme Anna Meyroune.

 

P-J. G.

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(*) « Le plan du gouvernement pour les migrants ne résout rien », selon le défenseur des droits Jacques Toubon

 

Expulsions signifiées sur le parking de l'ex-formule 1

 

 Beaucoup ne veulent pas retourner d'où ils viennent et redoutent le pire. AUXERRETV a recueilli des témoignages édifiants qui seront diffusés samedi (DR)

 

Le préfet de l'Yonne et le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb ont fait un choix, celui d'expulser. Ils pouvaient faire autrement. La plan du gouvernement ne résoud rien, martèle Jacques Toubon, Défenseur des Droits. " Il s’inscrit dans la ligne des politiques successives qui dysfonctionnent depuis trente ans " (DR)

 

 

 

La pétition

 

 


RÉACTIONS MULTIPLES SENSIBLES ...

 

Le blocage à Appoigny, du Formule 1, provoque une déferlante de commentaires sur les réseaux sociaux. Extraits pour l'édification de chacun.