Patrick Gendraud, président du conseil départemental a annoncé en entrée de la session ce jour (vendredi), que la présidente de la région Marie-Guïte Dufay, venait de lui annoncer que la fermeture de l'école vétérinaire de Champignelles avait été décidée. Une nouvelle confirmée par le directeur de Maison-Alfort l'école mère dont dépend Champignelles. Le président a regretté que cette décision a été prise sans consultation ni concertation du département.

Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, présent, a indiqué qu'il avait saisi aussitôt le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert afin de voir ce qu'il était possible de faire.


Mobilisation des élus

 

Alain Drouhin, ancien président du Pays et Jacques Gilet, maire de Champignelles, deux des artisans du centre de recherche en Puisaye avec Jean-Pierre Soisson et François Patriat vétérinaire et ancien président de la Bourgogne, indiquent que le temps de la mobilisation des élus est venu. Tous les éléments utiles seront appportés afin d'éviter la fermeture, qui en tout état de cause, ne serait juridiquement actée qu'en octobre par le conseil d'administration de Maison-Alfort.

Implanté en Puisaye depuis 1975, le centre d’application de Champignelles permet de compléter l’enseignement théorique de l’école de Maisons-Alfort par une application pratique et clinique sur les productions animales.

Champignelles dispose d’un équipement collectif qui permet à la Puisaye de rayonner. Des troupeaux dans le sud Avallonnais, en Franche-Comté, Champignellles a oeuvré pendant la vache folle et la grippe aviaire dans le domaine de la recherche qui a porté ses fruits. Il semble inimaginable que le centre d'application puisse fermer.

De gros investissements ont été consentis au fil des ans pour permettre à cet outil d'être performant.

 

Un domaine de 37 hectares

 

Quatre principes sont à la base du centre d’application de Champignelles, un domaine de 37 ha associé à une exploitation agricole de 86 ha à Champignelles.

Hélène Benoit-Valiergue la directrice les résume ainsi : « Il s’agit d’assoir l’enseignement sur l’intégration au milieu rural en étant dans la réalité de l’activité agricole. L’interactivité, au coeur de notre pédagogie qu’on pourrait dire à l’anglo-saxone, permet de motiver les élèves. Outre la vision d’une exploitation comme un système d’élevage à long terme, nous travaillons sur le bien-être animal et sa domestication. »

Des troupeaux de bovins et ovins, une maison de l'étudiant et un centre de formation constituent un lieu rare. Chacun peut suivre une formation très personnalisée, par petits groupes.

Le centre compte huit emplois à temps partiel (en plus des cinq fonctionnaires)ce qui porte à 13 l'effectif. Il forme près de 400 étudiants en moyenne et analyse jusqu’à 200 grands animaux dans sa salle d’autopsie par an.

 

Une maison de l'étudiant et un centre de formation constituent un lieu rare où les étudiants peuvent suivre une formation très personnalisée (DR)


Christophe Degueurce, directeur de l'ENVA

 

 Selon lui, l'ENVA n'aurait pas réussi à supporter le poids du nouveau bâtiment, inauguré en 2007.

«Je pense que c'est ce qui a tué le centre d'application. Cet investissement lourd a entraîné des coûts de fonctionnement lourds que l'école n'est pas capable de supporter. Il y a disproportion entre l'activité produite par le centre d'application et le coût pour le centre d'application.»