Co-rapporteur à la commission d'enquête de l'Assemblée, le député de l'Yonne, secrétaire général délégué du parti Les Républicains, a crevé l'écran trois jours, par ses questions précises et percutantes lors des auditions de ladite commission dans le cadre de l'affaire Benalla. L'objet de la commission d'enquête était de faire la lumière sur les événements du 1er mai où a sévi parmi les forces de l'ordre le chargé de mission du Président de la République.

Guillaume Larrivé s'était érigé d'emblée comme l'ardent défenseur des droits du Parlement mis à mal, selon lui, par Emmanuel Macron dans le cadre du projet de révision de la Constitution qui veut réduire le nombre de parlementaires et introduire une dose de proportionnelle aux élections législatives.

La présidente de la Commission des Lois et co-rapporteur de la commission d'enquête de l'Assemblée a refusé d'accéder à la demande de son collègue co-rapporteur élu de l'Yonne, d'entendre des conseillers de l'Élysée estimant qu'il n'y avait pas lieu de le faire.

Sur ce, Guillaume Larrivé avec solennité, a dénoncé une parodie estimant que le Château voulait torpiller la commission d'enquête. Suffisant pour que le co-rapporteur Larrivé abandonne son siège et sa mission, en suspendant sa participation à la commission d'enquête de l'Assemblée laquelle a poursivi ses travaux sans lui et les membres de l'opposition qui y siégeaient.

Le Canard Enchaîné écrit que sa décision aurait sans doute eu davantage de poids si certains de ses petits camarades n'avaient pas aimablement rappelé les antécédents du personnage.

Quand sous Sarkozy, en 2011, Guillaume Larrivé était conseiller pour les affaires juridiques et institutionnelles, il s'était farouchement opposé à l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire sur l'affaire dite des "Sondages de l'Élysée". Les raisons invoquées par lui à l'époque s'appuyaient sur le fait qu'une enquête judiciaire était en cours ainsi que sur le principe de la séparation des pouvoirs, cher à Montesquieu.

Sept ans plus tard, le cas de figure est pratiquement identique puisque Benalla est aussi sous le coup d'une enquête judiciaire. Or une ordonnance précise que si enquête judiciaire il y a, l'enquête parlementaire s'éteint aussitôt.

Guillaume Larrivé qui est aussi avocat, aurait-il oublié ses leçons de droit antérieures, interroge le journal satirique du mercredi ?

Certes non, le garçon est trop brillant. Mais pour l'élu d'Auxerre-Puisaye, la posture politique semble devoir primer et prévaloir. La posture politicienne. Tout ce dont les Français ne veulent pas, ne veulent plus. Et exècrent.

Certains ne semblent toujours pas avoir imprimé. Il faudra sans doute une génération.

 

Pierre-Jules GAYE