Francis Graille président de l'AJA affirme que Guy Roux est un "poison". Il respecte et a une grande admiration pour ce que le manager a réalisé. Mais il dit aussi ne pas tenir en estime la personne (DR)

 

 

Francis Graille le président de l'AJA a mis en indésirables sur son portable et sa boîte email Guy Roux l'administrateur ex-manager poison, Michel Parmentier président de l'association AJA, notamment. Désormais l'affable Auvergnat veut qu'ils lui écrivent par courrier, s'ils ont quelque chose à dire.

Ce fait banal de la vie de tous les jours, en dit long sur l'état de pollution qui peut exister entre les personnes au sein de la grande famille AJA.

James Zhou l'industriel Chinois patron d'ORG Packaging qu'il a créé et développé avec sa mère au début, est le deuxième sauveur de l'institution patro en situation de dépôt de bilan et de liquidation l'année de la relégation en Ligue 2, en 2012. Plus de 50 millions d'euros envolés la dernière année. Après Emmanuel Limido le financier et sa holding luxembourgeoise, premier sauveur du club du patro.

Feu ce dernier et son président Guy Cotret se sont confrontés à la situation patrimoniale extrêmement complexe de l'AJA système associatif à plusieurs tiroirs, chapeauté par l'association la Familiale, une coquille vide, semblable à une sorte de holding, qui détient les titres de propriété de l'ensemble du foncier voire du bâti. Une richesse rare pour un club de football en France où seuls deux ou trois clubs possèdent leurs installations.

Seulement voilà, que valent des terrains et installations sportives si le club est relégué sur le plan sportif ? Et s'il ne produit plus de résultats comme avant ? Donc plus de recettes. Autrement dit que vaudraient les installations si Auxerre venait à devoir évoluer en National ou en Division d'Honneur, là où la prirent Guy Roux et Jean-Claude Hamel au début des années 60 ?

On ne reviendra pas sur le feuilleton musclé de plusieurs saisons qui opposa Limido-Cotret à Parmentier-Roux-Chauffournais. C'est du passé et les nouveaux venus, fut-ce en sauveurs, ne purent mettre la main sur ce que Jean-Claude Hamel  l'historique président, appelait "les bijoux de famille", c'est-à-dire, tous ces bouts de terrain accumulés, donnés par les familles, modestes le plus souvent, à l'association de l'Abbé-Deschamps dans le but d'y développer des disciplines éducationnelles sportives pour élever la jeunesse. Ces terrains classés pour la plupart en zone inondable, furent valorisés au fil des décennies.

Aujourd'hui, le plus extraordinaire est que le nouvel actionnaire majoritaire ne cherche pas à les acquérir, non plus qu'à déposséder l'actionnaire minoritaire, le propriétaire aux ressources comptées. James Zhou loue les installations à l'association AJA pour 470 000 euros par an somme revalorisée lors du rachat et de la transformation de la SA en SAS. Cela permet de faire fonctionner la section amateur de l'AJA soit l'école de football et les équipes évoluant en Promotion d'Honneur et Division d'Honneur.

Seulement, avec une trentaine d'équipes, une école de football, l'association a fort à faire et à mener. Rémunérer les éducateurs, couvrir les frais de fonctionnement et faire face aux obligations d'un propriétaire foncier. La situation de la trésorerie est tendue et l'association compte sur des avances sur recettes consenties par le locataire des installations.

Le stade Abbé-Deschmaps est vétuste. Voilà longemps que des travaux de rénovation - en dehors des vestiaires des joueurs professionnels afin d'être aux normes - n'avaient été réalisés.

 

2 millions d'investissement

 

La SAS AJA et James Zhou l'actionnaire principal, ont décidé d'investir 2 millions d'euros à l'inter-saison pour remplacer les pelouses des terrains d'honneur et d'entraînement des pros, de modifier l'emprise de ce terrain afin de le reculer dans la longueur pour construire un édifice qui abritera notamment une salle d'athlétisation pour les joueurs, dans le prolongement de leurs vestiaires. Ces travaux doivent  en outre permettre d'établir selon les normes, une largeur suffisante de passage des engins de sécurité et de pompiers dans l'allée derrière la tribune d'honneur, amputée lors de la construction des loges, notamment par l'emprise de l'ascenseur.

C'est ici que la situation a commencé à s'envenimer, Guy Roux mettant son grain de sable et de sel, sous couvert de l'intérêt de l'association. Bout de terrain en emprise, fosse dédiée autrefois aux gamins de la rive droite validant la démarche sociale, arguties parmi d'autres joyeusetés.

Puisque la SAS refaisait toute la structure en sous-sol du terrain autant le racheter ainsi que le bout en surcroît qui fait l'objet d'un bail emphytéotique qui sera échu dans dix ans. Mais pas question. Francis Graille est passé outre dans l'intérêt de l'AJA car il fallait que les travaux se fassent. Guy Roux avait gagné ne masquant pas sa satisfaction en se frottant les mains : dans dix ans, cela retombait dans les mains de l'association sans avoir déboursé le moindre sou.

Mais en explorant et en avançant dans les travaux autres que le remplacement de la pelouse sur le terrain d'honneur, l'on s'aperçut que la structure de la tribune d'honneur présentait des désordres structurels, d'abord au niveau du pignon ouest côté étang et du toit. Une ancienne étude de la SOCOREP, société d'expertise béton, fut exhumée qui constatait ces désordres et recommandait les travaux de consolidation pour 2016. Or rien n'a été fait.

Décision fut prise de les entreprendre, la sécurité s'imposant d'évidence.

Mais en creusant les contours du dossier, il apparut que le terrain sur lequel est assise la tribune d'honneur appartient à l'association AJA, que la tribune elle-même appartient aux collectivités qui l'ont financée et notamment la ville d'Auxerre, tandis que les loges qui surplombent le tout, appartiennent à la SAS AJA.

 

Burlesques querelles qui confinent à la tragédie

 

Et là, le feu fut mis aux poudres, le torchon ne cesse de brûler depuis. On va faire simple.

- L'association AJA enjoint la SAS AJA par courrier, d'entreprendre et de financer les travaux, se fondant sur une délibération du conseil municipal d'Auxerre en date du 24 juin 2018. Laquelle n'existerait pas à la connaissance du public.

- La ville d'Auxerre exclut de financer la rénovation de la tribune d'honneur dont le coût est évalué à plusieurs millions d'euros, car elle n'en n'a pas les moyens.

- James Zhou dit qu'il veut bien réaliser les travaux qui s'imposent, mais pour autant que la SAS AJA puisse acheter le terrain sur lequel ladite tribune est construite. En somme pour James Zhou et Francis Graille il est hors de question de construire pour autrui sur un terrain appartenant à autrui.

On en est là.

Guy Férez maire et président de la Communauté d'Agglomération des communes de l'Auxerrois, de retour d'Espagne où il a prolongé ses traditionnelles vacances de juillet, aura un dossier explosif à gérer. Des solutions devront être trouvées rapidement car outre le débat sac de noeuds patrimonial aux allures pas si sacrées et irrationnelles que ça, il y va de la sécurité du public au stade.

La municipalité va-t-elle fermer temporairement la tribune pour ne prendre aucun risque en attendant de démêler l'affaire et de trouver un compromis ? À moins que ce soit la préfecture en charge de la sécurité publique dans le département qui le décide ?

Prenons l'hypothèse extrême où survienne un accident aussi minime fut-il (voir Amiens la saison dernière contre Lille) donc sans tomber dans le catastrophisme du drame de Furiani (le 5 mai 1992 causant la mort de 18 personnes et blessant 2 357 spectateurs) où s'écroula une tribune de fortune comme un jeu de cartes : qui serait juridiquement responsable ?

Le propriétaire de la tribune ? Le propriétaire des loges ? Ou le propriétaire du terrain ?

Clochemerle Auxerre.

Burlesques querelles. Entre millionnaires et milliardaires rompus aux affaires.

Mais ici, il ne s'agit pas, comme dans le roman satirique de construire, une vespasienne, un urinoir, une pissotière pour  procurer un grand soulagement à la gent virile.

 

Le robinet est fermé

 

Il s'agit d'autre chose et pas sûr cette fois que l'irréductible association AJA, détentrice des bijoux de famille dépréciés et oxydés, puisse maintenir ses positions. Francis Graille a non seulement placé ses dirigeants en indésirables afin de se protéger pour construire et avancer, il a aussi fermé le robinet de jouvence, celui qui fait couler les euros à destination de l'association qui vit sous perfusion permanente, fut-ce difficilement, en phagocitant la SAS autant qu'elle le peut et que ça marche, en vivant finalement à ses crochets.

Le système d'arrosage du centre de formation pyramide est cuit comme l'herbe brune qu'il a trop arrosée. La SAS ne financera pas la restauration qui est à la charge de l'association propriétaire du terrain.

Le terrain en synthétique qui jouxte le terrain d'entraînement des joueurs professionnels est cuit et désormais impraticable. Son remplacement est évalué à 350 000 euros. La SAS AJA ne le financera pas à la place de l'association AJA dont c'est le terrain.

Le service laverie des maillots de toutes les équipes amateurs de l'association AJA sera désormais à la charge de cette dernière qui acquittait une somme symbolique. La SAS AJA ne fournira plus le service à l'association. Comme elle ne prendra pas en charge la mise à la retraite d'un salarié historique de l'association remplacé par un revenant figure protégée de Guy Roux.

La maison Coquibus et le terrain que doit céder l'association à la SAS AJA ne le seront pas comme prévu pour édifier un centre d'habergement pour jeunes chinois stagiaires. Francis Graille a bloqué l'opération qui était importante pour l'association en termes de trésorerie.

Le président Francis Graille fait bonne figure malgré ces dossiers empoisonnés qui empoisonnent, l'empoisonnent et l'excèdent car cela pèse sur l'atmosphère et l'ambiance du club, cela retentit dans les vestiaires et en-dehors, la recrue virtuelle Dugimont buteur de Clermont était au courant de tout.

Francis Graille explique que James Zhou n'est pas au courant des détails et que s'il l'était, il pourrait quitter le navire comme il est venu, dès lors qu'il aurait compris qu'on le prend pour un c... Il suffit d'une ligne d'écriture dans la comptabilité de la multinationale ORG Packaging, un write-off, pour que, comme par magie, l'AJA disparaisse.

À ce jour, le milliardaire Chinois a investi 35 millions à l'AJA soit 8 de plus qu'en fin de saison dernière. Et veut continuer de bâtir du côté de la route de Vaux.

Pour combien de temps encore ?

À l'association AJA où certains sont usés par les combats menés, le jeu de rôle pourrait évoluer. Le couple Géhin-Rémy serait prêt à prendre la relève. La question est : pour quoi faire ...?

 

Pierre-Jules GAYE

 

 

 

 Le portrait de James ZHOU figure en bonne place dans l'entrée principale des bureaux moquetés et non climatisés de l'AJA sous la tribune d'honneur (DR)

 

Le système d'arrosage sur les terrains autour de la Pyramide (photo vieille de 10 ans), premier centre de formation, ont vécu. L'arrosage des pelouses n'est plus maîtrisé. Des parties sont brunes, noires. La SAS AJA ne payera pas l'investissement nécessaire car selon elle il revient à l'association AJA propriétaire des terrains (DR)

 

La rénovation du stade n'est pas passée inaperçue vendredi. Les qualques 7 000 spectateurs ont pu s'en rendre compte. Il reste à faire selon Francis Graille et notamment supprimer les désordres structurels constatés dans la structure de la tribune d'honneur (DR)