Nous avons rencontré le père de la victime. Il s'est présenté à notre bureau d'Auxerre TV, vendredi matin.

Un homme droit comme un i, élancé, qui vous regarde droit dans les yeux, qui arbore un tee-shirt aux couleurs de l'Algérie. Sa voix est empreinte d'humanité et d'une grande douceur, masquant la douleur qui l'étreint et l'empêche de dormir.

D'entrée, le formateur de profession, tient à préciser que les faits n'ont pas eu lieu, le dimanche 5 août (date communiquée par les autorités Ndlr), comme relevé partout dans la presse, mais le 4 août, entre 19 et 21 heures.

Son fils n'a jamais rencontré ses présumés agresseurs à la piscine d'Auxerre comme c'est écrit partout, martèle-t-il.

Ils se baignaient côté rive droite près du barrage et l'ïle aux Plaisirs.

Son fils avait fait connaissance des deux jeunes gens quelques jours auparavant et sympahisé avec eux.

Ensuite ils se sont retrouvés du côté du Cifa dans un chemin où les faits criminels se sont produits et ont amené la jeune victime à porter plainte.

Achir (prénom substitué du père) affirme qu'il n'y a pas eu d'expédition punitive au Foyer Soundiata, le foyer des immigrés, avenue Jean-Mermoz à Auxerre. Qu'en tout cas, lui, n'y est jamais allé.

 

Deux migrants

 

Immigré d'Algérie en 1970, il est intégré depuis longtemps et respecte le droit et la loi française. Il a longtemps vécu rive droite avec les siens. Avant de déménager vers le nord d'Auxerre.

S'il a la "haine" pour les deux présumés violeurs de son fils, ce n'est pas parce que ce sont des migrants, ce n'est pas parce qu'ils sont Afghans ou Pakistanais. C'est pour leurs actes. Ce qu'ils ont fait à son fils. Et qui va contre leur religion.

Achir n'est pas allé au Foyer Soundiata, mais il précise être allé à la rencontre de migrants sur les quais, avec un Afghan interprète qui parle 7 langues. ll voulait en savoir plus. Il a montré la photo de l'un des agresseurs présumés, dont il savait qu'il résidait au Foyer. Il voulait savoir s'il était là et qu'ils le livrent.

Un groupe de migrants a pris peur et est allé au commissariat pour être entendu, ne se sentant plus en sécurité devant une affaire qui les dépasse et qui ne les concerne pas, selon eux.

Achir pose la question : les deux agresseurs ont-ils été attrapésMon avocate me dit que non. J'attends de voir le commandant de la police.

Laissons faire la police et la justice.

Cette affaire aura un épilogue.

En attendant, Auxerre TV ferme les commentaires sur le sujet douloureux pour la famille, compliqué et complexe par ailleurs.

Pour l'heure, et à défaut de communication officielle, nous nous en tiendrons aux paroles du père de la victime.

 

Pierre-Jules GAYE