Collectif de soutien aux demandeurs d’asile d’Appoigny


                                                                      Appoigny le 6 décembre 2018

 
                                                     Lettre ouverte à :

- Monsieur le Préfet de l’Yonne

- Madame la Présidente du Conseil régional

- Monsieur le Président du Conseil départemental

- Monsieur le Président de la Communauté d’Agglomération

- Madame la Directrice de la DDCSPP

- Madame l’Inspectrice d’Académie

- Madame la Directrice de l’ARS

- Monsieur le Directeur du Prahda

         Copie à Monsieur le Maire d’Appoigny

 
 
Mesdames, Messieurs,

Comme vous le savez, puisque, depuis plus d’un an, nous vous avons déjà alertés à plusieurs reprises, la question des transports scolaires des enfants du Prahda d’Appoigny n’est pas réglée. Aucune solution pérenne n’est en vue.

Il y a, cette année, 9 enfants qui s’efforcent de fréquenter chaque jour l’école d’Appoigny distante de 3km.

Le 15 novembre dernier, nous avons organisé une manifestation symbolique entre l’école et le Prahda. Comme il se doit, nous avons déclaré cette manifestation en Préfecture. Lors de conversations téléphoniques avec Madame la Sous-Préfète, nous avons échangé sur le trajet à emprunter. Le choix (c’est-à-dire le choix qu’ont chaque jour les parents des enfants du Prahda) c’était, pour revenir de l’école,

-  soit la zone d’activité d’Appoigny puis la Route Nationale,

-  soit la Route des Bries, sinueuse ET comportant la traversée du chantier de la prochaine Zone d’activités.

Nous étions bien d’accord, Madame la Sous-Préfète et nous-mêmes, pour considérer que quelque soit le choix, le chemin des écoliers était dangereux : Route Nationale ou Chantier interdit au public? A la demande de Madame la Sous-Préfète, nous avons décidé de stopper notre manifestation avant d’atteindre la Route Nationale… et d’organiser ensuite un convoi de voitures pour ramener tout le monde au Prahda.

Tout le monde a pu remarquer cela, les gendarmes comme la population, car les médias ont bien relayé l’action, les manifestants de novembre ont montré ainsi leur sens des responsabilités.

Mais alors, comment faire chaque jour quand on veut aller à l’école? Nous comprenons bien qu’aucun de vous ne peut envisager que des enfants d’empruntent la Route Nationale. Et que personne ne couvrira les enfants et leurs parents s’il leur arrive quelque chose dans la traversée d’un Chantier  où circulent camions et gros engins.

Depuis 3 semaines, rien n’a bougé du côté des décideurs. Quel mot n’a pas été compris dans cette phrase : "Le chemin des écoliers est dangereux" ?

De plus, la fatigue physique commence à marquer certains enfants et parents.

Par ailleurs, il faut le dire, les bénévoles qui entourent les demandeurs d’asile d’Appoigny ne sont pas restés les deux pieds dans leurs sabots : apprenant que le car de la pause de midi, pris en charge par la mairie d’Appoigny, était gratuit, ils y ont inscrit plusieurs enfants.

Du coup, la mère seule avec ses 4 enfants n’a plus 24km à faire chaque jour, mais seulement une quinzaine (aller-retour matin et soir entre le Prahda et l’école, et, à la mi-journée, entre le Prahda et l’arrêt du car… de l’autre côté du Chantier).

Comme rien ne bouge malgré quelques paroles qui nous avaient donné espoir, nous avons décidé, que quelques uns d’entre nous, volontaires, accompagneraient ce soir enfants et parents de l’école au Prahda par la route des Bries, et donc le chantier.

Puisque c’est ainsi que font les enfants.

Certains que vous comprendrez notre geste et que vous aurez à cœur de trouver rapidement une solution satisfaisante, nous vous prions de croire, Mesdames, Messieurs, en nos sentiments les plus respectueux.


 
Pour le Collectif
 
André Pacco                                        

06 89 16 94 77

 
Martine Liebaert

06 70 02 86 01