La "une" du site internet de la Communauté d'agglomération de l'Auxerrois (DR)

 


Le malaise au sein de la Communauté d'Agglomération de l'Auxerrois ne date pas d'hier. Le choix de conserver deux directeurs à la tête de chacune des administrations (ville et agglomération) a trouvé sa fin en septembre 2018 et c’est le directeur de la ville qui a gagné contre toute attente.

Le directeur de l’agglomération avait su recruter de véritables talents, dont le principal défaut (ou qualité) était peut être de ne pas être assez asservis aux ordres politiques et d’être plutôt inscrits dans la prospective et l’intérêt général de toutes les communes.

Des jeunes aux compétences multiples qui ne se satisfont pas d'évoluer dans un univers «à la chape de plomb » politique d’un autre temps et qui revendiquent l'efficacité et la pertinence dans l’action.

Voilà pour la toile de fond.

Pourquoi des cadres sont-ils partis ou ont été remerciés, dans une proportion si importante en 2018, à l'image de deux directeurs généraux adjoints à compétence économique reconnue et appréciée pour l'un et à compétence environnementale développement durable pour l'autre, idem ?

Parce qu'ils n'ont pas accepté d'être désormais dirigés par le cabinet politique du maire d'Auxerre dont la figure de proue est le fidèle directeur dont l'efficacité au service du bien commun n'a jamais été mise en doute par personne, à notre connaissance.

Au contraire.

Le cabinet, comprenant collaborateurs et son service communication politique serait à présent transféré dans son intégralité au sein de l’agglomération comme l’ont permis toutes les délibérations prises depuis des mois par l’Assemblée.

Autrement dit, tous les services du cabinet et de la communication politique sont salariés de l’agglomération.
La ville d'Auxerre cotisant à hauteur de la charge.

Si cela ne change rien du point de vue des finances - ce que d'aucuns ont du mal à intégrer faute de bien savoir appliquer une règle de trois - ,  en revanche cela change d'un point de vue politique.

Ceux qui ont voté pour la mutualisation ne votaient pas forcément pour la politisation de l’agglomération à un tel niveau et la mise de tous les services sous tutelle du bras droit politique de Guy Férez  à la tête de l'agglomération. On comprend à présent le « nettoyage » fait avant, pour qu’aucune tête ne dépasse à la fin de ces transferts (comme à la mairie).

Voilà qui est dit.

Question : pourquoi les membres de l'opposition fut-elle divisée et affaiblie, n'ont-ils pas expliqué ce point, comme d'autres d'ailleurs ?
Pourquoi la mutualisation n'intéresse-t-elle pas les citoyens, à en juger par le nombre de lecteurs sur ces questions évoquées dans des articles ?
Quand les Présidents d’agglomération seront ils enfin élus par le suffrage universel direct (et leurs équipes avec) ?
Pourquoi toutes les têtes intelligentes et expertes de l’agglomération ont disparu au profit d’une politisation sans doute exagérée ?

 

Réintégré-viré



Il est un autre point d'ombre qui a été à peine effleuré, lors de la dernière réunion du conseil municipal d'Auxerre, en décembre.

La réintégration d'un agent du cabinet du maire d'Auxerre, présentée de manière technique suite à la décision du juge du tribunal administratif et relevant de l'autorité exclusive du maire.

Réintégré, cet agent sera aussitôt viré, a-t-on appris au conseil, pour abandon de poste.
De quoi s'agit-il, de qui s'agit-il ?

De l'ancien directeur de cabinet adjoint du maire d'Auxerre, Denis Troester, qui fut aussi dans une autre vie Premier secrétaire du Parti socialiste dans l'Yonne.

On se souvient que Denis Troester avait disparu le 6 janvier 2017 et n'avait plus donné signe de vie, provoquant une vive inquiétude dans son entourage proche. Avant d'être
localisé aux îles Canaries, grâce à la police qui a fait savoir qu'Il ne souhaitait pas revenir.

Cela a posé le problème de la continuité de certaines missions déléguées au cabinet. Denis Troester était un collaborateur précieux qui connaît les rouages et subtilités diverses et il comptait les « petites cuillères » en fin de repas comme l’on dit. La majorité en place lui doit une partie des voix de la victoire des dernières municipales grâce à sa maîtrise totale des réseaux de proximité.

Interviewé le mercredi 18 janvier 2017, le maire d'Auxerre avait fait part de ses inquiétudes mais aussi de ses préoccupations concrètes.

Il était bien obligé de pourvoir au poste abandonné sans raison ni explications. Denis Troester a donc été remplacé dans sa fonction au cabinet du maire. Un maire qui s'est senti trahi par un militant et homme de confiance sans pouvoir trouver réponse à ce qui pouvait motiver cette dite « trahison ».

Seuls indices, le dernier coup de fil de Denis Troester avait été localisé le vendredi 6 janvier à Paris-Bercy. Un  témoin l'a vu avec deux valises en gare d'Auxerre, vendredi 6 janvier, qu'il a déposées à la consigne.

Depuis rien. Le frigo dans son appartement était complètement vide. Et sur le sol, une simple feuille de papier avec ce mot : "PARDON".

Voilà pour les faits. Denis Troester un ancien cheminot, est rentré à Auxerre quelques semaines après avoir été localisé aux Canaries. Il a donc perdu son emploi.
Pourquoi un juge ordonne-t-il, aujourd'hui, sa réintégration au cabinet ?

Parce que la procédure de licenciement n'a pas été respectée comme elle aurait du l'être dans les formes légales, une nouvelle erreur administrative a-t-elle donné raison à ce collaborateur remercié ?

Il va donc être réintégré puis licencié, si l'on a bien compris. Autrement dit, un accord devra être trouvé entre les deux parties dans les prochaines semaines.

Voilà quelques éclaircissements utiles pour la tranparence et l'information bien comprise qui est due aux concitoyens et suite aux demandes qui ont été faites de manière explicite.

 

Pierre-Jules GAYE