Alain Finkielkraut n'a pas déposé plainte mais le parquet s'est saisi de l'affaire et a ouvert une enquête judiciaire (DR)

 

 

Les images de l’académicien et philosophe, Alain Finkielkraut, pris à partie en marge de la mobilisation des Gilets Jaunes, samedi à Paris, par une poignée de manifestants, ont soulevé l’indignation générale.

Comme un écho nauséabond à la hausse spectaculaire des actes antisémites commis l’an dernier en France (+74 % en un an), dont le Premier ministre Edouard Philippe s’est ému récemment.

La Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) s’est bien évidemment associée au rassemblement.

Un porte-parole toulousain s’interroge. « Si le mouvement des Gilets jaunes, revendicatif à son origine, doit devenir le creuset de groupes agressifs et haineux, nourris d’intégristes radicaux appelant ouvertement à l’antisionisme nous devons alors nous interroger sur son évolution et sa finalité, prévient-il.

« Il est intolérable et inquiétant que nous assistions en témoins impuissants aux scènes affligeantes et détestables que nous avons pu voir, et aux invectives antisémites entendues lors des dernières manifestations qui se sont déroulées en France et particulièrement à Paris.

« Face à cette libération de la parole antisémite nous demandons au gouvernement et aux plus hauts responsables politiques de notre pays, de condamner fermement cette dangereuse dérive, et de prendre des mesures afin de punir les auteurs de ces propos et actes nauséabonds ».

 

L'appel du 14 février


Le 14 février, quatorze formations politiques (*) ont signé un « appel à l’union contre l’antisémitisme » et invité les Français à se réunir dans toutes les villes pour dire « non, l’antisémitisme, ce n’est pas la France ».

 

(*) Parti communiste, Parti socialiste, Europe écologie Les Verts, Génération. s, La République en marche, Mouvement adical, Les Radicaux de gauche, Mouvement Démocrate, Gauche républicaine et socialiste.

L’UDI 89, Union des démocrates et indépendants a fait savoir par sa présidente départementale, Dominique Verien, qu’elle s’associait à ce rassemblement.

Et Guillaume Larrivé, député Les Républicains, a dit qu’il participerait à Paris, au rassemblement national contre l’antisémitisme.

Le Rassemblement national et Debout la France n’ont pas été conviés.

 

 

Antisémitisme, de quoi parle-t-on ?

 

L’IHRA donne, pour définir ou redéfinir l’antisémitisme,

“des exemples contemporains d’antisémitisme dans la vie publique, les médias, les écoles, les lieux de travail et dans la sphère religieuse, qui pourraient, en tenant compte du contexte général, comprendre, sans s’y limiter, les faits suivants :

– appeler au meurtre des juifs ou à leur nuire au nom d’une idéologie radicale, ou par extrémisme religieux, ou justifier ces faits,
– diffuser des mensonges ou stéréotypes pour déshumaniser, diaboliser les Juifs, ou suggérer un pouvoir des Juifs collectif – par exemple, mais pas exclusivement, le mythe d’une conspiration juive mondiale ou de Juifs contrôlant les médias, l’économie, le gouvernement ou d’autres institutions de la société.
– accuser les juifs en tant que peuple d’être responsables de méfaits réels ou imaginaires commis par une seule personne juive ou un groupe, ou même d’actes commis par des non-Juifs.
– nier le fait, la portée, les mécanismes (chambres à gaz par exemple) ou la volonté du génocide du peuple juif par l’Allemagne nationale-socialiste et ses partisans et complices pendant la Seconde Guerre mondiale (l’Holocauste).
– accuser les Juifs en tant que peuple, ou Israël en tant qu’Etat, d’inventer ou d’exagérer l’Holocauste.
– accuser les citoyens juifs d’être plus loyaux envers Israël, ou aux priorités présumées des Juifs dans le monde entier sur les intérêts de leurs nations propres.
– nier le peuple juif à son droit à l’autodétermination, par exemple en affirmant que l’Etat d’Israël est un état raciste.
– l’application de deux poids deux mesures en exigeant d’Israël un comportement qu’on ne demande pas aux autres nations démocratiques
– l’utilisation de symboles et images associés à l’antisémitisme classique (par exemple, les mythes de Juifs tuant Jésus ou diffusant le sang) pour caractériser Israël ou les Israéliens.
– des comparaisons, par dessins, de la politique israélienne contemporaine aux actes nazis.
– tenir les juifs collectivement responsables des actions de l’Etat d’Israël. (traduction et adaptation S.Hendi)

Pour compléter les informations, on se rapportera utilement au résumé de la résolution du 1er juin fait par l’Institution elle-même :

résumé de la résolution 2017/2692(RSP) du 1er juin 2017 Texte adopté du Parlement, lecture unique