NECROLOGIE
Salut Jean-Claude
le dimanche 06 juin 2010, 20:30 - NECROLOGIE - Lien permanent
Un journaliste et écrivain icaunais rebelle a été contraint de déposer la plume
On s'engueulait souvent mais ça finissait toujours par s'arranger. Il était insupportable parfois mais il y avait quelque chose d'indéfinissable en lui qui le rendait attachant. Allez savoir pourquoi. Tout le monde ne trouvait pas grâce à ses yeux et il pouvait se montrer particulièrement cruel voire méchant. Son humour était féroce mais aussi d'une tendresse infinie pour qui faisait l'effort de comprendre l'homme et le journaliste marqués au fer rouge. Sans évoquer ici l'écrivain ni le formidable caricaturiste qui dessinait comme il respirait car il transperçait les personnages.
C'était un écorché vif qui ne supportait ni l'injustice, ni les bourgeois, ni les notables même si, métier oblige, il devait se résoudre à composer, d'une certaine façon. Il laissait pousser régulièrement sa barbe avant que du jour au lendemain elle disparaisse. Il aimait son métier et n'a jamais craché dans la soupe. C'était un esprit libre et indépendant. On peut même dire que Jean-Claude n'entrait dans aucune case.
Esprit curieux de tout, insatiable de connaissances, lecteur affamé - il dévorait les livres et tint longtemps chronique suivie dans l'Yonne Républicaine - il dormait peu et était souvent de méchante humeur. Il fuma et mordilla longtemps la pipe, car il n'était jamais au repos.
C'était aussi un sportif dans les deux sens : à la fois amateur de sports et pratiquant. Il couvrit à ses frais les Jeux de Rome en 1960 pour l'YR et était chef de la rubrique sportive lorsque Guy Roux débarqua à l'AJA au début des années soixante. JCC racontait non sans humour qu'il commit un article en expliquant que Roux ne ferait pas long feu et que comme les autres, il dégagerait de l'AJA. Idem pour Johnny Halliday, jeune espoir qui se produisit à l'Escale à Migennes : un article signé JCC promit le jeune homme à une carrière ephémère.
Il jouait au tennis tous les jours, en fin de matinée pendant l'heure de midi. Il allait à pied hiver comme été des hauts d'Auxerre au tennis du Stade Auxerrois puis de l'AJA route de Vaux. Pour déstresser et se préparer à affronter une nouvelle journée au journal où il dirigea longtemps les pages régionales et internationales, ce qui l'emmenait invariablement jusqu'au bouclage à minuit plein. Même aux pires moments - car il y en eut des orages au marbre - Jean-Claude ne sacrifia jamais la (les) bière(s) de la camaraderie après le service se mêlant à ses compagnons ouvriers du livre pas toujours commodes.
Les coups de gueule de Jean-Claude demeurent célèbres. Il pouvait devenir tout rouge et se montrer insultant. C'était du Charlet. Il ne se dégonflait pas. Il en a envoyé paître des gens, de tous bords et de tous poils. Il ne dérogeait pas à la morale, la sienne. Il aimait balancer des seaux d'eau sur la tête des collègues du toit de l'YR, l'été, lorsqu'ils revenaient au marbre pour finaliser les pages, d'année en année... mais il ne supporta pas le seau d'eau que je lui balançai - crime de lèse-majesté - un soir de rage.
Jamais il ne rechignait à la tâche. C'etait un journaliste dans le vrai sens du terme : il réagissait et écrivait à une vitesse impressionnante. Je me souviens d'un jour où Jean-Pierre Rives le rugbyman vint au journal et fut reçu dans "la grande salle". A l'époque, les actions marketings et communication n'existaient pas vraiment. Rives à Auxerre c'était un événement, ce que n'avaient apparemment pas perçu d'emblée, les collègues sportifs. Charlet qui était à la "Une" (entendez par là qu'il fabriquait les pages nationales, internationales et la vitrine du canard), interrompit son travail pour interviewer Rives sur un coin de table. Et il "descendit" en moins d'une demi-heure, quatre feuillets de cette écriture inimitable et lisible seulement des linotypistes qui avaient su l'apprivoiser. En tapotant à deux doigts sur le clavier de sa machine à écrire noire, tout en pompant sur sa pipe comme le faisait Simenon, à grandes volutes de fumée. Puis comme si de rien n'était, il passait à autre chose.
Ce personnage indépendant assez égocentrique et caractériel comme peuvent l'être les bons journalistes en activité, avait des côtés sensibles étonnants voire déroutants. C'était aussi un timide, un pudique et un grand tendre. Ainsi par exemple, il n'a pas hésité à aider des jeunes lorsqu'il entrevoyait quelques qualités qu'il n'admettait cependant jamais comme si c'était un tabou. La satisfaction du travail fait et bien fait était la récompense et suffisait. Il avait aussi un penchant ferme pour le faible, la veuve et l'enfant qu'il défendait à bout de bras envers et contre tout.
Nos différends se sont estompés au fil des ans. Ils se terminaient en queue de poisson. L'un annonçant à l'autre et inversement qu'il ferait sa nécro. En somme, le vrai enjeu, c'était à qui durerait le plus longtemps. C'était une manière de réconciliation.
Jean-Claude n'avait pas beaucoup d'amis et chacun peut imaginer pourquoi. Je l'ai suivi sur la pente qui l'a emmené à la mort. Il a lutté avec un courage inimaginable et un humour à toute épreuve, témoignant d'une lucidité et d'une humanité hors du commun.
J'aimais bien Jean-Claude Charlet. Je suis content d'avoir connu cet homme rare et cheminé aux côtés du journaliste avec d'autres.
Jean-Claude, prépare-nous un bon petit whisky, un single malt bien sûr et pas un baby ; j'arrive, nous arrivons. Cela dit, prends tout ton temps, rien ne presse.
Pierre-Jules GAYE
Une cérémonie aura lieu vendredi 11 juin, à 14h15, au crématorium d'Auxerre, avenue Jean-Moulin.
Les cendres de Jean-Claude Charlet seront ensuite disséminées, selon sa volonté, dans les bois qu'il aimait.
Commentaires
Merci à vous Golem Karl Zuber d'être sorti de votre léthargie journalistique pour ce dernier hommage à JCC. Avant de retourner auprès de votre ami dans les limbes du souvenir, pouvez-vous me faire un petit signe ? Je pense que vous savez où me joindre.
Bien à vous.
Les anciens du journal étaient tous là pour te saluer une dernière fois : ouvriers, journalistes, cadres. Il y avait même l'ancien PDG fondateur de la coopérative, Louis Clément et le député passé maire d'Auxerre Jean-Pierre Soisson.
Il y avait tous les membres de ta grande famille. Il y avait beaucoup d'émotion. Brel, Brassens, Ferré, et Reggiani étaient au rendez-vous. Mais la voix la plus forte fut le tienne Jean-Claude toujours vivante, toujours présente. Un extrait d'interview où tu évoquais Claude Tillier, le rebelle, l'auteur de Mon oncle Benjamin.
On va revoir le film avec Brel, on va relire le livre, on va rester un peu avec toi.
Adieu.
Nous avons choisi d'écouter une interview de toi et de M. Lecomte donnée au printemps 2005 à Chablis. Tu sais, celle dans laquelle tu as l'humour de souhaiter la disparition des ordinateurs.... Le fait d'entendre ta voix nous donne l'illusion durant quelques minutes d'être proches de toi. Au revoir Jean-Claude.
JC, merci, je t'aime et je t'ai toujours aimé. A bientôt...
Merci JC de m'avoir donné vie comme le Golem...
Grâce à toi j'ai pu m'introduire dans tous les milieux artistiques de l'Yonne alors que personne ne me connaissait. Pourtant je suis un peintre suisse, certes pas aussi connu que Balthus, le nivernais du château de Chassy, mais tout de même.
J'ai conscience d'être né de la disette. Il est vrai que je ne suis pas bien épais, comme toi JC. A tel point qu'on ne me trouve pas sur internet.
Cela dit j'ai vécu, et très bien vécu certains soirs où j'eus l'impression d'être une apparition salvatrice...
Aurais-je sauvé la mise ... en page ?
Karl Zuber
avec une infinie reconnaissance
« Jean-Claude est décédé ! ». La phrase, lancée au lever d'une nouvelle semaine, sonne encore comme une grosse claque.
Jean-Claude, j'oublierai tes outrances - parfois jusqu'à la cruauté -, tes crises de mauvaise foi, tes improbables coups de grisou... Jeune con en phase d'apprentissage, je ne percevais pas alors tout ce que ces tempêtes pouvaient dissimuler. Tu traînais ta part d'ombre. Je ne connais pas ta genèse. Juste des bribes lâchées dans le creux d'une bourrasque. Mais je sais que tu étais trop pudique pour être un authentique féroce.
Jean-Claude, je n'oublierai pas tes crises de folie, tes blagues de potache, ton éternel jeunesse d'esprit, tes feux de camp sur le terrasse de l'avenue Jean-Moulin, ton soutien lorsque le moral était bas... Te souviens-tu de cette folle équipée, à la Jules Romain, une nuit d'été, de retour du marbre ? Nous voulions dévisser toutes les plaques de rue portant un nom d'écrivain. L'entreprise tourna court : nous n'avions qu'un coupe-ongle et n'y voyions plus très clair... Te souviens-tu de cette soirée mémorable, organisée pour saluer ta fraîche retraite ? Nous avions convié ton ami Louki. Tu ne disais grands mots, mais nous savions que tu étais heureux.
Jean-Claude, je n'oublierai pas les conseils, parfois transmis de manière rugueuse - la timidité toujours -, ta culture époustouflante, tes souvenirs partagés, ta soif de rencontres... Tu écrivais comme tu respirais, à grands flots ; tu serais à l'étroit dans les formats d'aujourd'hui. Ta plume n'a jamais été en repos. Il y a peu, tu appelais encore. En quête d'archives et, mine de rien, de nouvelles des uns et des autres...
Christine, te souviens-tu de vos premiers jours ? Tu le couvais comme une mère surveille son poussin. Ça nous faisait sourire mais l'image était belle. Je l'ai mise avec les autres dans mon album.
Je vous embrasse tous les deux.
Vincent
Je ne sais trop quoi dire....Je n’ai pas partagé votre vie très longtemps, un peu plus de 3 ans, mais pour moi ces quelques années furent très enrichissantes! J’ai notamment appris à jouer à la pétanque et à apprécier l’humour noir (pas facile pour une pièce rapportée, de surcroît alsacienne).
Je me rappellerais toujours de vous, ce Grand Homme, mince, qui impose le respect et l’admiration, qu’il entre dans une pièce, ou soit couché dans un lit d’hôpital. Votre humour à toute épreuve y est pour quelque chose...
Je me souviens de votre première blague à mon égard: « Mélodie en sous-sol » qui nous a laissée un bon quart d’heure dubitatifs et plein d’interrogation. On en rit encore!
Je pourrais évoquer des tas de moments marquants que nous avons vécus tous ensemble, mais je pense à un en particulier: celui des fraises. Je vous ai vu manger avec tant d’appétit et d’engouement que c’en était émouvant…ça me changeais surtout des steaks hachés j’avoue ;-) !
Christine et vous m’avez accueilli avec tant de gentillesse à mon arrivée en 2007. Mon adaptation Auxerroise n’aurait pas été si bonne si je ne vous avais pas eu vous deux et Alexandre. A vous trois vous êtes ma seule famille ici.
Jean-Claude vous resterez à jamais un exemple de courage pour nous tous.
Merci pour tout le bonheur que vous avez apporté à Christine et ses enfants, et à ceux qui on eu le privilège de vous connaître.
Je vous embrasse bien fort.
Elodie, une alsacienne que vous avez connu autrefois.
Il était tard alors je reprends mon message et corrige les erreurs sinon Jean-Claude va me tirer les oreilles...à force de pratiquer le langage informatique!
Sacré Jean-Claude, tu nous surprends et nous surprendras toujours. En parcourant tous ces messages, je me dis que même si tu ne voulais pas te mettre à Internet (les nouvelles technologies ne t'ont jamais convaincu, tu préférais ton papier et ton stylo, sans oublier ta machine à écrire ; ), aujourd'hui, tu finis par utiliser ce support de communication qu'est Internet. Merci à tous d'avoir partagé vos anecdotes avec Jean-Claude, je peux mieux l'imaginer dans sa vie professionnelle comme personnelle. Il faisait le fou avec vous comme il le faisait souvent avec nous. Je me rappelle lorsque je lui servais son petit Whisky dans le dos de Christine et qu'il me faisait un petit sourire malin, sans oublier ces petites pinces à linge sur ses deux oreilles ou son nez.
Comme quoi, aujourd'hui c'est Internet qui parle de toi, tu as fini par gagner sur les nouvelles technologies. Tu nous manques...
Alan
je ne sais pas trop par où commencer...tu as partagé plus de 20 ans de notre existence! Peut-être tout simplement par le début.
Quand tu es entré dans notre vie, j'étais tout juste une ado et je me suis demandé quelle place tu allais prendre...mais tu ne t'es jamais imposé. Tu as su éveiller notre curiosité, étayer nos savoirs, nous faire profiter de ton expérience de journaliste. C'est grâce à toi que j'ai mangé dans un grand restaurant pour la première fois, que j'ai assisté à l'interview de personnalités; c'est aussi toi qui m'as emmenée passer mon permis, qui nous as initié au tennis...et c'est encore toi qui nous as appris à jurer et à chanter quelques chansons paillardes au grand dam de maman: )
Il est vrai que tu avais un sale caractère et que maintes fois ta mauvaise foi nous a conduits à quelques prises de bec (parfois acérées; ) mais ça ne durait pas. J'ai d'ailleurs probablement pris un peu de toi ce côté entier, cette répartie et ces piques qu'il me plaît de lancer parfois (mais avec le sourire!).
Nous avons toujours su que tu étais là pour nous et nous te remercions d'avoir donné à maman ces années de bonheur. Et c'est à Elle que je pense aujourd'hui...tu as laissé un grand vide derrière toi. Donne-lui la force de profiter de la Vie sans toi...
Mattéo m'a dit que son papi était dans le Ciel parmi les étoiles et même si toi et moi nous sommes des "mécréants", j'aime à le penser dès que je regarde le Ciel étoilé...
Mille baisers
Virginie
Sacré Jean-Claude, tu nous surpends et nous suprendas toujours. En parcourant tous ces messages, je me dis que même si tu ne voulais pas te mettre à Internet, les nouvelles technologies ne t'ont jamais convaincu, tu préférais ton papier et ton stylo, sans oublié ta machine à écrire ;)
Aujourd'hui, tu finis par utiliser ce support de communication qu'est Internet. Merci à tous d'avoir partagé vos anecdotes avec Jean-Claude, je peux mieux l'imaginer dans sa vie professionnelle comme personnelle. Il faisait le fou comme il le faisait souvent parmis nous. Je me rappel lorsque je lui servais son petit Wisky dans le dos de Christine et qu'il me faisait un petit sourir malin, sans oublié ces petites pinces à linge sur ses deux oreilles ou son nez..
Comme quoi, aujourd'hui c'est Internet qui parle de toi, tu as fini par gagner sur les nouvelles technologies.Tu nous manques.
Alan
Christine, ta compagne, sourire clair, longs cheveux, accueillait ceux qui venaient à l'Yonne Républicaine. C’est là que j'ai embrassé la profession avec toi, Jean-Claude et les autres dans vos bureaux, à l'étage, au dessus de la roto.
Visage bronzé, traits burinés, pipe en bouche, regard perçant, pince-sans-rire, ironique et tendre à la fois, tu pratiquais l’humour noir autant que les citations littéraires. Anar laïque parfois bourru, intello entouré de livres (ceux de tes critiques), professionnel curieux, incisif, tu débusquais l'essentiel en quelques questions, y compris dans le domaine agricole. Souvenir d’un reportage en commun dans les campagnes icaunaises, un de tes croquis à la plume, a voisiné longtemps avec l’écran de mon ordinateur.
Jean-Claude, Pierre-Jules, Philippe, « Tutu »… toute votre bande, je vous admirais avec respect et inquiétude, moi le petit nouveau amené là par Guy Marquet et Michel Moreau. Francine, seule femme dans votre charivari souvent arrosé, tentait parfois de remettre un peu d'ordre.
Je découvrais, ébahi et ravi à la fois la beauté du métier. A l’atelier les ouvriers du livre en salle de montage et à la roto m'en ont fait apprécier la force et la noblesse. Avec vous tous, j’ai fêté ma carte professionnelle. Merci !
Avec toi Jean-Claude, c’est un brin de notre jeunesse qui s'en va !
J'ai eu l'honneur de "travailler" à tes côtés comme pigiste dans les années 75/77.Féroce avec certains, tu étais d'une remarquable patience avec les "débutants".Je n'ai pas continué dans cette voie,j'en ai pris une autre qui nous a amenés malheureusement à nous retrouver.Tous ces voyages vers la capitale ont été autant de points de suspension, d'interrogation, d'exclamation.....Sans oublier les fêtes et soirées que nous avons partagées avec Christine et les potes. Nous sommes heureux de t'avoir connu, d'avoir fait un peu partie de ta vie comme tu as fait partie de la notre;
Salut jean-Claude..........
Sacré Jean-Claude... Tu aimais le tennis au point d'avoir disputé des compétitions jusqu'à la soixantaine. Guifra au Stade le premier prof dans l'Yonne, Saison, Corvisier, Louis, Gangloff, Truchetet, Chevallier, Delaveau, Medjian, Schneider, Lemenan, Gaucher l'espoir, le petit Jacques talentueux qui devint grand médecin, Moreau, Sauvaget, Heissat le gaucher, de Michielli et sa patte droite dévastatrice, Deniau, etc. etc. tu les as toutes et tous connus.
Tu aimais le tennis au point que ton fils Philippe en a fait son métier. Il est, aujourd'hui, prof près de Nantes à Chollet. Un excellent prof. Il te ressemble.
Le Charlet n'est pas mort... il vit et ton petit-fils assurera la suite.
Tu m'a battu avec ton revers de merde en trois sets. Je pensais bien jouer et posséder une meilleure technique que toi. J'ai compris trop tard que tu m'avais eu au mental. Tu étais une vraie carne... Adios
Jean-Claude,
Nous faisions partie de ceux qui ont eu la joie et le plaisir de croiser et de partager ta vie quelques années. Nous en sommes fiers et nous ne pourrons oublier toutes ces parties de pétanque qui se terminaient par un petit whisky puis un dîner après lequel nous entamions des jeux de société autour d'une bonne bière et ce jusqu'à point d'heure.
Nous n'oublierons pas "Dalida" lors de ta magnifique prestation pour un anniversaire. Ce soir-là des larmes de joie ont coulé sur nos joues.
Nous n'oublierons pas non plus ton sale caractère, ta mauvaise foi et tes idées bien arrêtées, particularités qui vont te permettre auprès du "Grand Barbu" de rivaliser avec le père de Stéphane. Il aura fort à faire avec ces 2 mécréants...
Nous n'oublierons évidemment pas ton humour, ton immense culture, tes innombrables anecdotes sur les gens que tu as rencontrés et côtoyés, tes connaissances ô combien étendues et ta plume qui pouvait être aussi douce qu'acerbe.
Merci Jean-Claude pour tout ce que tu nous a apporté par ta gentillesse et ton charisme. Aujourd'hui, nous sommes malheureux mais tu n'es pas responsable, tu ne l'aurais pas voulu.
Tu es de ceux qui ne laissaient pas indifférent. Les gens t'aimaient ou te détestaient. Nous, nous t'aimions parce que nous te connaissions bien.
Tu t'es battu courageusement contre la maladie durant de longues années avec Christine à tes côtés.
Le 5ème set t'a été décisif mais un vainqueur ne perd jamais. Tu auras ta revanche là -haut, nous n'en doutons pas.
Au revoir Jean-Claude, nous nous retrouverons. Sors les glaçons, nous apportons les huitres, le foie gras et les escargots.
Certains retiendront d'abord tes coups de gueules et ton humour parfois caustique, pour ma part je retiendrai ta gentillesse et ton immense culture.
Combien de fois me suis-je sentie petite face à tant de connaissances ? Tu m'impressionnais et parfois, je dois l'avouer, tu m'intimidais.
Et puis, je dois aussi te dire merci. Merci d'avoir croisé ma vie, merci d'avoir donné tant de bonheur à Christine et ses enfants pour cela, je te serai éternellement reconnaissante.
Débuter dans le métier de journaliste avec Jean-Claude laisse
forcément des traces. Traces de bonheur, de folie, de nostalgie.
Une bonne dose de talent, une dose de folie, une grosse dose de mauvaise foi,
une dose de tendresse toujours camouflée, une énorme dose de déconade, et vous obtenez le cocktail Charlet. Un exemplaire unique dont nous avons sû profiter.
Une pensée pour Méso.
Ph.
Effectivement Jean-Claude tu avais un foutu caractère : colérique mais jamais longtemps et seulement verbalement. Ces colères cachaient surtout une grande souffrance qui ne savait pas s'exprimer autrement. D'ailleurs depuis quelques années, ces colères étaient rares.
Tu avais un charme fou, un humour tour à tour décapant ou rassurant que tu as gardé jusqu'aux derniers instants (comment as-tu fait ? Quelle volonté !).
Je plains ceux qui ne retiendront que ton "sale caractère" car ils n'ont jamais cherché à vraiment te connaître : tu étais un homme très sensible, capable de beaucoup d'amour, de fidélité, d'attentions maladroites. Mais maladroit, tu l'as été toute ta vie tant en paroles que matériellement.
Tu a été un homme intellectuellement exceptionnel, d'une grande culture et d'un don certain pour l'écriture et le dessin. Mon seul regret : que ta pudeur t'ait empêché d'écrire le roman de tes souvenirs de jeunesse pourtant commencé sous le titre mystérieux de "Janvier Muscadet". Promis, je garderai le secret. Je peux seulement révéler que c'était un hommage à tes grands-parents qui t'ont élevé. Merci mon Amour pour ces 22 années de bonheur.
Merci à toi aussi Pierre-Jules pour ta fidélité et ta sincérité mais tu lui ressembles car tu es sans concession avec ceux que tu aimes pour ne pas sombrer dans la sensiblerie. Je te signale juste une petite chose. Tu as écrit "seau" : sceau, faute de frappe qui peut rendre incompréhensible les blagues nombreuses de Jean-Claude comme : se cacher pendant 1/4 d'h sous un bureau ou dans une penderie pour surprendre une personne (j'en ai fait les frais !) et j'en passe....
Je sais que je vais devoir continuer à vivre sans toi Jean-Claude mais déjà je n'y parviens pas. Je ferai souvent semblant. Je le dois à nos enfants adorés et formidables.
Toi qui en doutais, si "Le Grand Barbu là -haut" comme tu l'appelais, existe, alors je suis sûre qu'il a accueilli le "mécréant" que tu étais car Lui sait reconnaître "les bons des méchants" comme disent les enfants. Tu nous a donné tant de bonheur qu'en notre nom, il doit te donner enfin la paix et le bonheur éternel. Ne m'oublie pas et si tu le peux, aide-moi mon Amour.