CULTURE
ODYL chante l'hiver à Auxerre devant Marie-Noël
le jeudi 24 octobre 2013, 20:05 - CULTURE - Lien permanent
Elle rentre en scène seule avec sa guitare et pendant 40 minutes, elle va réveiller le public au son de sa gratte à grand renfort de textes percutants. Cette jeune femme a la rage sur scène, son côté sauvage
L'interview au BDM place des Cordeliers (DR)
ODYL devant la statue de Marie-Noël, la grande poétesse du 20ème siècle qui "s'est battue pour que les femmes puisse être davantage lièvres que chiens attachés..." a relèvé Odyl (DR)
Une fille simple et vraie devant un thé menthe au BDM place des Cordeliers, jeudi en fin d'après-midi (DR)
Elle a débarqué, jeudi en début d'après-midi, à Auxerre. Elle est simple, réservée, souriante, disponible. Elle chante ses chansons composées par elle. C’est de la chanson rock n’roll, des textes, un brin de folie, de la mélancolie, la rage sur scène. Le soir, elle habite la scène et capte le public pour l'emmener dans son univers. Le Silex, rive droite, envoûté.
Elle aime les mots (les meilleurs coups de poing), leur musique et leur tonalité, elle nomme les choses comme elle les ressent de manière jouissive.
Rencontre en ville avec une fille toute simple, qui aime ce qu’elle fait et l'Italie autour de Rome où elle se ressource. Et le dit naturellement.
ODYL chante devant Marie-Noël (DR)
LE VIDEO CLIP OFFICIEL DE "C'ÉTAIT L'HIVER"
CLIP OFFICIEL DE ROUGE À LÈVRES
L'Hiver (chanson) par Marie-Noël
Quand il est entré dans mon logis clos,
J’ourlais un drap lourd près de la fenêtre,
L’hiver dans les doigts, l’ombre sur le dos…
Sais-je depuis quand j’étais là sans être ?
Et je cousais, je cousais, je cousais…
-Mon cœur, qu’est-ce que tu faisais ?
Il m’a demandé des outils à nous.
Mes pieds ont couru, si vifs, dans la salle,
Qu’ils semblaient, -si gais, si légers, si doux,-
Deux petits oiseaux caressant la dalle
De-ci, de-là, j’allais, j’allais, j’allais…
-mon cœur, qu’est-ce que tu voulais ?
Il m’a demandé du beurre, du pain,
-ma main en l’ouvrant caressait la huche-
Du cidre nouveau, j’allais et ma main
Caressait les bols, la table, la cruche.
Deux fois, dix fois, vingt fois je les touchais…
-Mon cœur, qu’est-ce que tu cherchais ?
Il m’a fait sur tout trente-six pourquoi.
J’ai parlé de tout, des poules, des chèvres,
Du froid, du chaud, des gens, et ma voix
En sortant de moi caressait mes lèvres…
Et je causais, je causais, je causais…
-Mon cœur, qu’est-ce que tu disais ?
Quand il est parti, pour finir l’ourlet
Que j’avais laissé, je me suis assise…
L’aiguille chantait, l’aiguille volait,
Mes doigts caressaient notre toile bise…
Et je cousais, je cousais, je cousais…
-mon cœur, qu’est-ce que tu faisais ?