Ils n’ont pas employé le mot «grève». Mais cela y ressemble quand même fortement. Réunis en assemblée générale extraordinaire, les membres de l’UCPF, le mouvement des présidents de clubs professionnels, a décidé d’organiser une «journée blanche» le 30 novembre prochain.

Les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 sont mobilisés depuis plusieurs semaines contre la taxation à 75% des joueurs gagnant au-delà d’un million d’euros par an. Une mesure qu’ils jugent excessivement pénalisante dans un contexte particulièrement difficile économiquement. Pour faire remonter leur exaspération, les présidents de clubs rencontreront François Hollande la semaine prochaine. 

«Nous dirons au président de la République qu’avec cette taxation à 75%, les catastrophes seront économiques et sociales», a déjà expliqué Jean-Pierre Louvel, le président de l’UCPF. S’il y aura donc bien des matchs ce week-end, c’est donc la 15e journée qui sera impactée, qui comprend notamment un PSG-Lyon. Le 30 novembre, «il y aura un week-end sans matchs avec une journée porte ouverte dans les clubs, nous allons communiquer pendant un mois sur l'action du football», explique Louvel sur le compte Twitter de l'UCPF.

La mesure qui hérisse le poil du foot français prévoit de taxer les entreprises lorsqu'elles versent des salaires annuels de plus de 1 million d'euros. Le montant de la taxe, qui doit s'appliquer pendant deux ans (2013 et 2014), sera plafonné à 5 % du chiffre d'affaires de l'entreprise. Treize clubs de Ligue 1 seraient touchés, pour un montant global d'environ 44 millions d'euros, dont plus de 20 millions pour le seul PSG. A l'affiche de la 15 journée de Ligue 1, figurent notamment les matches PSG-Lyon et Moanco-Rennes.

 

Une opportunité pour le foot français

Alors que le Parlement discute du projet de loi de finances pour 2014 et notamment de l’introduction d’une taxe à 75% pour la partie des revenus supérieurs à un million d’euros par an, l’Union des clubs professionnels de football s’insurge contre cette mesure de justice fiscale et sociale et agite la menace d’une grève.

Ce faisant, les clubs de football professionnel commettent une triple erreur, selon  Arnaud Flanquart, coordonnateur du pôle sport de Terra Nova.

(...) Cette taxe, loin d’être un boulet pour le foot français, constitue une opportunité pour retrouver le sens des réalités.

Politiquement, cette taxe est une opportunité pour le football français de redorer son imager en acceptant, comme tout citoyen et toute entreprise, de contribuer à l’effort de redressement national.

Economiquement, cette taxe est une opportunité pour réguler un système à la dérive menacé par la faillite. Cette taxe qui se veut incitative, et qui devrait avoir des incidences sur les comportements économiques des différents acteurs, pourrait entraîner une baisse des dépenses de masse salariale, notamment chez les superstars. Ce peut être une première étape vers un plafonnement de la masse salariale, que Terra Nova appelle de ses vœux depuis plusieurs années. 

Sportivement, avoir un championnat français un peu plus ouvert et équitable ne peut avoir que des effets positifs. Ce qui fait le sel et la philosophie du sport, c’est l’aléa sportif. Que chaque club puisse gravir les échelons par son travail et la dynamique de son équipe et non en raison de l’importance de son budget.

 

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