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L'heure de la révolte a sonné à l'AJA
le lundi 17 février 2014, 10:31 - AJA - Lien permanent
Il y a quelque chose de pourri au royaume de l'Abbé-Deschamps. L'absence d'âme, de collectif, dans ce club dépecé et les survivants traumatisés par les années de descente aux enfers, l'absence de souffle nouveau, semblent condamner le club à la vraie relégation, celle de la mort lente par asphyxie
Qui soutient véritablement Bernard Casoni l'entraîneur, homme seul forcément, qui semble objectivement abandonné par les forces vives du club, à commencer par le président en exercice Guy Cotret ? Que l'on nous prouve le contraire si cette affirmation est fausse.
Nous l'étayons sur deux exemples simples. Les tergiversations du président pour manifester sa confiance à l'entraîneur depuis le mois de septembre 2013. Il aurait pu (du) donner un signal fort à tout le monde, joueurs, staff, encadrement, supporters, public, amateurs de foot. Hamel l'a toujours fait avec Roux et Fernandez dans les moments les plus difficiles traversés par le club car il y en a eu. Le président de Troyes, l'ESTAC, a prolongé le contrat de son entraîneur alors que les Troyens descendaient en Ligue 2, au mois de mai dernier.
En anticipant le renouvellement du contrat de Casoni qui expire fin juin. Casoni qui fait l'unanimité en tant que leader d'hommes, performant (Marseille, Bastia, Évian monté coup sur coup de Nationale en Ligue 1) et entraîneur qui promeut les jeunes - du jamais vu depuis 2006. Avec une équipe à construire sans avoir encore eu véritablement la main sur le recrutement, du fait de l'encadrement de la masse salariale par la DNCG (direction nationale de contrôle de gestion) et du changement de propriétaire au mois de mai 2013.
En accédant aux demandes du coach auxerrois lors du mercato, quitte à mettre la main à la poche pour renforcer l'équipe avec un ou deux cadres d'expérience au poste de numéro 6 et 9, afin d'injecter de la puissance dans une équipe qui en manque, cela crève les yeux, et de mieux encadrer les jeunes talents - car ils sont talentueux - qui ne demandent qu'à progresser et s'épanouir.
Pointons aussi l'épisode Jérôme Rothen, à la fin de l'été, le Bastiais signant finalement à Caen alors que Casoni le voulait et que Rothen était d'accord. Car l'ancien international parisien Jérôme Rothen affirme qu'il ne serait pas venu par dépit à Auxerre, bien au contraire.
Ces éléments sont exposés ici non pour les juger au fond mais pour illustrer que la confiance et l'entente, la complicité nécessaire entre un président et son entraîneur, n'existent pas à l'AJA, ou alors il faudrait qu'on nous explique. Au vu et au su de tout le monde. L'ambiance générale s'en ressent, cela pourrit l'atmosphère. Comment avancer dans ces conditions, quelles que soient les équipes ... au centre de formation compris. Un club est un tout. Si une pomme est corrompue, tout le cageot est rapidement contaminé.
Le plus curieux et le plus désarçonnant dans l'affaire, est que Guy Cotret a affirmé il y a quinze jours, que sa décision de prolonger ou non Bernard Casoni ne dépendrait pas des résultats. Comment décrypter sachant que le président a cru devoir dire à la grande presse, au mois de novembre dernier, visant l'entraîneur, que les résultats de l'AJA étaient insuffisants ? Cotret n'aimerait donc pas Casoni et voudrait le remplacer par un homme de son réseau personnel qu'il se préparerait à placer à la faveur des mauvais résultats de l'AJA et de son élimination en Coupes de la Ligue et de France ? Au fait quel réseau sinon son réseau en National dont il fut président pendant 9 ans du club le Paris FC avant d'être écarté par l'actionnaire majoritaire. Si l'on poursuit le raisonnement, le futur de l'AJA ne s'inscrirait-il pas naturellement en National ?
Si l'on ajoute à ce contexte sportif, un contexte financier désastreux de restructuration permanente (réduction du budget de 16,5 millions d'euros à 12), qui alimente l'inquiétude mais aussi la difficulté de vivre au quotidien, avec son lot de stress sur fond d'avenir bouché sans rayon de soleil, il n'est pas interdit de penser que si une prise de conscience générale et un vent de révolte ne se lèvent pas, le club qui se meurt sous perfusion et morphine, va finir par trépasser, sans avoir combattu. 12 joueurs sont en fin de contrat et ne savent pas à quelle sauce ils vont être mangés. Ça c'est motivant.
La fierté du pauvre
La vente de Ntep (5 M d'euros + 1 de bonus) est loin d'être suffisante, il en faudrait 3 de plus pour l'année en cours. Le propriétaire dont personne n'a encore compris la stratégie, sinon qu'il n'a pas le sou et veut en trouver dans la poche des autres, à l'autre bout de la planète, ce qui fait un peu loin pour les paysans Bourguignons. En vendant le savoir faire (ah la fameuse ADN de l'AJA formation quelle belle image de communication ! ) sauf que ceux qui en étaient les artisans ne sont plus là, certains même ont été écartés, et que les nouveaux cadres en place ont tout à prouver et que ce n'est pas trop bien parti pour l'heure. La plus éloquente image de l'AJA, en vérité, est sa vitrine sur internet. Une vitrine la plus vide de la Ligue 2. C'est bien la peine d'aller vendre de l'ADN en Iran, au Qatar, en Chine, en Inde ou en Arabie Saoudite. Faut pas prendre les enfants de l'Abbé-Deschamps ( du bon dieu) pour des canards sauvages (dans le film d'Audiard Rita a l'habitude de prendre des gangsters pour amants et se fait truander)
Quoi qu'il en soit, l'heure n'est plus aux pleurs, pleurnichements, lamentations, critiques ni aux regrets. L'heure est à l'action. Le moment est venu. Il n'est pas trop tard. Il est encore temps. Le phare du club c'est l'équipe fanion, aujourd'hui, la priorité absolue. L'AJA doit assurer son maintien. Il sera temps de discuter après du reste.
L'action passe par la prise de conscience, la mobilisation et la révolte collective : dans les bureaux, à la présidence, au centre de formation, dans le staff, dans les vestiaires, dans les travées regarnies pour le match de Coupe contre Rennes.
Révolte individuelle, révolte collective, solidaire. On laisse de côté les rancoeurs, les doutes, les petites haines qui gangrènent de manière insidieuse. On fait la trêve, on regarde devant. Et on va au charbon. On chante dans les (sinistres) bureaux et Baptiste revenu sur les fonts baptismaux donnera le "la" quitte à se forcer un peu. Et Caso, il va cesser de se répéter sans cesse en répétant la même chose qui retombe inévitablement dans les mêmes oreilles qui, à force, n'entendent plus. Caso on le veut avec son grand sourire large qui éclaire le visage d'un homme, droit, bon, d'un homme qui est capable d'emmener ses troupes loin parce que ce sont les moyens et outils mis en oeuvre qui comptent, le résultat suit. Comme disait Bébert (Guy Roux) : il faut gagner pour apprendre à gagner.
Et enfin, Cotret, cet homme insaisissable, qui préside bénévolement par mandat social, un club dans lequel il n'a pas mis un kopek. Cet écorché vif, au fort besoin de reconnaissance, au rôle ingrat de banquier qui restructure et qui voudrait, malgré tout, être aimé, apprécié, adoubé. Qu'il fasse le premier geste, qu'il se déleste de sa carapace et costume gris dans la tête et prenne Casoni dans ses petits bras du banquier qu'il fut, est et sera toujours. Qu'il l'étreigne, le regarde dans les yeux sans un mot. Devant les joueurs.
Monsieur Guy Cotret vous êtes le président de l'AJA, c'est votre vrai costume emprunté à vos prédécesseurs dans ce grand club qui dépasse les hommes qui ne font que passer. Vous êtes garant de son unité et de sa pérennité. C'est votre responsabilité. Vous êtes responsable.
Alors, révolte, oui, de toutes et tous partout et donc sur le terrain de l'Abbé-Deschamps, vendredi (20 heures) contre Angers qui joue la montée en Ligue 1.
À défaut de tout, il n'y a que la conscience, l'amour, la fraternité et la solidarité, pour lever le vent de la révolte et extirper de l'humanité parmi les hommes. Ce sont les armes du pauvre et la fierté du pauvre, qui ne manque pas de grandeur.
Pierre-Jules GAYE
Commentaires
Bravo Pierre Jules pour ce lyrisme débordant qui semble créer une émulation parmi les internautes qui réagissent enfin . Il serait grand temps que la révolte se manifeste du côté de la tribune Leclerc . Dès le premier match il serait bon de sortir les banderoles
pro Casoni ,lui qui n'imagine peut-être pas l'estime que lui portent ceux qui aiment l'Aja
Quant à Guy Cotret ,il ne faut pas le dissocier de son partenaire "propriétaire" avec lequel il a déjà démontré l'amateurisme du binôme ( à lire l'histoire du Paris Fc) . Ne faudrait il pas lancer un mouvement de contestation qui ferait comprendre aux deux hommes que s'ils ont pu paraître comme des sauveurs ils sont en train de pousser le club dans l'anonymat du monde amateur .Que devient Fabrice Herrault ? A t'il été licencié pour manque de résultats ? Si si ,cela se pratique dans le monde de la finance même si le patron n'a pas investi le moindre centime de sa poche .
Alors , amoureux et nostalgiques de l'Aja ( celle d'avant comme dit la pub), réveillez vous , tous à la manif à l'abbé Deschamps .
Très belle page de M. Gaye,douzaine d' avis chaleureux, "touchants"
mais,arrêtons de rêver, les grandes heures du foot auxerrois sont révolues : caisses
vides, équipe dirigeante instable ,apparemment sans unité.
Auxerre est une toute petite ville ; une équipe de niveau CFA serait plus conforme à sa
mesure, à ses possibilités..
Trente années intenses: les amateurs de foot ont déjà été bien "gâtés" !
Il y a des accents de Mésonès, grand capitaine de l'AJA et meneur d'hommes hors pair qui savait trouver les mots. Mais avant, les mots, il y avait les rigolades, les conneries, la vie de groupe, d'hommes qui s'apprécient et aiment être ensemble et se retrouver. Là était le groupe. C'est sans doute ce qui manque aujourd'hui... les gars viennent au boulot, faire le boulot.
Pour réussir et gagner, oui M. Gaye, il faut de l'amour, de la solidarité et de la fraternité.
"Et Caso, il va cesser de se répéter sans cesse en répétant la même chose qui retombe inévitablement dans les mêmes oreilles qui, à force, n'entendent plus".
Traduction : le discours de l'entraîneur ne passe plus auprès des joueurs ? Est-ce là la lecture entre les lignes que l'on doit avoir ? Car cela pourrait expliquer les mauvais résultats et la frilosité du président pour faire re-signer l'entraîneur ce qui, pour le coup, serait plutôt un argument à son avantage ...
Oui, tout le monde doit se remettre en cause dans les hautes sphères mais aussi sur le terrain, les joueurs qui manifestement sont inhibés et ont la pression.
Même si Marester et Ramos ne sont pas des grands, loin de là , ils peuvent mieux. Idem pour Coulibaly qui joue avec un cylindre en moins compenasnt pas l'exéprience.
Ben Idir est l'ombre de lui-même et n'a pas du jus ni d'envie. Il est craintif. Monconduit a failli s'imposer mais ses blessures à répétition le tiennent régulièrement éloigné du terrain. Boé-Kane, au moment où il se montre utile et performant, se prend un rouge hélas.
Devant, Viale se bat mais est limité, forcément. Kitambala a travaillé pour revenir à niveau physiquement et au moment où il se bouge un peu plus et pèse sur le front offensif, il se blesse.
Sawadogo est inhibé, joue en)dedans sans confiance. Il es tl'ombre du jeune avant culotté capable de faire la différence dans l'axe.
Sammaritano est peu-être le plus percutant... c'est dire compte tenu de sa petite taille... mais il oublie le ballon parfois ou le donne mal lorsqu'il est au taquet, faute de vision périphérique en mouvement.
Haller, un jeune gars, un bon, blessé lui aussi, n'arrive pas à prendre confiance. A chaque fois qu'il a le ballon, il hésite et est atteint par la trouille de mal faire. Qui va trouver les mots pur le libérer ?
Boly et Léon, enfin trouvent grâce à nos yeux ainsi que Ndango technique mais incapable de perforer et finir une action par un vrai tir lourd cadré. Pléa va peut-être y arriver, il a montré qu'il avait le sens du but.
Jouer à la baballe à 40 mètres de la cage adverse : ça suffit !
Allez l'AJA ! Il faut les mettre au fond. On y croit
Bien sûr qu'il est beau cet article ( comment oser dire qu'il est mal écrit ?), mais c'est oublier que nous avons affaire à des financiers et qu'avec ces gens là , il est hors de question de donner la priorité aux sentiments.
Ce plaidoyer sera, je le crains, sans effet.
Il est des moments ou le langage d'une bonne partie de nos anciens souvent repris par nos jeunes dans le style : je ne sais rien, je n'ai rien vu, je n'ai rien entendu, c'est pas moi etc...rend le sujet en désuétude. La PJG je vous trouve avec le charisme du vrai passionné, celui qui dit les yeux dans les yeux et non tête baissée comme on le remarque encore chez nos anciens de l'AJA.
Faudra que G Cotret sache que la révolte est en marche, a mourir, mourons dans l'honneur, celui de ne pas abdiquer devant l'incapacité des décideurs.
enfin les supporters se mobilisent MERCI..... tous ensemble POUR ET AVEC L AJA vendredi
Quel bel article mais que diable n'a t il été écrit plus tôt ? Combien de fois ai je été critiqué pour mes " analyses " soit-disant écrites sous le coup de la colère !!
Cela fait des mois qu'il n'est pas sorcier de constater que quelque chose ne tourne pas rond dans cette équipe. Maintenant, comme vous l'écrivez, espérons que l'AJA va se sauver mais pourquoi faire l'année prochaine ?? Si c'est pour continuer dans le même registre, mieux vaut rebâtir sur des bases solides.
Bel article qui, j'espère, sera lu par le staff, les joueurs, le président et si ils ont un tant soit peu d'amour propre, souhaitons qu'ils nous le montrent rapidement.
Un article "phénoménal" plein de passion, certes, mais argumenté. Bravi Monsieur PJG !
Bel article passionné, une sorte d'appel à Mr Cotret "au nom de tous les miens"... La situation est tellement embourbée, il faut vraiment que le brouillard se lève, que le terrain s'assèche et que l'herbe ne soit pas plus verte chez le voisin.
Merci pour ce très bel article écrit, on le sent, avec amour et inquiétude...
Un petit message à l'adresse de Mr Cotret :
Faites trés attention Mr Cotret, l'AJA n'est pas votre jouet.
Nous sommes à Auxerre, ville tranquille, paisible, mais il faut se méfier de l'eau qui dort, à un moment donné il va falloir rendre des comptes.
La vérité n'est pas toujours bonne à lire..!
MERCI et BRAVO Monsieur Pierre-Jules Gaye pour cet article qui a le mérite d'être argumenté à partir de faits objectifs.
Contrairement à certains qui ne sont capables que de basses remarques...sans plus..!
Mais qu'est ce que c'est mal écrit... Un peu d'effort d'écriture ne ferait pas de mal...
Dans la continuité du fait divers un troupeau abandonne un remarquable article du pain béni pour alerter sur le risque du rouxi!
Belle analyse, magnifique article appel... on se croirait revenu au temps de cap'tain Mésonès lorsque l'AJA ramait dur dur... et ça marchait
Non ce n'est pas un long fleuve tranquille, il faut lutter et se battre; la Ligue 2 c'est dur, difficile, les résultats tiennent à un rien, on le voit tous les vendredis
C'est pourquoi il y a besoin d'un supplément d'âme, un ingrédient un peu fou, qui ne peut venir d'une simple programmation ou du simple boulot bine fait.
de la folie, oui, et enclre de la folie, et des joueurs qui mouillent le maillot avec un seul but dans la tête, non pas moiuiller le maillot pour faire plaisir aux spectateurs, mais de marquer, marquer et encore marquer.... et de ne pas prendre de but, en défendant comme des morts de faim..
Auxerrois, n'hésitez pas à tirer au but, non pas de petits ballons de gonzesse enroulés, mais des frappes violentes, soudaines, inattendues, des obus à la Szarmach dont il avait le secret dans toutes les positions, ... si vous ne voyez pas ce dont je veux parler allez donc demander à Lucien Denis qui claqua un missile pour la montée contre Cannes.
Pléa montre la voie et ben idir y faudrait qu'il se souvienne qu'avant lorsqu"'il frappait, les ballons rentraient
Allez Auxerre ! On vous soutient à fond ! Courage. Vous pouvez le faire !
... Tout est dit.
Mais quand la messe est dite, peut-on encore croire aux miracles ...?
Le miracle c'est en substance la prise de conscience et la vraie révolte.
Attendons de voir .... et allez l'AJA ! On ne vous lâche pas.
Eh bien, Mr Pierre-Jules Gaye, en voilà un bel article! J'en reste un peu bouche bée!
Puissent tous les amoureux de l'AJA lirent et relirent avec attention ce moment de révolte, de colère, mais également de passion et d'amour afin de relever la tête et de soutenir dans ce moment très difficile ce club que nous chérissons depuis tant d'années!
Bravo à vous, Pierre-Jules, l'AJA en a besoin!