Jean Bertin est né le 5 septembre 1917 à Druyes-les-Belles-Fontaines dans l'Yonne.

 

Il étudie à Polytechnique et à l'Ecole Nationale Supérieure de l'Aéronautique, après quoi il entre en 1944 à la SNECMA et en devient le Directeur Technique adjoint chargé des Etudes Spéciales sur les moteurs et la propulsion. C’est à cette époque qu’il invente l'inverseur de poussée qui équipe aujourd'hui la presque totalité des moteurs d'avions à réaction.

 

Il se sépare  du  Corps des Ingénieurs de l'Air et quitte la SNECMA le 1er octobre 1955 pour fonder sa propre société : BERTIN & CIE, devenue aujourd’hui l'actuelle PME Bertin Technologies.

 

En 1964, il présente aux pouvoirs publics et à la SNCF une maquette de ce qui deviendra l’Aérotrain, de 1,5 m de long, à l’échelle 1/20e.

 

L’Aérotrain représentait alors un moyen de transport futuriste : entre l’avion et le train, c'était un bolide sans roues qui a battu des records de vitesse sur son célèbre rail de béton suspendu, au Nord d’Orléans. Guidé par le rail, l’engin décollait, volait et atterrissait.

 

L'Aérotrain (D.R.)

 

 

 

 

(extrait d’un article de 1969 relatif à l’Aérotrain)
 

« Ce véhicule est né de l’application du guidage aux véhicules à effet de sol dont le principe est le suivant : le véhicule repose sur le sol (ou tout autre support tel qu’un plan d’eau par exemple) par l’intermédiaire d’un coussin d’air constitué par de l’air soufflé à pression relativement faible. Le maintien de cette pression est assuré en entourant la surface d’appui, aussi large que possible, soit d’une lame d’air à pression plus forte (hovercraft), soit d’une jupe souple limitant les fuites. Dans l’Aérotrain Bertin, ce principe est appliqué non seulement à la suspension de l’engin, mais aussi au guidage.

La voie est constituée par une large poutre en béton ou en acier en forme de T renversé. Le véhicule comporte deux séries de jupes en caoutchouc à l’intérieur desquelles est admis de l’air sous une pression relativement faible (de 0.05 à 0.10 bars). L’une des séries de jupes permet le portage sur la voie matérialisée par la barre transversale du T, l’autre série assure le guidage sur l’âme de la poutre constituée par la barre verticale du T, l’ensemble ayant une symétrie par rapport au plan axial de la voie ». (Source : http://lfey.chez-alice.fr/FONCTIONNEMENT.html)

 

Une balafre de béton traverse encore la Beauce : ce qui reste du rail. Car le projet fut abandonné par Giscard d’Estaing en 1974.

 

Mais dans les années 70, l’Aérotrain a usé de sa séduction futuriste aussi de l’autre côté de l’Atlantique : on en testait dans le plus grand secret par le gouvernement américain afin de développer un mode de transport à grande vitesse. Un Aérotrain propulsé par moteur électrique linéaire est construit sous licence Bertin à la Rohr Corporation et est conservé au Musée du rail de Pueblo, au Colorado.

 

Un train futuriste qui malheureusement se retrouve dans les aventures du passé…