SOCIETE
Crash de l'Airbus 320 : le copilote était de Montabaur, ville jumelée avec Tonnerre
le jeudi 26 mars 2015, 18:49 - SOCIETE - Lien permanent
Le jumelage Tonnerre-Montabaur remonte aux années 60 et a tissé de nombreux liens entre associations et citoyens des deux pays, à la faveur d'échanges annuels. Selon les voisins à Montabaur où il est né, Andreas Lubitz était quelqu'un de sympathique, sportif et ouvert, passionné d'aéronautique
Le copilote suspecté d'avoir provoqué volontairement la chute de l'Airbus 320, Andreas Lubitz, était âgé de 28 ans et incarnait selon ses proches un jeune homme sans problème, sympathique, ouvert et passionné d'aéronautique
MIS À JOUR VENDREDI 11 HEURES
Le copilote a caché qu'il était en arrêt de travail le jour du crash
C'est ce que rapporte le parquet en Allemagne, alors que le tabloïd Bild assurait, vendredi matin, que Andreas Lubitz avait traversé un épisode dépressif grave en 2009.
Andreas Lubitz, 28 ans, avait appris à voler au LSC Westerwald, une association aéronautique locale de Montabaur, qui dispose d'un aérodrome. Il était devenu membre de l'association de vol à voile locale il y a 14 ans, puis avait passé son premier brevet de pilote. Il était sportif et avait plusieurs fois participé à des marathons, notamment celui de la Lufthansa.
En fin de matinée, Brice Robin, le procureur de la République à Marseille, a révélé qu'Andreas Lubitz a actionné volontairement les commandes de l'avion pour lui faire perdre de l'altitude, une action qui s'apparente « à une volonté de détruire l'avion », selon lui.
Agé de 28 ans, Andreas Lubitz avait deux résidences officielles : la maison familiale à Montabaur (Rhénanie-Palatinat), sa ville natale où vivent toujours ses parents, et un appartement à Düsseldorf, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Les enquêteurs allemands ont débuté la perquisition jeudi soir des deux domiciles du copilote pour y trouver des « éléments personnels susceptibles d'éclairer les faits », a annoncé le parquet de Düsseldorf.
Le ministre de l'intérieur allemand, Thomas de Maizière, a confirmé les informations du procureur français depuis Berlin : « Concernant le copilote, en l'état actuel des connaissances, après le recoupement des informations dont nous disposons sur lui en tant que personne, il n'y a pas de contexte terroriste. »
Après une nouvelle formation de onze mois, un délai jugé « pas inhabituel » par Lufhansa, il avait commencé à piloter. Il était devenu premier officier en septembre 2013 chez Germanwings, et comptait 630 heures de vol sur l'A320. Il avait obtenu une certification à la FAA, (Federal Aviation Administration), l'autorité aéronautique américaine.
Selon les dirigeants de la Lufthansa, Andreas Lubitz avait passé avec succès pendant sa formation une série de tests psychologiques obligatoires. Selon le PDG, Andreas Lubitz avait « réussi tous les tests médicaux, tous les examens techniques et de contrôle, il était 100 % apte à piloter un avion. Ses capacités techniques étaient excellentes, sans exception ».
Commentaires
FIL89, vous avez raison.
On ne peut éliminer le risque de vivre aux côtés de gens dont certains sont, à leur insu même, des bombes à retardement. Nous pouvons l'être aussi : un verre de trop, une émotion qui nous aveugle. Le crime passionnel, le mauvais coup de poing... les secrets de l'intime. Vivre seuls ne résoudrait rien sans doute (on est toujours susceptible de recevoir la foudre sur la tête...) et on ne peut accepter de vivre dans la peur de choses qui ne nous arriveront sans doute jamais.
Je vois mal mettre tous les anciens déprimés sous haute surveillance sous prétexte que... La vie est une longue succession de risques, il n'y a pas d'assurance tous risques possible!
Les rebondissements se succèdent à vitesse grand V, et si incroyables ! Au-delà de toutes les précautions techniques et suivi du personnel, aussi serré qu'il puisse être, on bute inévitablement sur le problème de fond: la confiance en la personne qui tient dans ses mains la vie d'une, de dizaines ou de milliers de passagers selon le moyen de transport utilisé: avion, bateau, train, métro, bus... Les diverses catastrophes de ces dernières années en témoignent -suicide, négligence, incompétence ... Quand on confie sa vie à autrui - et quel que soit cet autrui et les circonstances - elle ne nous appartient plus à 100%. On a trop tendance à l'oublier; mais si on y pensait à chaque fois, on ne ferait plus rien. Il faut bien vivre ensemble, sauf à vivre en ermite, et encore. Le thème n'est pas nouveau ( "la bête humaine" rediffusé en mars, et d'autres exemples hélas bien réels de notre histoire du XXe siècle). Quelles sont les limites de la confiance à accorder à autrui , à ses proches, à un étranger ? De la confiance à la trahison: vaste problème pour un sujet de philo au bac 2016.
Enfin, la ville si tranquille de Montabaur se serait bien passée d'être mondialement connue comme la ville natale d'un "meurtrier de masse", d'un "amok-Pilot ". Déjà son nom figure à la rubrique "Personnalités liées à Montabaur" .
Les informations révélées hier soir par le Bildzeitung - même si celui-ci recherche souvent le spectaculaire- apportent un éclairage bien différent sur la personnalité du co-pilote. Pourquoi les enquêteurs n'ont-ils pas trouvé tout de suite (ou révélé) ce que le Bild a découvert concernant le passé psychiatrique du co-pilote ? Les propos du PDG de la compagnie apparaissent maintenant bien trop rassurants, pour employer un terme acceptable, et remettent en cause la confiance que l'on peut accorder à la Lufthansa: il ne pouvait pas ne pas savoir, lui, ou au moins les responsables du suivi des pilotes, cet arrêt de 6 mois pour cause dépressive et son traitement. La crédibilité dans la Lufthansa -une institution ! - est bien ébranlée et des rebondissements sont à prévoir. Un prochain article d'auxerretv faisant suite aux derniers développements serait utile.
tout ce que l'on peut craindre, c'est la contagion