Depuis la fin du championnat de Ligue 1 et 2, on est dans le brouillard, le précipice à portée. Ça grenouille en coulisses et dans les back offices mais on ne voit rien.

La transparence est pour plus tard.

Mais des informations sortent.

Vannuchi dont le contrat arrivait à terme, ne sera plus l'entraîneur de l'AJA. Un communiqué sec style arrêté, sur le site de l'AJA, l'a annoncé, en ce triste dimanche dernier.

Un Roumain lui succède, ancien attaquant buteur de Nantes, Moldovan. Il a séduit le président Guy Cotret.

Notons que ce dernier a dérogé à la règle du jeu qu'il s'était imposé : le calendrier suivrait le rythme du passage à la DNCG le gendarme financier. Il a donc du être très séduit, même qu'il a défini la manière de jouer, pressing haut, équipe bloc, football offensif.

Si, tirant la leçon de la saison dernière, Cotret avoue jouer le maintien la saison prochaine, Moldovan, lui, a clairement annoncé que l'objectif était de monter en Ligue 1. Allez savoir.

Ainsi passent les hommes, les joueurs qui ont fait rêver, espérer et qui ont diverti en fin de semaine parfois difficile à vivre. On ne verra plus Puygrenier, Sefil, Fontaine, Gragnic, Seck, Berthier, et sans doute Hountondji, Aguilar, Guirassy, d'autres ...

On ne reverra plus Jean-Luc Vannuchi, le gentleman du foot et du stade Abbé-Deschamps, qui s'était enraciné dans le terroir. Il doit entraîner le Gaz d'Ajaccio, succédant à Thierry Laurey qui a trouvé un accord avec Strasbourg promu en Ligue 2.

Partis tous sans adieux ni au-revoir. Il est vrai qu'on en reverra dans les équipes adverses.

Ainsi va la vie des pros et de l'univers foot complètement déshumanisé.

Et ce Cotret, qui tel Sisyphe roule sa pierre qui dégringole systématiquement, et tente, chaque année, de reconstruire de fond en comble une équipe pour monter en Ligue 1 qui est davantage un impératif économique que sportif.

Or il faut du temps beaucoup de temps, au moins trois, quatre ans, pour avoir une équipe qui puisse être vraiment performante.

Alors bonne chance, bonne chance à tous.

Reste un pincement de coeur et comme un malaise diffus et persistant.

Oh capitaine, mon capitaine... merci Puyg. Merci à tous les partants évanouis dans la nature, pas noyés on l'espère. On sait qu'ils n'étaient pas que des pros mercenaires baroudeurs de passage sans âme. Ce sont aussi des hommes qui étaient attachés au maillot bleu. Et peut-être à Auxerre, à la région ainsi que leurs familles.

Merci Puyg. Tu as beaucoup donné, l'exemple surtout. Tu mérites de figurer, ton effigie, dans le salon des légendes et des trophées de l'AJA. Dans la mémoire du club, à jamais.

En attendant, après des vacances reconstituantes, sache que tu as de belles années devant toi car tu peux encore beaucoup donner.

Et salut coach, à bientôt. Adieu aux larmes.

 

P-J. G.