Etre riche n’est pas à blâmer, mais si on est riche, ça doit rester du domaine de la vie privée. La gestion d’un capital familial construit par des parents ou ancêtres se fait pour la vie privée, et pas pour investir dans une carrière dont on brandit un programme avec de grands gestes voire de grands mensonges. Pour accrocher sa famille et ses proches comme des sangsues sur une grosse proie. Ni pour avancer la carrière d'un ami qui nous veut du bien et en veut surtout à nos affaires, et nous le rendra au centuple avec intérêts à la clé.

La politique devrait n’être qu’un apostolat, parce qu’on se sait un  bon porte-parole, parce qu’on connaît les besoins du peuple et du pays, pas seulement de l’élite. Qu’on connaît le prix d’un croissant (n’est-ce pas Jean-François Copé…) et d’un ticket de métro (ça vous rappelle quelque chose, Nathalie Kosciusko-Morizet ?). Qu’on est peut-être riche sans que ça éloigne de la réalité des autres. Les autres, les électeurs. Qu’on s’intéresse vraiment, vraiment, au peuple dont on s’est engagé à prendre soin.

C’est un apostolat et rien d’autre. Et rien ne justifie que l’on reçoive, pour cet apostolat, une rétribution de dieu goinfre d’argent, le veau d'or. Non, rien. Une rétribution, oui. Même bonne, oui. Après tout vous ne pouvez pas vous vêtir chez C&A pour nous représenter. Mais entre une bonne rétribution et un scandaleux pompage des deniers publics – qui n’empêche personne de dire que les caisses de l’Etat sont vides et ne peuvent donc nous offrir le bien-être que nous vous offrons - il y a bien de la marge.

Et en plus, je n’apprendrai rien à personne… l’argent, en poli-fric, c’est aussi la corruption grande et petite, depuis « je vous revaudrai ça mon cher » aux « si vous voulez garder votre siègeenfin je dis ça et je ne dis rien… ». C’est se croire fort et être en réalité très vulnérable, en proie à toutes les délations. Et affaiblir la nation.

 

                                                                            Suzanne DEJAER