AJA
Les Ajaïstes dans la gueule du Lion
le mardi 07 février 2017, 16:59 - AJA - Lien permanent
Depuis trois années, le club de la route de Vaux, l'AJA, semble contraint de survivre avec des expédients, fragilisant d'avance la saison suivante par un nouveau turnover obligatoire. On veut parler de la politique de prêts de joueurs sans clause d'achat. Ce qui oblige le président Guy Cotret à pousser au sommet du rocher une pierre qui lui retombe systématiquement dans les pieds
La lanterne rouge auxerroise après la victoire surprise à Clermont puis l'élimination du quatrième de Ligue 1 Saint-Étienne en 16è de finale de la Coupe de France enfin la défaite cuisante à domicile face à la lanterne rouge Orléans samedi dernier, va se frotter à deux équipes en forme, cette semaine.
La défaite comme la victoire ne sont que des impostures a écrit et développé Kipling dans son poème intitulé SI ...If... Certes. Cela dit.
Comment l'AJA a-t-elle pu perdre ce match là, face à Orléans qu'elle a dominé ?
Comment l'équipe de France de rugby a-t-elle pu perdre à Twickenham après avoir mené quasiment tout le long du match ?
Comment Nadal après avoir breaké dans le cinquième set à l'Open d'Australie face à Féderer, a-t-il pu perdre cette finale ?
Comment la France à l'Euro 2016, en finale contre le Portugal, après avoir fait le plus dur, a-t-elle pu perdre cette finale qui lui était promise .... ?
C'est la glorieuse incertitude du sport.
L'AJA dernière de Ligue 2, dernière de CFA, cela signifie quelque chose qui ne remonte pas à hier. C'est l'aboutissement d'une situation sportive qui s'est dégradée au fil des ans au travers de purges d'éducateurs, entraîneurs et joueurs. Le club s'est immensément appauvri à tous les niveaux au point que le sang a du mal désormais a circuler.
Stabilisé par un repreneur qui investit comme il l'a dit (déjà 4 millions de servis), le club semble cependant contraint de survivre avec des expédients, fragilisant d'avance la saison prochaine par un nouveau turnover obligatoire. On veut parler de la politique de prêts de joueurs sans clause d'achat. Oui Guirassy buteur sauveur, la saison dernière, prêté par Lille où il ne jouait pas, s'est bonifié à l'AJA et a été vendu 8 millions par Lille en Allemagne. Si Auxerre avait pu le conserver, le club n'est serait sans doute pas là aujourd'hui, avec d'autres exemples de ce type à l'appui sans remonter à Alassane Pléa qui fait les beaux jours de Nice.
Le rocher de Sisyphe
Donc, ceci expliquant cela, il y a le feu au lac, le petit étang de l'Abbé-Deschamps derrière la tribune populaire Leclerc. Il y a le feu au lac pas que depuis maintenant comme le pointe Boucher le gardien du temple Ajaïste.
L'opération survie en Ligue 2 entamée, peut très bien réussir car il y a des talents, l'AJA est capable de bien jouer voire de réussir des exploits comme contre Saint-Étienne. Le problème récurrent de l'inconstance dans la ligne de production qui remonte à trois ans et qu'ont du subir tous les entraîneurs de passage - y compris Jean-Luc Vannuchi - n'a jamais pu être résolu.
Autrement dit les Bleus semblent incapables de faire une série que tout le monde appelle de ses voeux qui sortirait le club d'affaire.
C'est aussi ce que pointe Zacharie Boucher, lucide et direct. Il n'est pas inquiet pour le match de mardi soir à Sochaux parce que assure-t-il, il y aura une réaction après la défaite affligeante à domicile contre le dernier Orléans (0-2) qui est passé devant Auxerre au classement. Mais Boucher annonce une torpille contraire venue du bout de la terre, vendredi, contre Brest à l'Abbé-Deschamps. Bref, l'AJA peut faire un bon match mais le coup suivant, elle sombre, à tous les coups.
En admettant que les recrues fassent merveille, ce qui reste à prouver, et que les Auxerrois - tous - se bougent les fesses comme les y invite avec insistance Zacharie, on peut imaginer que l'AJA pourrait se sauver c'est-à-dire se maintenir en Ligue 2.
Admettons.
Mais après ?
On fait quoi ? Sachant que les joueurs prêtés seront retournés dans leur club d'origine ?
À nouveau il faudra reconstruire une équipe quasiment totalement. Sachant qu'il faut au moins quatre années pour constituer une vraie équipe compétitive avec des joueurs qui se connaissent bien et partagent une aventure, force est de constater que route de Vaux, on n'est pas sorti de l'auberge.
Depuis trois années, Guy Cotret pousse son rocher comme Sisyphe (*), un rocher qui redescend systématiquement dans ses pieds chaussés de Church's.
Dans cet essai (Le Mythe de Sisyphe), Albert Camus introduit sa philosophie de l'absurde : la recherche de l'homme vaine de sens, d'unité et de clarté, dans un monde inintelligible, dépourvu de Dieu et dépourvu de vérités ou valeurs éternelles. Est-ce que la réalisation de l'absurde nécessite le suicide ? Camus répond : « Non, elle nécessite la révolte. »
À bon entendeur. Salut.
P-J.G.
L'équipe probable de l'AJA.- BOUCHER - AGUILAR, TACALFRED, SPARAGNA, FOURNIER, BOTO - KONATÉ, TOURÉ, GOUJON - YATTARA, COURTET
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(*) Sisyphe, selon les mythes, défia Zeus ou Hadès et Thanatos. Pour le punir, il fut condamné à faire rouler éternellement, dans le Tartare, un rocher jusqu'en haut d'une colline dont il redescendait chaque fois avant de parvenir à son sommet.
Cette œuvre, exposée au Salon de 1819 et commandée par Louis XVIII, appartient à une série de quatre dessus de portes dont un a disparu et dont les autres sont conservés au Louvre (Ixion dans le Tartare) et au musée des Augustins à Toulouse (Les Propoétides changées en rocher). Abel de Pujol, qui a retenu les leçons de David, place le spectateur au plus près du drame et témoigne d’un sens aigu du dessin et de la composition. Le roi déchu vit son enfer, prend un dernier appui, s’arc-boute et parvient au sommet de la côte. Dans un horizon de flammes, sa terrible pierre, grise comme cendre, peut enfin atteindre le repos. Mais dans l’ombre, sa main qui parait attirée par une force invisible, lâche prise. Il est homme habile et souple, encore sûr de ses forces. Mais que peut-il contre une vengeance invisible à ses yeux ? La voilà jeune et implacable Méduse, les yeux imbibés de sang, le front ceint de serpents et le corps verdâtre enveloppé de son voile de cruauté. C'est pour elle que le peintre nous a convoqué.
Dépôt du musée du Louvre en 1872.
Sisyphe poussant éternellement son rocher. Alexandre Denis Abel de Pujol
(1787 Valenciennes - 1861 Paris) (DR)
Commentaires
Belle analyse PJG et Bonne synthèse de acabao ...seul bémol je ne reconnais pas Cottret de dos sur le tableau ..!?9
la majorité des auxerrois voir des français regardent le foot lors des grandes occasions (coupe du monde- coupe d'Europe ect...)
et si le foot en FRANCE n' intéressais au final pas grand monde?
à la différence d'autres pays européens et mondiaux.
Le SISYPHE auxerrois ne pousse t'il pas son rocher dans l'indifférence quasi général??
PJG en comparant la situation du Président Cotret au mythe de Sysiphe à raison.
Il ne parviendra jamais, comme Sysiphe à faire rouler le rocher en haut de la montagne. Jamais.
Faut il le plaindre? Non. Faut il le déplorer, oui.
Mr Cotret n'a eu de cesse durant ses années de pouvoir absolu de dire que l.ADN du club est la formation et il n'a eu de cesse d'en détruire l'essence même, les formateurs qu'il a consciencieusement limogé les uns après les autres.
Ce club a été initialement abîmé par une alternance directoriale très mal gérée dans un premier temps (Hamel-Dujon-Bourgoin) et livre "clés en mains" à feu Mr Limido qui en confiance, en a confié la Présidence à Mr Cotret.
Ce club historique du foot Français aussi spécifique et atypique pilote par une personne au passé plutôt terne dans ses résultats de Président s'est assis dans le baquet d'un véhicule totalement inconnu pour lui.
Il l'a accepté, revendiqué, fait de la chasse aux historiques son jeu prioritaire, donc le plaindre ou avoir de la compassion, non.
Au mieux, il laissera le club en ligue 2 au pire en national et souhaitons le, quittera prochainement Auxerre avec un constat: la greffe n'a pas été réussie.
Il laissera un passif lourd, les investisseurs Chinois vont devoir redresser une situation calamiteuse et certainement très éloignée des leurres qu'ils ont acheté et payé.
Attention au retour de bâton !!
Si on termine à 11 on aura de la chance
Moins d.angoisse que d.habitude pour cette soirée ....on ne peut pas descendre plus bas au classement......lol !!
Le public présent à Auxerre n'a jamais été des plus actifs, même du temps de la Ligue 1.
Il y avait certes plus de monde dans les tribunes mais même avec 8 à 9000 spectateurs de moyenne, les Ultras ont souvent été bien seuls pour animer le stade ; rien que pour obtenir des applaudissements d'encouragement il fallait une instance de tous les instants et des "le public avec nous" à tour de bras ...
C'est là la principale différences entre un stade de supporters et un stade de spectateurs : les premiers supportent en continue, les autres se contentent de regarder et d'éventuellement applaudir quand tout va bien.
J'ai assisté samedi au match, j'y ai vu un public clairsemé,vieillissant,apathique incapable d'encourager son équipe qui en avait grand besoin.
Même le speaker n'a pas réussi à créer l'ambiance pour accueillir les 2 équipes.
Quelques ultras (peu bruyants d'ailleurs)ont préféré quitter leur tribune pour aller critiquer la direction au lieu d'encourager leurs joueurs qui en avaient grand besoin.
Non l'ambiance n'y est plus à l'Abbé Deschamps,il régnait un relent de défaite et de relégation samedi après -midi.
Il manquait un public nombreux,dynamique,chaleureuxqui joue le 12ième homme comme contre le Zénith, Guigamp,ou Saint-Etienne.
C'est à mon avis ce qui manque pour gagner des matchs à Auxerre.