TRIBUNE
Pour qu'ils tiennent leurs promesses
le vendredi 31 mars 2017, 10:46 - TRIBUNE - Lien permanent
Les citoyens sont en l'attente d'une nouvelle démocratie
Par Jacques MILLEREAU
Jacques Millereau est membre du comité éditorial d'AUXERRE TV, militant d'une République mutualiste, créateur du concept de solidarité culturelle, ancien président de la section tennis du Stade Auxerrois
Ils le disent clairement depuis le début des différentes phases préparatoires de l'élection présidentielle prochaine et dans le chaos politique actuel, nombreux seront sans doute ceux qui déposeront dans l'urne un bulletin de vote qui privilégiera la personne qui, à leurs yeux, incarnera le mieux ce renouveau espéré.
Déjà, à côté des sujets de fond relatifs aux plans national et international, des propositions de réformes de différents bords apparaissent concernant le système représentatif, tels la diminution du nombre des parlementaires, le tirage au sort en remplacement ou en complément du suffrage universel, le non cumul de mandats et la limitation du nombre de ceux ci exercés dans une même fonction, le recours au référendum d'initiative populaire, une loi interdisant le recours à des assistants issus du milieu familial…
Mais au delà des améliorations à apporter aux institutions et de son rôle, plutôt épisodique et passif d'électeur, le moment est venu pour lui de prendre conscience de la nécessité d'une "présence" plus active, car la pratique de la délégation, quel que soit le lieu où elle s'exerce, est inconcevable sans un système de contrôle permanent.
La démocratie participative n'est pas un concept nouveau, des expériences et des pratiques très diverses existent dans nombre d'endroits de France et à Auxerre en particulier avec les conseils de quartier ; en 2006, Ségolène Royal avait préconisé la création de "jurys citoyens" dont les membres sont issus d'un tirage au sort, permettant aux élus de rendre compte, à intervalles réguliers. De telles d'instances existent déjà dans notre pays (région Poitou-Charentes) ainsi qu'en Allemagne et dans le pays basque espagnol. Difficile de définir et de préconiser un modèle standard dans ce domaine.
Pour ma part, je préconiserais la mise en place d'un observatoire, sorte de vigie de la vie publique, ouverte aux échanges, dont le rôle consisterait "à mettre en surveillance" le programme sur lequel l'élu a emporté l'élection, afin d'en vérifier la bonne exécution et de réagir dans le cas contraire en sollicitant l'intéressé pour qu'il s'en explique, puis d'en informer le peuple.
En France, cette forme de concertation publique est régie par la « Charte de la concertation » du Ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement. Celle ci impose des procédures en amont du projet, élargissant la transparence, impliquant des débats et favorisant la participation. Mais le pouvoir décisionnel reste entièrement dans les mains de l’autorité publique.
Il existe différents types de concertation :
- la concertation de communication. Cette concertation a l’apparence de la participation mais n’en a pas le fondement. Les résultats importent peu. Il s’agit pour la collectivité de montrer qu’elle associe la population.
- la concertation structurelle. L’installation d’une concertation structurelle se caractérise par la mise en place d’une structure dédiée. C’est parfois obligatoire comme les conseils de quartiers pour les villes de plus de 80 000 habitants ; il y a aussi la mise en place des « Conseils municipaux de jeunes » qui visent avant tout à associer et communiquer vers les collégiens.
- la concertation d’engagement. Certains élus, certaines collectivités se caractérisent par un engagement fort dans la concertation et les procédures participatives. Mode de gestion de la ville, aménagement, concertation sur de grands sujets de politique générale… ces élus intègrent un dialogue participatif.
- la concertation de construction. La concertation de construction repose sur la volonté d’un décideur public d’associer la population à la construction de son projet.
- la concertation d’attente. Elle peut servir… à ne pas prendre de décision en raison des contraintes politiques, des raisons budgétaires, des doutes sur la finalité d’un projet pouvant reporter la réalisation d’un projet - Sources Wikipédia –
Quelle que soit la forme de cette implication citoyenne dans la vie publique, outre de maintenir une pression permanente sur les élus de la République pour qu'ils demeurent attentifs aux promesses exprimées avant l'élection, sous réserve bien sûr qu'elles ci soient crédibles, son intérêt serait d'intéresser et d'initier le citoyen de base à l'exercice de la démocratie en le préparant à s'engager encore plus activement au service de la nation, créant ainsi un vivier de ressources pour assurer la relève du personnel politique. Il va de soi que l'efficacité d'un tel système suppose sa généralisation sur l'ensemble du territoire.
Et si les citoyens du département de l' Yonne donnaient l'exemple ?
Jacques MILLEREAU
Commentaires
Jacques, oui l'idée est tellement logique, plusieurs formes de cette gouvernance est plausible, reste que le monde dans lequel on vie ou les valeurs les plus élémentaires sont souvent bafouées, ne peuvent que servir un pouvoir pour le pouvoir ou bien malheureusement le servir pour se servir. A ce titre, mon vieux compagnon de tennis, du temps où le club, comptait quelques terres, et deux courts " plastique " ou le prof nom oublié, nous enseignait le bon /beau geste.... Tu as encore ici toute ta classe à vouloir mettre l' humain au centre de notre démocratie, je te suis complètement mais la réalité est bien que nos valeurs, nos repères, partant de l'éducation, de la morale encore cette fois-ci mise au placard, permet à des candidats de faire ces pourcentages dont hélas il convient de tenir compte. Ainsi va la vie... Je crains la balle de match...
Le commentaire de Bernard Boucherat est hors sujet et je le regrette car mes modestes contributions ont surtout pour but, non pas d'attendre une approbation de la part des internautes qui me lisent, mais de susciter un échange entre citoyens soucieux de l'avenir de notre démocratie.
PS : Il y longtemps que la mutuelle citée a disparu, "aspirée" comme tant d'autres mutuelles par un système financier dont les objectifs sont bien éloignés de la solidarité.
Une république mutualiste est vouée à l'échec, comme l'ont été les anciens pays marxistes avec une philosophie voulant le bonheur de l'homme en oubliant que celui-ci est à l'image de dame nature, parfois bon , parfois cruel, parfois destructeur, souvent profiteur, souvent exploiteur, rarement solidaire, rarement égalitaire, rarement fraternel.
Tient parlons mutuelle tout simplement. L'idée était simple, sur la base du volontariat souscrire à la CCMY, ou à une autre, c'était pour compléter ce que la sécurité sociale ne remboursait pas.Mais l'idée, qui semblait bonne au départ en se basant sur la solidarité des cotisations entre les générations, est devenue un marché lucratif pour les assurances privées.
Celles à but non lucratif ont du mal à les concurrencer et les gouvernements en plus les ont taxées à outrance.Résultat de cette politique, comme retraités en couple avec un enfant, nous payons à l'année 2681 euros 76 centimes. Depuis cinq ans nous bénéficions parait-il d'un tarif groupement retraité d'entreprise interressant. Il n’empêche que je me demande si les 13408 euros 80 versés en cinq ans, ne sont pas une escroquerie intellectuelle et si je ne devrais pas plutôt épargner cette argent. pour nos vieux jours.
C'est triste de voir que seule Le Pen a abordé le sujet en campagne Présidentielle et fait une petite proposition qui du reste tient la route. L'implication citoyenne, je l'ai testée à maintes reprises lorsque j'étais actif, mais la technocratie n'aime pas çà et c'est elle qui dirige tout, pas les politiques qu'il change à leur guise. Heureusement, ils commencent à faiblir et Macron leur dernier protégé aura du mal à faire survivre un système politique dans un monde qui se fissure.
Bon courage à nos petits enfants pour reconstruire une France que nous sommes en train de laminer à l'image de la planète.