SOCIETE
Manifestation contre la fermeture du collège Bienvenu-Martin à Auxerre
le mercredi 21 juin 2017, 06:40 - SOCIETE - Lien permanent
La réunion du conseil départemental de l'éducation nationale présidée par André Villiers s'est fort mal passée et a tourné court. Rappelons que le CDEN s'était prononcé contre la fermeture du collège Bienvenu-Martin classé en zone d'Éducation prioritaire et partie prenante de la politique d'État de la ville
Les syndicats d'enseignants et les parents d'élèves auxquels se sont joints des élus de la région, ont manifesté devant la Pyramide du conseil départemental place de la préfecture, pendant la réunion du conseil départemental de l'Éducation nationale auquel le président André Villiers a voulu soumettre les scénarios de répartition des élèves de Bienvenu-Martin dans les autres collèges.
La réunion s'est mal passée.
D'un part, les syndicats d'enseignants et les parents d'élèves ont quitté la réunion après la lecture d'une motion précisant que le CDEN avait déjà voté CONTRE la fermeture, et d'autre part, l'inspectrice d'académie a été violemment prise à partie par le président Villiers qui lui a reproché de ne pas avoir répondu à un questionnaire sur la sécurité ni avoir siégé aux réunions préparatoires et d'être à la remorque du préfet de l'Yonne qui n'entend pas fermer le collège en se fondant sur le droit des collectivités.
André Villiers veut écrire le droit en fermant le collège conformément à la décision du conseil départemental le 1er juillet 2016. Le nouveau schéma départemental des collèges la carte scolaire, ne comprend plus Bienvenu-Martin.
L'inspectrice d'académie, malmenée et humiliée, a quitté la séance du CDEN. Elle n'a pas souhaité s'exprimer de la moindre manière, se réservant de communiquer le moment voulu.
Elle fut suivie, un peu plus tard, par d'autres membres du CDEN, notamment Monique Hadbrolec conseillère déprtementale d'Auxerre écoeurée et Christiane Lemoine, conseillère départemental de Vincelles.
À l'extérieur, les manifestants ont conspué André Villiers.
Ce dernier n'en démord pas et affirme qu'il ira au bout du bout. D'ailleurs il va demander l'appui du Premier ministre Édouard Philippe dont il s'apprête à rejoindre la majorité avec le groupe UDI et une partie des députés LR qui souhaitent travailler et collaborer à l'avenir de la France, soit un peu plus de 50 députés au total.
Alors que le préfet refuse de signer l'arrêté de fermeture, qui dit non mais qui est sur le départ, tout comme André Villiers élu député ; peut-être serait-il temps, grand temps, que l'État arbitre définitivement ce conflit qui empoisonne les relations dans l'Yonne depuis près de deux ans, affectant de nombreuses familles et des élèves qui payent déjà les pots cassés. Beaucoup de parents d'Héry refusent que leurs enfants aillent à Saint-Florentin et à Joigny sur des routes accidentogènes, allongeant sensiblement le temps de transport.
Deux logiques cohérentes s'affrontent. L'une financière, budgétaire, l'autre éducative, sociétale.
Une troisième voie qui dépasse le conflit et le dialogue de sourd, est-elle possible qui respecterait l'intérêt de toutes les parties ?
P-J. G.
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Déclaration du 20 juin des organisations syndicales élues au CDEN
"Monsieur le président vous nous demandez aujourd’hui de choisir quelle est la meilleure façon de vider le collège Bienvenu Martin de ses élèves, faute de pouvoir le fermer. Nous ne referons pas aujourd’hui le débat qui a déjà eu lieu et qui a aboutit à un avis défavorable à la fermeture.
On commence à entrevoir aujourd’hui certaines conséquences inévitables, l’augmentation déraisonnable des effectifs dans les autres collèges et un impact préjudiciable sur les écoles bien au-delà de l’auxerrois.
"Ce procédé pour contourner la volonté de l’État de garder ce collège REP en cohérence avec les politiques de la ville nous paraît une manœuvre condamnable.
"Nous vous avons déjà averti des conséquences négatives d’une telle décision, décision que vous aviez lié avec l’ouverture d’un collège voire d’une cité scolaire dans le nord du département mais l’urgence serait donc pour vous la seule fermeture du collège Bienvenu Martin.
"L’ensemble des organisations syndicales reste plus que jamais fermement opposé à cette fermeture qui conduirait à répartir les élèves dans les autres collèges, certains de ceux-ci auraient alors de 700 voire 800 élèves et plus, une aberration à notre époque.
"Si le maintien des collèges ruraux est une nécessité afin que chacun ait un accès à l’éducation proche de chez lui, il faut également garantir des conditions d’étude aux élèves les plus satisfaisantes possibles quel que soit leur lieu de résidence et les citadins n’ont pas en faire les frais plus que les autres.
"Dans ces conditions l’ensemble des organisations syndicales ne voient pas l’intérêt de poursuivre ce CDEN qui n’envisage même pas la possibilité de garder le collège Bienvenu Martin comme c’était pourtant le cas dans un des scénarii du cabinet que vous aviez commandité.
"L’ensemble des organisations syndicales invitent donc tous ceux qui pensent que l’on ne doit pas faire d’économies sur le dos des élèves et qu’investir dans l’éducation c’est investir pour l’avenir à les suivre et à quitter de suite ce CDEN. "
Le responsable syndical porte-parole Philippe Wante, représentant de l'intersyndicale, rend compte de la réunion du CDEN qui a tourné court
La chaleur était telle dehors, mardi après-midi, que les manifestants se sont réfugiés sous l'arbre qui trône devant l'entrée de la Pyramide
Le maire de Seignelay Thierry Corniot explique les aberrations des répartitions envisagées
Les quleques 350 élèves du collège Bienven-Martin sont l'objet de scénarios de répartition dans les autres collèges. Certains ceux d'Héry par exemple iraient à Saint-Florentin...
Deux scénarios imaginés
Redéfinir les secteurs d’affectation des élèves d’Auxerre et de l’Auxerrois.
Deux options ont été imaginées. Pour une application « à compter de la rentrée 2018 », est-il précisé dans un rapport. Voici le détail des deux scénarios écrits par le Département.
Option 1. Les écoliers de Lindry, aujourd’hui rattachés à Bienvenu-Martin, seraient rattachés au collège Jean-Bertin (à Saint-Georges-sur-Baulche).
Ceux de Gy-l’Evêque et de Vallan iraient au collège Paul-Bert (Auxerre).
Les enfants de Gurgy dépendraient du collège Albert-Camus (Auxerre).
Albert-Camus, où iraient aussi les Auxerrois scolarisés à l’école Colette.
Quant aux élèves des écoles Renoir et Courbet, à Auxerre, ils seraient rattachés au collège Denfert-Rochereau (Auxerre).
Rouvray et Venouse à Chablis,
Héry à Saint-Florentin
Les enfants de Rouvray et de Venouse, jusque-là scolarisés à Auxerre (collège Paul-Bert), devraient désormais aller au collège de Chablis.
Les écoliers d’Héry quitteraient eux aussi le collège Paul-Bert d’Auxerre… pour le collège de Saint-Florentin.
Option 2. Pas de changement pour les enfants de Gy-l’Evêque et Vallan, qui iraient là aussi à Paul-Bert. Lindry serait également rattaché à Jean-Bertin (à Saint-Georges) et Gurgy à Albert-Camus. Les écoliers auxerrois de Renoir et Courbet iraient bien à Denfert-Rochereau. Et Chablis accueillerait là aussi les enfants scolarisés à Rouvray et Venouse.
En revanche, les Auxerrois de l’école Colette seraient répartis entre trois collèges : Denfert-Rochereau, Albert-Camus et Jean-Bertin (à Saint-Georges).
Enfin, les écoliers de Mont-Saint-Sulpice quitteraient Migennes pour le collège de Brienon-sur-Armançon.
Commentaires
Encore du CORNIOT.