SOCIETE
Le loup intouchable continue de provoquer des dégâts sur le plateau Tonnerrois
le mardi 09 octobre 2018, 08:27 - SOCIETE - Lien permanent
À l'initiative du député André Villiers, une réunion de soutien moral aux éleveurs victimes du loup a eu lieu, lundi après-midi, sur l'exploitation du couple Godin à Mélisey, en présence des représentants des organisations agricoles, de chasse, de maires de la communauté de communes et d'agriculteurs. La parole a circulé
Un loup identifié par l'ADN sillonne le territoire tonnerrois. Et peut-être un deuxième (on attend les résultats d'une expertise qui prend deux mois).
Quoi qu'il en soit, depuis le mois de mai sur le plateau de Mélisey, un éleveur a perdu 30 brebis, un bélier reproducteur tandis que 4 chevreuils vus, ont été égorgés.
Un coup dur pour les éleveurs Laurence et Sébastien Godin qui n'ont toujours pas perçu les indemnités prévues.
Un coup dur pour le troupeau qui a été stressé à plusieurs reprises lors des attaques du loup.
Les Godin ont reçu des filets de protection (6 000 euros) pour protéger les lieux. Ils sont toujours stockés dans leur emballage car il est impossible de planter des pieux tant le sol est sec et dur. Et puis pour tout dire, ces filets sont une insulte à la capacité du loup à sauter par dessus un obstacle d'une telle hauteur. Une video tournée ailleurs montre un loup franchissant allègrement le filet en question.
Le député André Villiers a organisé, lundi après-midi, une réunion sur l'exploitation à Mélisey avec les diverses parties prenantes, organisations agricoles, FDSEA, chambre d'agriculture, Jeunes agriculteurs, Fédération des chasseurs, maires de la communauté de communes, agriculteurs du tonnerrois.
Une réunion qui se voulait avant tout une réunion de soutien moral aux éleveurs, une réunion de solidarité. Une réunion où chacun a pu s'exprimer et être écouté. Une réunion où on a appris que la filière ovine déficitaire au plan national, est réactivée dans l'Yonne notamment. Le loup vient enrayer le développement et dissuader les bonnes volontés.
Il apparaît donc que le loup espèce protégée par l'Europe, la France et la convention de Berne(*) est intouchable, protégé par l'État, "mieux que les éleveurs" a lâché le président de la FDSEA, l'organisation syndicale agricole ayant mis à profit cette journée pour organiser de son côté à la mairie, une réunion élargie à d'autres thèmes d'actualité, annoncée par des panneaux et drapeaux à l'entrée du village.
Vers une pénurie de foin
Espèce protégée, qu'encourerait donc la personne qui abattrait le loup ? Il s'expose à deux ans de prison et 150 000 euros d'amende. C'est la loi de la République.
Que faire dans ces conditions ? D'autant que le plan loup prévoit cinq étapes avant de pouvoir utiliser le tir létal, c'est-à-dire un tir d'élite mortel à distance. Cinq étapes progressives qui offrent le temps nécessaire au loup pour décimer le troupeau.
Que faire ? Rentrer les brebis à l'écurie, à la bergerie, quand c'est possible. Les bêtes d'André Villiers, lui aussi éleveur de profession, vivent dehors toute l'année dans le sud avallonnais du côté de Pierre-Perthuis. Elles sont à l'herbe et c'est ce que veulent les consommateurs aujourd'hui.
Les Godin ont rentré l'essentiel de leurs troupeaux depuis un mois. Troupeaux voués à manger du foin sur la paille avant l'heure, entamant les réserves de nourriture d'hiver en cette période de sécheresse où le foin se fait rare et où les prix ont doublé voire triplé.
Le député de l'Yonne a chargé la vice-présidente du conseil départemental de creuser dans l'ENS, la taxe dynamique sur les espaces naturels sensibles pour voir ce qu'il y avait moyen de faire. Il a affirmé avoir laissé 20, 6 millions d'euros dans la caisse à son départ.
Personne ne veut du loup sur le territoire tonnerrois.
Le loup - ou les deux loups - bientôt une meute ? avide de viande fraîche, de coeurs et foies en priorité, vont se nourrir l'hiver des animaux blessés ou malades en forêt et au printemps, des petits jeunes mis bas. À la fin du printemps, le loup devra sortir de la forêt pour se ravitailler dans les garde-manger découverts à Mélisey et alentour du côté d'Arthonnay jusque dans l'Aube. Où voilà quatre ans, à Brienne-le-Château, un loup avait décimé un troupeau provoquant, aux dires de ses voisins, le suicide d'un éleveur.
Dans la Nièvre, l'an dernier, un loup a été repéré et photographié grâce à un piège. Il a fait parler de lui deux fois. Avant de disparaître dans le silence. Qu'est-il devenu ?
Pierre-Jules GAYE
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(*) ### La convention de Berne //
La Convention de Berne a pour objet «d’assurer la conservation de la flore et de la faune sauvages et de leurs habitats naturels, notamment des espèces et des habitats dont la conservation nécessite la coopération de plusieurs Etats, et de promouvoir une telle coopération.». La démarche du texte étant une gestion intégrée de l’environnement donnant une place entière à certaines espèces typiquement européennes.
Lundi après-midi, pendant la réunion qui s'est tenue sur le terrain près du hangar où sont stockées les brebis : 500 sur deux sites de pâture et 140 hectares environ (DR)
Il reste à espérer que le loup change de territoire et aille voir ailleurs. Mais pourquoi partirait-il ? Sébastien Godin agit au jour lejour sans savoir de quoi demain et le prntemps prochain seront faits (DR)
Les brebis sont rentrées à la bergerie pour l'hiver avant l'heure, depuis un mois, et sont réduites à manger du foin qui commence à se faire rare avec des prix qui ont déjà doublé
Le maire de Mélisey Michel Bouchard, agriculteur retraité. Sa fille lui succède à la tête de l'exploitation. Il s'est dit prêt à prendre un arrêté basé sur le code rural qui permet de tirer en cas d'attaque
Chacun ici n'en pense pas moins, par réalisme
Il n'y a rien à faire sinon espérer que le loup change de territoire .... ou qu'il se fasse fauché par une voiture
Il fait bon têter
Mélisey dans son écrin sur le plateau du Tonnerrois au-delà de Vaulichères et Tonnerre, une nature et des paysages de toute beauté avec de vastes forêts
Le plus beau
Commentaires
J'étais moi-même éleveur dans la Manche (50) Normandie et je vous souhaite bon courage pour affronter les difficultés Je suis en colère devant ce gâchis et le désarroi des éleveurs Ici c'est aussi le pays des bovins lait Quand ces prédateurs verront des veaux on aura le même problème
Alors groupez vous pour vous défendre sans compromis
Courage courage
Voilà enfin un animal qui donne du fil a tordre a l' humain, et puis ce qu' il est ingérable il faut le tuer ?
C' est honteux ! Alors que vous les éleveurs êtes censés protéger la nature du fait que celle- ci vous fait vivre.
Le loup fait tout simplement partie de la chaine alimentaire, alors oui il faudra s' adapter !!
N' ayez craintes qu' il ne s' attaquera pas a vous ramasseurs de champignons..!
bravo les elus apres les immigres dans l YONNE on nous mets des loups bientot nous seront une reserve d indiens
Histoire sans paroles, la chasse au bois va bientot ouvrir pas se gener à l' abattre vu le carnage qu' il fait!!
Chasseurs aux armes
Si l'attaque de septembre est confirmée ce loup est classé comme un animal "tueur", donc potentiellement dangereux et l'abattre sur ordre du Préfet n'aurait rien de scandaleux. Les intervenants y compris les chasseurs pour la plupart se sont montrés objectifs. Mais en filagramme, on voit bien qu'en vieux roublard de la politique le député à surtout mis en avant les déboires de l'agriculture et c'est son rôle. Le loup est une perte financière et une boucherie horrible pour des éleveurs qui aiment leur métier et au vu du reportage, ils sont très soucieux du bien être de leurs animaux, même si à terme ils sont destinés à l'abattoir. Je pense que ce loup solitaire ne restera pas. Il est inutile de le diaboliser et je trouve déplacé la présence d' un représentant de la FDCY, qui donne sont avis alors qu'ils sont incapables de gérer le sanglier, dont les dégâts aux agriculteurs sont sans communes mesures avec ceux du loup, et surtout moins cruel.
Terrible évidemment pour les éleveurs de ce coin . Si c'est un loup ... Quelle idée de faire revenir de telles bestioles !
Les ramasseurs de champignons, les VTTistes du Tonnerrois ne vont plus être sereins
et la petite fille pourra-t-elle continuer à rendre visite à Mère- Grand en traversant la forêt ?