ARQUEBUSADE
Bonjour tristesse
le vendredi 16 novembre 2018, 19:48 - ARQUEBUSADE - Lien permanent
Morosité et une forme de vacuité
La journée "en une", nouvelle formule, de Cité 89, le rendez-vous de la commande publique et des collectivités à Auxerrexpo, fut bien morose. Pas grand monde autour des stands. Les exposants se sont plaints.
Est-ce la saison, la conjoncture et l'inconnue des gilets jaunes ?
Sont-ce les thématiques, mortifères, la couverture numérique du territoire et la désertification médicale dans l'Yonne ?
Même la cabine de télémédecine, objet curieux en exposition et en démonstration, ne put être projetée sur grand écran pour un problème technique pour suivre les explications d'un spécialiste venu de Paris.
Ce qui a caractérisé cette journée, c'est l'ennui et une forme de désolation qui ressortirent des discours du secrétaire d'État Jean-Baptiste Lemoyne de retour sur le terrain et de Patrick Gendraud président du conseil départemental que l'on a connu plus joyeux comme premier magistrat à Chablis. Plus d'argent au CD 89 qui tente de survivre fut le message.
L'ennui et le creux pour ne pas dire le vide.
Erreur de communication sur les thématiques mortifères ? C'est une hypothèse car il n'y a plus de directeur de la communication au conseil départemental de l'Yonne. Après près de vingt années de charge, Fabrice Jobard part pour voler de ses propres ailes dans le domaine du service qualité et de la certification.
Le mal serait-il plus profond ? L'article de Pierre Viansson-Ponté, le 15 mars 1968, intitulé à la une du journal "Le Monde", prémonitoire des événements qui allaient suivre au mois de mai, précisait que la jeunesse s'ennuie. "Quant aux jeunes ouvriers, ils cherchent du travail et n'en trouvent pas. Les empoignades, les homélies et les apostrophes des hommes politiques de tout bord paraissent à tous ces jeunes, au mieux plutôt comiques, au pire tout à fait inutiles, presque toujours incompréhensibles".
À Auxerrexpo au centre de l'Europe et de la France, beaucoup se sont ennuyés comme des rats morts et on ne parlera pas du dîner de gala de clôture. Couvercle sur la casserole froide. Sans feux.
Mais il y eut un vrai moment lors de la cérémonie de remise des Mariannes 2018 récompensant les initiatives et innovations audacieuses dans les communes des territoires de l'Yonne. Certes la salle était plus clairsemée que lors de précédentes éditions.
Mais au moins, a-t-on perçu des forces venant du terrain, des femmes et des hommes, malins, astucieux et persévérants.
Morosité mortifère mais l'Yonne n'est pas morte. L'acacia renaît toujours. Mais aujourd'hui, les gens ne rêvent plus. Et c'est compliqué, glisse un psychiatre ami.
Certains ont pris un coup de vieux. Comme tout le monde. Parmi les mines patibulaires, même le visage de Mahfoud Aomar parut pâle.
Le geste le plus tragique fut celui de Guillaume Larrivé. Lorsque le ministre Lemoyne se mit à parler sur la scène, il se leva et s'en alla. On vous le disait, bonjour tristesse.
Pierre-Jules GAYE
Commentaires
"Tudieu, l'ami, sans nous rien dire, Comme vous baillez des soufflets!"
Ainsi l'édition 2018 de Cité 89, aurait franchi un degré de plus de ... morositude ?
Morosité et vacuité, wouhaa, quelle triste et terrifiante association, ainsi que de voir ces élus zélés, mais ... morosifiés, s'en allant, tel un prophète, prêcher devant le dessert (sic).
Reflet d'une triste ville. Et ce n'est pas en supprimant les lignes ferroviaires, ou en abandonnant un plan d'électrification que l'on redynamisera un département qui se meurt depuis des décennies. Nos dirigeants pourtant le savent. ."En même temps", comme dirait l'autre, laissez vos voitures, prenez les transports en commun!!! Lesquels Monseigneur?
Comme disait l'ancien, la cabane est tombée sur le chien...je crois le mot juste, les vieux partent hélas mais paradoxalement après les jeunes. Nous sommes en passe de voir la fin annoncée. La dynamique laissée de côté dans les années 80, se paie cache aujourd'hui. La beauté de la ville ne se mange pas en salade comme on le dit par ici. On ne se relève jamais lorsque ' on oublie l'essentiel , le renouvellent par la jeunesse.