Si Basile Boli s’est, un temps, beaucoup amusé avec les jeux d’argent, animant avec Didier Roustan la pastille télévisuelle consacrée au Loto Foot, des manipulations financières supposées, dans la réalité, lui valent aujourd’hui des ennuis judiciaires. Car, l’ex-footballeur international français d’origine ivoirienne, en compagnie d’un de ses responsables administratifs, a été placé, hier matin, en garde à vue à la Brigade de répression de la délinquance économique (Brde) de la PJ parisienne sur des soupçons d’abus de confiance et de recel d’abus de confiance, a-t-on appris de source judiciaire.

L’ancien footballeur est le président de l’association “Entreprendre et diriger en Afrique” (Era). Alors que cette association a vocation à accompagner le retour des Africains de France dans leurs pays respectifs, dans la perspective de projets de développement locaux, la justice soupçonne des malversations, portant sur des sommes considérables. Les enquêteurs auraient ainsi relevé des anomalies et constaté que certains postes budgétaires, comme les frais de gestion ou les salaires, atteignent des sommes extrêmement élevées par rapport aux recettes de l’association largement subventionnée par l’Agence nationale de l’accueil des étrangers et des migrations Basile Boli s’était, en effet, reconverti dans les affaires.

Il s’était surtout signalé, au plan politique, en rejoignant les rangs des supporteurs de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007. Cette même année, il avait d’ailleurs été nommé secrétaire national de l’UMP en charge du co-développement, après avoir boudé une offre du PS.

Le Président français, une fois en fonction, n’avait pas oublié sa contribution, et lui avait octroyé les insignes de chevalier de la Légion d’honneur par décret, en janvier 2008.

Selon une source judiciaire, il est apparu lors de l'examen des comptes de cette structure que les postes budgétaires des salaires et frais de déplacement étaient "tout à fait conséquents" par rapport aux recettes de l'association. L'enquête a démarré après un signalement du commissaire aux comptes au parquet de Nanterre. L'ancien joueur s'était dit "injustement soupçonné". Il a été remis en liberté après 36 heures de garde à vue à Paris.

"Je tiens à rappeler mon attachement et mon dévouement au continent africain", avait affirmé Basile Boli, se disant "plus que jamais convaincu de la mission d'ERA : rapprocher la France et l'Afrique en vue d'un co-développement de ces deux cultures".

ACTUALISE LUNDI 19 JUILLET 2010.- L'ancien footballeur international, visé par une enquête pour abus de confiance et recel dans le cadre d'activités associatives, a été cité à comparaître par le parquet de Nanterre devant le tribunal correctionnel.